Dans les grandes lignes, je vis à crédit en augmentant graduellement mon emprunt. Ma logique de consommation consiste donc à décider s’il vaut mieux vendre ou m’endetter plus à chaque fois que j’ai besoin de recharger ma trésorerie (quelques mois de dépenses que je stocke en livrets).
J’ai défini un niveau de risque cible sur mon patrimoine global, de l’ordre de 12% annualisés car j’ai une aversion au risque inférieure à la moyenne. Ce niveau de risque correspond à la louche à un 70% actions / 30% obligations, même si je le construits différemment dans l’espoir de gratter quelques 10emes de % de rendement en plus.
Il serait raisonnable d’avoir une cible de risque qui varie, baissant quelques années avant la retraite et réaugmentant sur la décennie qui suit. C’est une façon efficace de se protéger contre le risque de séquence. Je ne le fais pas parce que mon taux de retrait est faible, inférieur à 2% : je peux me permettre deux décennies pourries sans impacter mon niveau de vie mais ce n’est pas le cas de l’investisseur moyen.
Lorsque j’ai besoin d’argent, je regarde mon niveau d’endettement. S’il est inférieur au maximum autorisé pour ce niveau de risque, j’emprunte plus (via des box spreads). Sinon, je vends des actifs.
Le choix des enveloppes où on pioche lorsqu’on vend se fait au cas par cas, il dépend des caractéristiques fiscales de l’enveloppe, du taux de plus-values latentes, de ce qu’on veut donner à sa succession, de ce qu’on a en portefeuille, des rééquilibrages à opérer…
Je peux juste te donner des idées générales à adapter à ton cas :
- Comme j’emprunte en box spreads, j’accumule mécaniquement des moins-values sur valeurs mobilières. Elles compensent les plus-values générées en vendant depuis mon CTO. Pour le moment, je les exploite pour rééquilibrer mon CTO sans frottement fiscal, à terme je les purgerai pour sortir du bif du CTO.
- Le retrait sur AV jusqu’à l’abattement est la seconde source de liquidité évidente, car si elle n’est pas utilisée tous les ans, c’est perdu. La taille résiduelle de l’AV par rapport au barème des successions peut avoir un impact dans la décision de ne pas le faire, ou encore le fait qu’on utilise son AV pour des stratégies actives qu’il serait inefficace de faire hors enveloppe fiscale.
- L’idéal est de ne pas avoir plus que nécessaire en AV (succession, stratégies actives) car sa fiscalité n’est pas meilleure que le CTO au-delà de 150k€ d’apports (plus les frais). On liquide ce qui dépasse ce seuil avant le reste.
- Le PEA et le CTO sont équivalents d’un point de vue succession, mais le PEA a moins de taxes lorsqu’on est vivant. On préférera donc liquider son PEA avant sa mort et de léguer en CTO.
- Bazarder son immobilier locatif pour choper de la liquidité me semble intéressant quand on vieillit. On ne veut pas d’embêtements vieux et les indivisions compliquent les successions. Les liquidités excédentaires peuvent être réinvesties sur des ETF différents de ceux qu’on a pour les écouler en priorité (PRU plus élevé = moins de taxes).
- Dans tous les cas, on vend en priorité les actifs au-dessous de leur pondération cible. Lorsque tout va bien, ça veut dire qu’on vend des actions sur PEA. En cas de crash durable, on va de toute façon vendre massivement des obligations pour acheter des actions : on pioche au passage pour consommer.
La mécanique pour consommer efficacement est bien plus complexe que celle pour accumuler !