Questionnements sur l'éthique en investissement

Salut à tous,
Je suis un étudiant de 19 ans et j’ai commencé à m’intéresser à la finance l’été dernier. J’ai ouvert un PEA et je fais un DCA (avec une très faible somme) sur un ETF world (Lyxor EWLD). J’ai pris date et je me familiarise tranquillement.
Après m’être beaucoup renseigné sur ce milieu, après avoir réfléchi et discuté avec mon entourage, je me suis récemment posé des questions sur l’éthique derrière ces investissements.
D’une part, j’ai vu que les ETF favorisent le monopole en renforçant les plus grandes positions (les GAFAM en tête) de l’ETF.
D’autre part, je trouve qu’investir en bourse revient finalement à chercher de la croissance pour faire fructifier un patrimoine, mais dans le contexte actuel et les alertes faites (ex : climat), je ne sais pas si cette croissance sera si bénéfique pour notre futur…
Je me suis alors renseigné sur les ETF ESG mais je trouve que ça reste encore majoritairement du greenwashing.
Je me trouve donc dans un dilemme entre car d’un coté j’ai « mauvaise conscience » (à nuancer) de financer ces activités mais de l’autre je pense que l’investissement passif est une bonne idée notamment pour toutes les bonnes raisons citées sur ce forum.
J’ai trouvé peu de sujets sur ce thème sur le forum ou même sur internet. Avez-vous déjà eu des réflexions similaires et qu’en pensez-vous ?

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J’y suis sensible aussi, malheureusement je n’ai pas trouvé grand monde ici pour discuter du côté moral donc j’ai ouvert des sujets plus factuels ou techniques (éthique appliquée finalement), par exemple :

Au plaisir de discuter d’options permettant de préserver notre patrimoine tout en évitant une participation/dépendance à la croissance infinie et ses dérives :slightly_smiling_face: La newsletter Épinard est une bonne entrée pour le côté environnemental (gratuite pour les grands principes).

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Ce sont de vraies questions, auxquelles je n’ai pas encore trouvé de réponse parfaite.

Déjà, je pense que l’on donne plus de signaux aux acteurs du marché par sa consommation que par son investissement, car les performances des investissements à long terme sont assez liées à la profitabilité des entreprises, qui vient du fait que des gens achètent les trucs qu’elles proposent. Donc en étant sobre, on a déjà fait une partie du chemin. Points bonus si tu diffuses ces idées autour de toi sans être un ayatollah. :grin:

Ensuite, il y a effectivement à boire et à manger dans le SRI / ESG mais cela va dans le bon sens. Faire son propre panier d’actions me semble à la fois trop chronophage et probablement erroné à moins d’être un analyste top niveau avec de l’information très pointue. Je préfère donc investir dans des indices SRI car cela donne un signal aux entreprises que leurs actions seront mieux valorisées s’ils font des efforts dans ce sens.

Il n’y a pas que les actions, il y a aussi des ETF obligataires qui privilégient les activités à impact sociétal positif. Là encore, on peut toujours palabrer sur la validité des partis-pris, mais ma position est la même que pour les actions : mieux vaut financer des acteurs imparfaits maintenant que chercher une perfection inatteignable sur un sujet très complexe.

Il existe des méthodes pour financer des projets liés à la décarbonation. J’ai mis plusieurs % de mon patrimoine sur des obligations d’entreprises qui font des fermes solaires ou plantent des éoliennes. J’ai même fait un petit calcul de coin de table pour déterminer la somme qui permettrait de réduire les émissions de CO2 pour passer de 4,76 tonnes/habitant (moyenne mondiale) à 2 tonnes/habitant (absorption naturelle), proratisé par mon patrimoine relativement au patrimoine mondial. Renseigne toi sur Enerfip, mais sois conscient que ce sont des actifs risqués et qu’il n’est pas souhaitable de faire un all-in dessus. Comme tu peux investir en quelques clics dans un projet à partir de 10€, ce n’est pas très dur de diversifier son risque au sein de la classe d’actifs.

Une autre option : financer directement des sociétés qui œuvrent sur le sujet. Honnêtement, les barrières à l’entrée pour faire ça intelligemment me semblent élevées.

Evidement, il y a pléthore d’autres moyens d’actions : engagement politique, bosser directement en lien avec le sujet, éducation, etc.

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@MadeInJack, je pense sincèrement qu’on a encore beaucoup de marge pour faire de la croissance et que c’est souhaitable. La taille de l’économie est aussi la largeur des options offertes aux individus.

Mais nous somme d’accord qu’il va bien falloir que cette croissance se décorrèle de plus en plus de l’utilisation de ressources non pérennes. Cela passe autant par nos comportements de consommation (mon impact environnemental n’est pas le même si je paye 20€ pour aller au théâtre que si j’achète 20€ d’essence, mais l’effet sur le PIB est le même - enfin, à des facteurs d’ajustement des importations près mais-voilà-on-s’est-compris) que par l’amélioration de nos méthodes de production (y a pas à chier, des panneaux solaires avec une batterie, c’est infiniment préférable à une centrale à charbon). Et pour gagner un maximum de temps, il faut s’efforcer en tant qu’individus de faire gaffe à la pollution que l’on induit.

Honnêtement, maintenant que j’ai vraiment consacré du temps à la question, je suis de plus en plus optimiste sur le fait que le réchauffement climatique sera plié avant ma mort. Sans compter qu’on a des jokers, même s’il serait préférable de ne pas avoir à les utiliser (renseigne-toi sur olivine weathering et stratospheric aerosol injection si ce n’est pas déjà fait).

Evidemment, le dérèglement climatique n’est pas le seul problème environnement qu’il va falloir régler et idéalement on voudrait le faire sans une quantité absurde de morts (enfin, en tout cas perso je préfèrerais :sweat_smile:).

Paradoxalement, un des plus gros risques que je pressens, c’est qu’on ne fabrique plus assez de futurs scientifiques et d’ingénieurs pour parachever la transition dans les 50 ans à venir ! T’as envisagé les enfants comme investissement éthique à horizon 10 ans, @nathan_lm ? :grin:

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Coucou, sujet très intéressant surtout quand on veut investir sur plusieurs décennies et comme on dit souvent (je crois) « le meilleur investissement c’est celui qui te permet de dormir tranquille ».
—Avis perso—
Côté monopole des entreprises, je pense au contraire que le monopole n’est pas facilité par les investisseurs tels que nous, surtout quand la plupart (si ce n’est l’intégralité) de nos ordres sont faits sur le marché secondaire (corrigez moi si je me trompe mais en achetant une action d’une entreprise tu as bien une part de cette entreprise mais tu ne lui apportes pas de capital).
Si on veut pousser un peu plus loin on peut se dire qu’en laissant ton argent sur ton compte, la banque l’utilisera elle-même sur des projets qui seront peut-être encore plus éloignés de tes convictions et tu ne toucheras rien (bon je taquine un peu mais c’est important d’avoir ça en tête).
Côté greenwashing il faut regarder les critères des labels ISR/ESG et si tu les trouves pertinents. Si l’impact de tes placements est important, il me semble qu’il y a Goodvest (pas un conseil je connais uniquement de nom) qui ont pour objectif des placements selon tes convictions, je te laisse aller te renseigner sur ce qui peut se faire de ce côté là.

Côté lecture je suis preneur sur ce qui peut toucher à la notion de « finance verte », je recommande « la fin du monde n’aura pas lieu » d’Antoine Bueno qui traite en partie de ce sujet ainsi que « c’est la faute des actionnaires » de Christophe Bonnet.

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Réponses intéressantes :slight_smile: [avis d’amateur ci-dessous ^^]

Je crois que tu évoques le fameux « découplage », cette théorie souhaitant que l’on crée plus de valeur tout en consommant moins de ressources primaires (pétrole, minerais, eau, déchets, …) avec le reste compensé par une économie circulaire parfaite. Malgré ce rêve très tentant même pour moi, mes recherches me rendent pessimiste (e.g. un smartphone/ordi est down-cyclé pour servir au BTP plutôt que recyclé car trop complexe ou énergétiquement coûteux). Sinon un monde en croissance sans consommation matérielle ça donne un peu Ready Player One (et encore), pas ouf :sweat_smile: Après si l’inflation compte dans la croissance (ou que les tables soient plus chères car ESG), on aura de la croissance infinie sans soucis tout en décarbonant :grin:

Sur le reste de tes idées je suis en phase ^^ Sauf la géoingénierie qui est un méga coup de poker à moins d’avoir une certitude scientifique (difficile à obtenir) qu’il n’y aura pas d’effet de bord quelque part.

C’est vrai, mais ton achat tire le prix vers la hausse ce qui permettra à l’entreprise de lever plus de fonds à la prochaine émission d’actions, de négocier de meilleurs rachats, d’emprunter plus, etc. Notre échelle perso reste minuscule mais à noter quand même quand vous serez multi-millionaires ^^


Perso je vise à trouver un métier directement orienté sur les solutions, réduire mon impact perso, et investir en suivant le paradigme actuel de « croissance verte infinie » car pas vraiment le choix (ETF et SCPI ESG) et de l’immobilier quand je pourrai (plutôt ESG-neutre et moins dépendant des marchés). Et enfin attendre gentiment de meilleurs indices ESG plus stricts :crossed_fingers:

Oh, je suis moi aussi un simple amateur, ce que je dis est à prendre avec des pincettes même si c’est assis sur de plus en plus de données. :grin:

En tout cas on est d’accord sur le point de fond, c’est qu’il y a une foutue montagne de taf’ devant nous et nos descendants sur 2 générations !

Certes, nous n’avons pas encore toutes les technologies sous le coude, ni déployé le capital requis, pour tendre vers un vrai recyclage à 100%. Là-dessus, nous sommes d’accord.

Toutefois, le goulot d’étranglement ne sera probablement pas énergétique. Rien qu’avec les moyens technologiques et industriels actuels, les prix de l’électricité vont s’effondrer pendant les jours ensoleillés dans quelques années (voire un spot price négatif !) et rien ne s’oppose à ce que les capacités de stockage continuent à augmenter exponentiellement pendant un moment. De même, j’ai l’impression que le consensus commence à être qu’on n’aura pas de contraintes insurmontables quand à la disponibilité des minerais critiques pendant les décennies à venir.

Le chemin critique est potentiellement l’augmentation des capacités d’extraction et de raffinage, mais il est plutôt politique (permis d’extraction) que physique (pour caricaturer, on sait fabriquer de grosses pelleteuses et il y a encore à balle de gisements inexploités). Donc oui, il va falloir continuer à faire plein de troutrous (le plus proprement possible évidemment) dans des endroits parfois jolis, mais ça laisse du temps aux sciences des matériaux et au génie des procédés pour rendre praticable un taux de recyclage élevé. Même ainsi il faudra extraire moins de volume de minerais que ce qu’on extrait actuellement en fossiles.

Je pense qu’on commence à accumuler un bon faisceau de présomption que la transition se fera sans réellement impacter les niveaux de vie des populations qui sont déjà riches, la question est plutôt de savoir si elle se fera suffisamment vite pour que ça n’impacte pas trop de gens pendant trop longtemps. Les alternatives me semblent tout simplement invendables à la population. Voire moralement peu souhaitables car la pauvreté, ça me semble assez nul (j’ai des avis iconoclastes, je sais :grin: )

Après, si on se met à raisonner sur du vraiment long terme, il me semble raisonnable de penser qu’on ira chercher les cailloux qui nous sont utiles ailleurs que sur terre et que notre espèce ne se contentera pas indéfiniment de 148 millions de km² pour batifoler. Certes, on a quelques problématiques à plier dans les décennies à venir avant de s’y mettre sérieusement… :grin:

Les sulfures dans l’atmosphère, je suis assez d’accord que c’est très touchy mais on a la preuve que ça marche, cf. l’effet des réglementations qui ont baissé la teneur en souffre des cargos et qui ont accéléré le réchauffement dans l’Atlantique nord ces dernières années. On a même une petite idée du prix à payer en termes de santé publique. Pour la séquestration de CO2 dans l’olivine, c’est un peu moins hardcore. Il faut « juste » broyer quelques montagnes en sable fin et les jeter dans une mer pas trop profonde. Les poissons du coin ne kifferont pas mais ça comporte moins de risques à grande échelle.

Pour ce qui est d’un glissement du monde physique vers une simulation, je n’ai pas vraiment d’avis. Je ne vois pas forcément de raisons pour que ce soit dystopique. On verra bien ce que les gens veulent quand il y aura la technologie pour ! Remarque, ça expliquerait le paradoxe de Fermi.

Qu’est-ce qu’un placement éthique exactement ?..
Le problème c’est qu’à cette question on aura quasiment une réponse différente par être humain.
Par exemple : le nucléaire. Récemment classé comme « énergie verte » par l’UE. Mais tout le monde n’est pas d’accord sur le fait que ce soit bien « vert ». On peut voir du greenwashing à certains endroits là où d’autres n’en voit pas.
Et cela est déclinable à l’infini sur tout les sujets.
Que l’on fasse de la gestion passive ou du stock picking on ne peut se contenter que de faire « au mieux » si tant est qu’on ait toutes les informations utiles en notre possession.

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Merci pour ta réponse très propre ! J’ai le sentiment qu’on partage les mêmes faits pour les interpréter différemment de par notre gestion du risque différente ^^

Ton optimisme repose, je crois, sur des hypothèses non encore garanties (e.g. économie 100% circulaire atteignable en 30-50 ans, ressources minières dispo puis plus besoin en 2100+ car circulaire, vivre avec moins de matériel tout en consommant plus de valeur, géoingénierie à tenter). Puisque nous n’avons qu’une seule cartouche à savoir les 30 prochaines années au risque de bousiller les générations futures pour un bon millénaire, je préfère me reposer sur une stratégie ayant un risque faible.

D’où mes déductions qui tendent vers un monde post-croissance : consommations superflues minimisées, redistribution plus forte en profitant des machines pour réduire les inégalités, maximiser un indice de satisfaction d’une population plutôt que ce foutu PIB complètement hors-sol… Le tout ayant des vertus sociales et environnementales pour une monde un peu plus simple mais plus sympa. Le monde actuel ne me tente pas, on est vraiment dans un aquarium de requins où seuls quelques uns se gavent :exploding_head:

Au minimum qu’on fasse un peu de tout : olivine pour compenser les pays qui ne veulent pas coopérer, un socle social pour ceux qui ne veulent participer à cette folie de la croissance, et capitalisme régulé. Ça me tue que le capitalisme mondialisé soit le seul paradigme dispo pour la Terre entière et qu’on en soit tous prisonniers, il y a tellement d’autres manières de vivre !

Je reste aussi neutre pour le très long terme 2100+ (VR, laisser tomber la Terre à la wall-e, …) j’espère juste que l’humanité choisira sans biais (genre que la quête à la croissance financière l’y oblige) et ne finira pas dans une dystopie ^^ En tout cas faut pas rater l’étape immédiate « stabilisation de notre planète » d’où ma stratégie bas-risque quitte à ralentir un peu le temps de maîtriser l’affaire.

Bon après dans l’absolu personne n’a encore vraiment la réponse (justement par arbitrage de risque je pense) et encore moins nous, amateurs sans chiffres ni références ni 35h/semaine pour bosser dessus :stuck_out_tongue:


Pourrais-tu stp partager tes sources d’infos ou vidéos/publis préférées ? Toujours intéressant d’aller voir d’autres théories, qui sait on change d’avis. Difficile de les atteindre depuis nos réseaux modernes blindés d’algorithmes qui nourrissent nos biais de confirmation :sweat_smile:

Proposition de ma part, je vous garantis de passer un bon moment malgré le sujet :laughing: sinon je vous paie une bière à Paris :beers: :

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un socle social pour ceux qui ne veulent participer à cette folie de la croissance, et capitalisme régulé. Ça me tue que le capitalisme mondialisé soit le seul paradigme dispo pour la Terre entière.

Si je peux me permettre mais quelle alternative proposez vous ?
Sans croissance et capitalisme, pas d’innovation, sans innovation pas de solution au réchauffement climatique, c’est assez binaire en réalité.
Factuellement et statistiquement, il y a un découplage, plus les pays sont développés plus ils réduisent leur empreinte carbone (en incluant la consommation importée bien évidemment).

Et comment voulez vous empêcher les BRICKS et autres pays émergents à se developper ?

Comment voulez vous maintenir un système social sans croissance ? Comment allez vous financer la retraite de vos parents, l’école de vos enfants ou tout simplement la transition énergétique qui est très gourmande en capitaux !

Plus je vieilli, plus je suis technoptimiste et libéral et plus je suis inquiet par les discours décroissant, sans parler de leur collatéral quasi automatique : l’illiberalisme : régimes autoritaires, interdictions sur interdictions…

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Le découplage ne vient pas du fait qu’on n’importe pas les émissions des biens que l’on consomme ? Dans ce cas une industrie tertiaire sera toujours moins polluante et la plupart des économies développées se « tertiarisent ».
Mais je dis peut-être des bêtises… :sweat_smile:

Les émissions par pays sont calculées en tenant compte des biens importés.

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Je suis à fond pour l’innovation et le progrès (en même temps, thésard en informatique et systèmes complexes…) ! Simplement, il faut savoir ajuster son rythme en fonction des limites qu’on rencontre. Je suis technoptimiste prudent : prenons toutes les technos possibles, mais organisons leur usage de manière à garantir un soft-landing climat, bio & social.

Selon moi (amateur), une bonne partie de l’innovation aujourd’hui est surtout dûe à la concurrence illimitée : si quelqu’un peut venir nous détrôner, alors il faut absolument conquérir tous les marchés possibles même les mauvais (e.g. TikTok). Ce paradigme me paraît indésirable.

Je suis heureux qu’il y ait un découplage partiel, mais la différence PIB/CO2 ne vient-elle pas en bonne partie de services qui s’ajoutent à la base industrielle en dessous ? Va-t-il continuer jusqu’au net zéro ? Sous contrainte de CO2/biodiversité/eau/minerais/social/etc, les services à haute valeur ajoutée pourront-ils encore tenir et augmenter ? Rien ne nous le prouve…?

Donc : réduire les écarts de salaire, limiter le patrimoine individuel (1 milliard de $ c’est déjà pas si déprimant non ?), utiliser le gain comme contribution supplémentaire à la société (impôts pour retraite, redistribution, aides nationales et vers les autres pays, financer ce qui n’est pas rentable), laisser le libéralisme mais se réserver le droit de démocratiquement interdire certaines pratiques, …

Je suis d’accord qu’il y a encore beaucoup de zones d’ombre ce qui rend l’idée tout aussi risquée que le technosolutionisme aujourd’hui, mais justement finançons la recherche pour éclaircir le sujet ! Les limitations me paraîssent en tout cas plus simples et politiques plutôt que potentiellement heurtées à un mur physique.

Dépendre et croire en un seul paradigme pour toute l’humanité me paraît dangereux. Je préférerais que l’on aborde tous ces chemins possibles ouvertement en finançant les personnes qui souhaitent explorer. En tout cas, aucun chemin n’est garanti de fonctionner docilement (techno ou post-croissance) aujourd’hui.

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@MadeInJack je vais prendre le temps de te répondre proprement avec des sources, mais pas ce matin. :grin:

Toutefois, je me permets une petite suggestion : utiliser des termes dépréciatifs comme « folie de la croissance » ou imprécis tels que « capitalisme mondialisé » ou « PIB hors sol » n’aidera pas à convaincre ceux que tu voudrais convaincre (sans préjuger du fait que leurs opinions soient factuellement étayées ou idéologiques). On est sur un sujet complexe, de surcroît épidermique, et le but du jeu n’est pas de convertir Gretha Thunberg. En témoigne la réaction ci-dessus. :wink:

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Bien vu, je me laisse emporter par la passion sans le voir ^^ J’ai arrangé mon dernier message, merci.

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Vos réponses sont intéressantes mais denses et complexes à analyser. Je me rend compte que ma question est bien au delà de l’investissement, il s’agit plus d’un questionnement sur un modèle de société. Personnellement, j’oscille aussi entre des idées des « techno optimistes », de ceux qui croient en l’humanité et à cette capacité de progrès qu’on a toujours eu et les idées des « partisans de la décroissance »… (croissance finie dans un monde aux ressources finies : impossible). Je pense qu’il ne faudrait cependant pas que les « techno-optimistes » se cachent derrière des futurs progrès (peut être et surement un mirage car nous sommes finalement la cause de nos problèmes…) pour ne pas voir en face la situation actuelle.
Je suis plutôt d’accord avec le faite qu’encourager les produits ESG (même s’il y a de tout dedans…) est une bonne chose pour donner une dynamique.
L’idée des investissements dans des projets pour le développement durable me semblent intéressants mais trop chronophage pour le moment.
Dans tous les cas, l’idée d’investir dans ETF World et de laisser faire sans réellement comprendre ou partager les activités ce qui passent derrière me semble quand même dangereux… Donc à voir, à vrai dire je suis encore un petit peu perdu…

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Toutes les ressources ne sont pas finies (énergie solaire ou éolienne ?) et d’autres sont tellement abondantes qu’elles le sont virtuellement à l’échelle humaine (l’eau - bien qu’inégalement répartie et majoritairement salée) et il y en pas mal qui ne se tariront pas avant plusieurs générations (uranium et autres fissiles ?).

En revanche, je suis tout à fait d’accord, être « technoptimiste » ne doit pas être un prétexte pour patienter pour avoir la solution, pour ne pas regarder son propre comportement ou agir à son échelle.
Je vais être volontairement un petit peu provocateur mais je ne serai pas surpris que mon bilan carbone soit meilleur en investissant mes économies dans un ETF world qu’en ayant un chien ou en vivant sans voiture en appartement en centre-ville plutôt qu’en maison ou en promouvant les filières scientifiques à mes futurs enfants plutôt qu’une carrière artistique.

En réalité chacun fait un peu les arbitrages en fonction de son propre mode de vie et ce qu’il est prêt à abandonner et ce qu’il veut absolument conserver, c’est l’une des vertus du libéralisme. Pourquoi interdire l’avion à tout le monde mais pas les animaux de compagnie, qui aurait la légitimité à le faire ? Ou pourquoi interdirais-je les maisons individuelles sous prétexte que c’est moins efficient que l’appartement ?

Il y a de plus fort à parier que les investissements non vertueux (du moins d’un point de vue écologique, le E de l’ESG) finiront nécessairement par décliner car elles seront inefficientes ou trop chère (team signal prix / taxe carbone ici) et déclineront donc de fait dans la part des investissements indiciels.

Quant à la décroissance d’une manière globale, quand vous réfléchissez réellement à ses implications sociales (chômage de masse, impossibilité de financer le modèle social ou les besoins capitalistiques pour la transition énergétique, impossibilité d’investir dans les technologies d’avenir, effet sur les territoires), c’est la pire des issues possibles et l’horizon le moins désirable, je pense que trop nombreux ceux qui oublient ce point essentiel. Le sujet pour moi est plus « comment mieux croitre » plutôt que « la décroissance est inévitable »

Content de voir qu’on est en fait tous assez bien alignés sur la plupart des solutions, à savoir l’ESG et l’effort à mettre pour minimiser le superflu ^^

@nathan_lm En effet dès qu’on parle d’ajouter des critères extra-financiers aux investissements on entre tout de suite dans de la politique, qui suit une vision de société. Cela ne m’étonne pas qu’il y ait des styles d’ETFs différents (typiquement orientés techno ou sobriété).

J’en suis à la même hésitation que toi, j’aime bien représenter le courant minoritaire de ce forum pour diversifier les idées mais je reste ouvert à utiliser la technologie en fonction de ce qu’elle arrive à nous apporter. Je reste quand même plutôt sur une vision prudente : on freine d’abord, et si le danger n’est finalement pas si méchant on lâche un peu la pédale petit à petit.

Same, souhaitée ou non il y quand même une certaine probabilité que l’on vive une phase de décroissance :person_shrugging:


@Zootime Sur l’empreinte du mode de vie (investissements inclus), je suis d’accord que c’est le total qui compte et non les préférences personnelles. Il y a par contre un vrai besoin d’éducation pour que les gens connaissent les ordres de grandeur, par exemple je ne connais pas la différence d’impact entre avoir un chien et investir en ETF World, c’est peut-être comparable ou un facteur x1000.

En tout cas notre but à tous est d’émettre 2T eqCO2/an dans 30 ans, malheureusement je ne pense pas qu’on y arrivera à temps du plein gré de chaque citoyen dans le monde… Je reste ouvert aux moyens d’y parvenir :slightly_smiling_face:

Je suis pour une décroissance matérielle pour limiter l’impact de l’humanité (carbone mais aussi eau, biodiversité, cohésion sociale, …). Après si on arrive à maintenir une croissance financière (soit car on crée somehow plus de valeur, soit que les mêmes objets qu’aujourd’hui devenus ESG valent plus cher) bien sûr c’est souhaitable car plus simple à gérer ! Mais la simplification de nos modes de vie sera je crois dans tous les cas bien réelle.

P.S. Le soleil et le vent sont collectés par du métal, béton et matières rares combinés dans des systèmes complexes comme des matériaux composites et informatique difficiles à 100% recycler. Il faut bien sûr s’en servir mais ce n’est pas forcément le silver bullet (à équilibrer avec nucléaire et sobriété).

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je ne serai pas surpris que mon bilan carbone soit meilleur en investissant mes économies dans un ETF world qu’en ayant un chien ou en vivant sans voiture en appartement en centre-ville plutôt qu’en maison

Etant donné qu’on achète principalement les actions en marché secondaire, on n’a pas vraiment d’effet direct sur les émissions de par ses investissements. Vous avez du voir passer la récente étude Oxfam, mais le problème avec cette approche c’est qu’on compte globalement deux fois la même chose : soit on attribue les émissions des entreprises à leurs propriétaires (= actionnaires, globalement riches) ou à leurs clients (des riches ou des pauvres).

Sur les obligations, on donne de la capacité d’investissement aux émetteurs (d’obligations, pas forcément de CO2 :wink:). Il me semble plus raisonnable d’attribuer une part des émissions aux investisseurs en obligations, mais là encore, les entreprises émettent parce qu’on achète leur production.

L’attribution des émissions est un problème très complexe qui ne peut se réduire à une lecture riche = pollueur, pauvre = vertueux, les préférences de consommation ont un poids considérable. L’INSEE a récemment publié un blog qui illustre bien la complexité du sujet.

Je vais faire de la provoc’ pour montrer que mesurer l’impact de l’investissement est un peu foireux. En achetant et en conservant du MSCI World SRI et des Green Bonds, je participe à augmenter leur prix (ou à baisser le spread des émetteurs d’obligations), donc j’inciter les entreprises à se pencher plus sérieusement sur les critères ESG. En tant qu’investisseur (donc nécessairement riche à l’aune des humains), je contribue à baisser les émissions, alors que les pauvres ne font que consommer et donc émettre. Imparable, non ? :wink:

En passant, j’ai de sérieux doutes sur la qualité des études Oxfam.

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J’adhère à l’idée que l’on peut avoir plus d’impact quand on investi dans des Obligations. Ticket d’entré 100k tout de même c’est pas donné à tout le monde.

Je vai donc te citer en vrac des boîtes côtés accessible au PEA et qui contribue selon mes critères à un monde meilleur plus vert:

‹ Oekowolrd AG › boite allemande de Finance verye qui commercialise des fonds ‹  › vert’'.

’ Steico’ boite Allemande de rénovation du bâtiment.

’ SM Solar AG’ boîte allemande de panneaux solaires photovoltaïque batteries etc…

’ Aurubis’ boite aussi allemande leader européen du Cuivre et surtout du cuivre recyclé.

’ Campine 'boite Belge de recyclage du plastique et du plomb.

‹ Iberdrola › leader européen de la production d’énergie verte en majorité éolien bourse de Madrid.

‹ La Francaise de l’énergie › small cap française qui prétend fournir de l’énergie a impact négatif en Co2.

C’est une liste non Exhaustive j’en est encore plein d’autres à citer. Ce ne sont pas des recommandations d’achats.

Personnellement j’investis sur Total et un autre fournisseur du genre. Pourquoi parce qu’ils ont amorcer le changement. Qu’ils disposent de 14 milliards de cash, et qu’ils peuvent donc racheter tout un portefeuille de productions d’énergie verte. Qu’ils sont déjà un leader de la production d’énergie solaire. Et que le pétrole et partout Textile, médoc etc… Ils ont surtout pris le virage du GNL en 2014 inertie oblige ils en ceuillent les fruits maintenant.

Mais en tant que citoyen je n’est pas de gaz chez moi tout a l’électricité. Et j’attends les panneaux photovoltaïque avec grosse batterie pour produire gratos, couplé a une voiture électrique zero frais a la pompe. C’est purement économique il y aura donc a terme un fossé entre ceux qui pourront produire gratos et les autres. Qui paieront plein pot surout pleine taxe sur leur véhicule au mazout. Parce qu’à la longue la demande de pétrole va baisser de facto le prix, mais nos cher politiques bienveillant augmenterons les taxes pour maintenir les prix a la hausse…

Edit je suis sorti du sujet sur la fin…

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