Je pense qu’on peut aussi arrêter d’utiliser à tout va le terme DCA alors qu’on parle d’un effort d’épargne régulier.
Si tu peux Ă©pargner 100 balles Ă par mois actuellement, tu vas investir 100 balles chaque mois et tes placements Ă©volueront comme ils Ă©volueront, voilĂ tout !
Mais je pense comprendre ce que tu veux explorer : veux-tu savoir s’il vaut mieux commencer par accumuler des actifs risqués ou être d’emblée panaché sur un mix d’actifs à risque plus modéré ?
Je pense qu’il est effectivement malin de vouloir diversifier ton risque dans le temps. Tu ne sais pas quand les actifs risqués vont le mieux performer. Lorsque tu es jeune, tu as statistiquement de nombreuses années de revenus d’activité sur lesquelles tu peux compter et ton patrimoine actuel est faible par rapport à ton patrimoine futur. Dans ces conditions, tu peux envisager de prendre des risques plus importants sur tes investissements de jeunesse que sur ceux que tu feras à un âge mûr :
- ton futur toi te repêchera financièrement grâce à son salaire si les marchés te sont défavorables pendant les premières années.
- ton futur toi te félicitera d’avoir investi en actions plutôt qu’en fonds Euros lorsque tu étais jeune si les marchés ont bien performé pendant les années qui ont suivi.
L’autre face de la pièce, c’est que si tu investis à 25 ans de la même manière que tu le ferais à 60 ans, tu subis un coût d’opportunité. Tu auras certes une volatilité moins importante de ton portefeuille au fil du temps, mais tu auras statistiquement beaucoup moins d’argent sous le coude dans 35 ans.
Comme d’hab’, le niveau de risque moyen de ton portefeuille doit se moduler en fonction du montant et de la proximité de tes projets, mais aussi des sommes que tu penses raisonnablement encaisser sur la période !
Prenons un exemple simplifié pour ton projet immobilier. Les chiffres sortent de mon chapeau, c’est juste pour illustrer le principe. Apparemment, tu as déjà un apport pour ta RP, on va regarder comment financer ce projet.
- On va imaginer que tu ne vas pas progresser professionnellement et que ton salaire va peu ou prou suivre l’inflation. C’est une hypothèse très conservatrice ! Ainsi, ton effort d’épargne mensuel va stagner et tu accumuleras graduellement un capital de 72 k€ pendant les 5 ans à venir (hors intérêts).
- Mettons que tu veuilles acheter à un horizon de 5 ans un bien qui demande 40 k€ d’apport et que tu aies déjà 30 k€ sous le coude.
- Je pars de l’idée que tu vas emprunter parce que c’est la norme (et souvent le bon move) et que tu n’auras plus beaucoup de capacité d’épargne après l’emprunt (pour faire simple).
- Tu n’as pas d’autres projets à moyen horizon, la prochaine fois que tu envisages de casser ta tirelire est dans 15 ans.
Dans ce contexte, il faut se placer du point de vue de futur toi dans 15 ans. Est-il plus malin de placer ton capital actuel en sécuritaire (livrets réglementés) pour constituer ton apport maintenant ou au contraire de l’investir sur des actifs risqués (par exemple ETF actions diversifié) et de constituer l’apport plus tard ?
Dans cet exemple, le calcul est vite fait. Si tu es très conservateur, tu peux tout placer en risqué maintenant et commencer orienter ton effort d’épargne vers ton bas de laine dans 2 ans et 2 mois. Tu seras ainsi sûr d’avoir 40 k€ d’apport de côté au bout de 5 ans. Et encore, ce scénario part du principe que tu pourrais acheter l’appartement même si tu perdais intégralement tes placements risqués ET qu’il t’est impossible d’attendre un an de plus pour acheter ton bien immobilier !
Tes 30k€ de capital initial ont alors 15 ans devant eux pour fructifier et ton épargne supplémentaire du début fructifie pendant plus de 12 ans. A l’orée des 15 ans (ou quand un autre projet se précise), tu peux ajuster le niveau de risque global de ce portefeuille, par exemple en passant graduellement des actions vers les obligations ou les fonds Euros.
Avec une performance annualisée de 6% des investissements sur 15 ans et en retardant la constitution de la poche d’épargne sécurisée, tu arrives à une espérance de 128 k€ de patrimoine financier (en déduisant les cotisations sociales, comme si on investissait en PEA). En constituant d’abord l’épargne sécurisée, on arrive plutôt dans les 113 k€. 13% de surperformance finale en se mettant simplement à épargner pour le projet immobilier au moment où c’est nécessaire !
Et encore, cet exemple n’est pas du tout optimisé et en n’acceptant aucun risque financier sur le projet. Mais ça c’est une autre histoire. ![:wink: :wink:](https://community.finary.com/images/emoji/apple/wink.png?v=12)