Bonjour à tous,
Avec les défis du changement climatique et en m’inspirant des travaux du modèle World3 créé par le MIT dans les années 70 intégré dans le rapport « Les limites de la croissance » du Club de Rome (à lire absolument !), je souhaite vous partager une réflexion prospective sur l’avenir des marchés financiers à moyen et long terme. Je m’interroge aussi plus largement sur l’impact du dépassement des limites planétaires sur la capacité des économies mondiales à créer de la croissance.
Plusieurs scénarios émergent, en fonction de la capacité d’adaptation et de transition des économies face aux contraintes écologiques.
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Transition maîtrisée
Dans ce scénario, les marchés financiers intègrent progressivement les risques climatiques, grâce à une redirection massive des capitaux vers des secteurs bas carbone et des politiques publiques incitatives. La croissance économique ralentit, mais se stabilise sur le long terme via une adaptation écologique, permettant un niveau de bien-être relativement élevé et une maîtrise des risques systémiques. Les marchés connaissent une phase de volatilité, mais la robustesse des institutions financières est préservée.
https://www.aefr.eu/en/article/download/3541 -
Effondrement non maîtrisé
Faute de régulation et d’anticipation suffisante, les marchés financiers ne parviennent pas à intégrer rapidement les risques liés au climat. Une série de crises (baisse de la valeur des actifs, faillite de secteurs fossiles, refus d’assurance, turbulences sur les marchés de capitaux) conduit à un effondrement du système financier, phénomène classique du modèle World3 lorsqu’aucune adaptation n’est enclenchée. La production industrielle et le revenu moyen chutent ; la perte de confiance entraîne des réactions en chaîne à l’échelle globale.
Risque climatique : les citoyens paieront trois fois pour l’impréparation du système financier - Le blog, pour une finance au service de la société -
Stagnation longue
Ici, les marchés réagissent lentement face aux signaux climatiques, engendrant une longue période de stagnation économique et de faible rendement financier. Les risques climatiques provoquent une augmentation des incertitudes, une désaffection partielle pour certains actifs, et une contraction des investissements productifs, en particulier dans les régions les plus exposées. Ce scénario met en avant l’inertie du système financier et le manque d’adaptabilité structurelle du modèle actuel.
https://www.ngfs.net/sites/default/files/medias/documents/ngfs_first-comprehensive-report_fr.pdf -
Croissance verte accélérée
Des avancées majeures en technologies durables et en gouvernance permettent une transition écologique rapide, qui dynamise certains segments financiers en lien avec la « croissance verte ». Les marchés se restructurent avec de nouveaux modèles d’investissement, les banques et fonds réorientent leur portefeuille vers des innovations bas carbone, créant des opportunités inédites, mais aussi des risques liés à l’accélération du changement du mix énergétique et à la dépréciation rapide des actifs carbonés (stranded assets).
https://www.banque-france.fr/fr/banque-de-france/banque-centrale-engagee/climat-nature-finance-durable
Le modèle World3 ne fait pas de prédictions financières mais illustre bien l’enjeu d’intégrer les limites écologiques aux décisions d’investissement dès aujourd’hui.
Quel scénario vous paraît le plus crédible ? Pensez-vous que les marchés vont s’adapter à temps, ou que les risques systémiques liés au climat restent sous-estimés ? Quelles stratégies d’investissement privilégiez-vous dans ce contexte ?
Au plaisir de lire vos avis et retours d’expérience !
