Bonsoir, et merci pour ces quelques réactions.
Les monnaies sont gérées par les gouvernements. Quand le pouvoir local mène une politique monétaire jugée par les marchés comme inappropriée, la monnaie se dévalue, et personne ne veut plus en acheter par rapport à une autre monnaie, jugée plus sûre, et le taux de change évolue en conséquence. Vous pouvez par exemple regarder l’évolution de la livre turque par rapport au dollar.
Le dollar n’a plus depuis 1971 sa convertibilité en or, ce qui aurait pu déstabiliser le système, et vous avez tout à fait raison: c’est basé entièrement sur la confiance dans la monnaie, et donc dans les décisions prises par le gouvernement américain et la FED. Ceci étant, il ne s’agit pas ici de « confiance des échanges entre les gens », mais de confiance envers les émetteurs et régulateurs. De toutes façons, pour tous les échanges, on vous demande des dollars: les tentatives d’utilisation de monnaies alternatives, que ce soit l’Euro, ou peut-être bientôt un panier de monnaie émis par les BRICS, pour des échanges mondiaux n’a pour l’instant pas été couronné de succès.
Quand on parle de monnaie, il s’agit de confiance en des institutions. Quand on parle de BitCoin, on parle effectivement de confiance entre les gens, car vous n’avez aucune régulation, ni personne pour garantir quoi que ce soit.
Ponzi, certainement pas. Du vent, si. En effet, ces organismes ne font que proposer des équivalences entre actifs. ça peut être des actions, dont le sous-jacent est des entreprises, mais pourquoi pas des Crypto, à partir du moment où il y a un marché et des contreparties ? Leur but est commercial, peu importe la valeur qu’on donne aux choses: ils ne feront que constater la valeur qui est donné à X, Y, ou Z, et non la pertinence de la valeur. Et au passage, encaisser des frais pour cet échange. Maintenant, il faut qu’ils trouvent un moyen de se couvrir, et s’ils ont envisagé la commercialisation de ces produits, c’est qu’ils ont découvert ou créé un moyen automatique de valoriser ces actifs virtuels.
Apple a eu des hauts et des bas… Entre l’Apple-II, le Mac, puis ensuite l’arrivée sur le marché du mobile, en passant par la montre connectée, cette société a beaucoup changé. Au moment où le premier Micro-ordinateur Apple est sorti du garage, c’est IBM qui était le roi de l’informatique. Et souvenez-vous des batailles Pro-Apple Pro-PC pendant très longtemps: 2 mondes, 2 modes de fonctionnement : Un monde fermé (Apple, ce qui est toujours le cas, avec un éco-système spécifique), contre un monde ouvert (le monde du PC, avec des modules interchangeables). Apple a magnifiquement géré le marketing pour faire de leurs produits des objets de luxe, et ça a marché !
Amazon avait quelques concurrents dans le commerce en ligne à ses débuts.
Idem pour Google, souvenez-vous de la multiplicités des moteurs de recherches, et de certains agrégateurs.
Si vous avez vécu la folie des années 2000, vous savez tout cela. Et la multitudes aussi des courtiers qui ont émergés en France ! … Et aussi la quantité des fournisseurs de bas débit qui ont existé !
Bref, le monde a changé, et certaines sociétés sont sorti du lot, dont celles que vous citez. Ce sont des sociétés. Elles proposent un service. Il y a du concret derrière.
Pour le BitCoin, il n’y a rien. Ce qui a de la valeur, c’est le procédé technique, qui d’ailleurs est utilisé à toutes les sauces, et avec un marché qui se cherche. L’utilisation de la technique a de la valeur pour sécuriser, ou garantir que ceci vous appartient, ou pas. Je pense par exemple à RealT, qui propose des tokens valant une portion d’immobilier. Là , je comprend le modèle, car derrière le jeton, vous avez un produit réel. C’est disruptif par rapport à un achat direct, qui nécessiterait de passer devant un notaire, etc… Et aussi, ça permet de fractionner. C’est extrêmement malin comme utilisation de la technique.
Attendons donc de voir les autres usages qui en seront fait pour des choses concrètes. Aussi, si la TECHNIQUE a de la valeur, et c’est incontestable, sa transformation en « MONNAIE » telle que présenté par certains n’en a pas, car cela repose sur de la confiance entre individus, sans tiers de confiance.
Le coût de transfert des unités de compte d’un utilisateur « A » vers un utilisateur « B » se fait en « payant » avec une partie de cette unité de compte à un mineur [utilisateur « C »], n’est-ce pas ? On reste en circuit fermé. Ce qui a été génial comme idée de faire accepter ça comme une « monnaie », c’est surtout l’attrait que ça a permis d’offrir à tous les meilleurs informaticiens pour essayer de hacker le système. En effet, si le fait d’essayer de hacker la chaine ne rapportait rien (ou juste l’unité de compte locale), sans aucun moyen de valoriser en vrai argent, alors nul doute que cette technique n’aurait pas eu l’essor actuel. Cela a permis de prouver « gratuitement » que le système conçu à l’origine par les inventeurs de cette technique de cryptage de données était fiable, et permettait de transmettre une information secrète d’un point « A » à un point « B » <<à la vue de tous>> sans risque d’être intercepté/corrompu !
Le procédé originel en tant que tel a une grande valeur technique, car il a prouvé sa robustesse. Tous les dérives qui ont émergés ensuite n’auraient pas pu avoir lieu sans une récompense dans le monde réel, et en ce sens, le fait que certains attribuent au procédé une valeur d’échange monétaire a permis le développement de procédés dérivés (Eth et autre), et un développement de cette industrie d’échange d’information sécurisé entre individus, sans avoir besoin d’une autorité de certification.