Déclin de l'Europe & proposition de Mario Draghi

Le rapport Draghi c’est 2 parties:

  1. le diagnostic, qui est criant de vérité et d’enseignements (démographie, couts énergie, innovation, liberté encouragée de la « coporate USA » de générer des profits contre règlementations effrénée en Europe
  2. les recommandations d’un grand emprunt de 800 Mds pour investir mais géré par la bureaucratie européenne: d’une part cela ne se fera pas car l’Allemagne refusera tout emprunt et d’autre part le retour sur investissement ne se réalisera pas si les choix/risques des investissements sont gérés par des fonctionnaires européens qui ne veulent pas créer des géants et non des actionnaires qui prennent leur risques. Le capital investissement fonctionne bcp mieux aux US

Le contexte démographique et énergétique est toufeois inquiétant d’ici 2100

  • Les européens endettés sans énergie font face une population d’Afrique qui va faire x3 (on a rien vu encore en terme d’immigration) Pénurie globale de main d’œuvre qualifiée a prévoir

  • La chine va perdre 1 Mds d’habitants

  • Les USA resteront en progression démographique pour alimenter la machine

Note: le système US est très dur socialement, mais il va continuer de produire des richesses
Pour l’investisseur en DCA sur ETF, mieux vaut - hélas - continuer parier sur les USA que l’Europe. Le paquebot économique Europe fait figure de Titanic et il n’y a pas de solution magique …

Tout à fait d’accord. Et il n’y a pas que ça : avec le fait que les retraites se préparent avec la bourse, quand c’est la cata en bourse, les retraités retournent au travail, pour 5$ de l’heure, à 85 ans. Est-ce que nous voulons ici ? Moi pas, j’aime le système, meme s’il doit s’adapter, notamment pour les pensions, il doit aller vers plus de capitalisation, car il n’y aura pas assez de jeunes qui travaillent pour financer le système.
Retraites : les autres modèles, comment fonctionne le système américain ? • FRANCE 24 (youtube.com)

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Si je peux me permettre, c’est un peu simpliste.
On ne peut résumé la libéralisme à la fiscalité ou à l’économie, de même qu’on ne peut pas résumer la fonction de la fiscalité à seulement la redistribution, aux transferts des riches vers les pauvres « égalité sociale », à un usage « moral » (pour ne pas dire charitable) de cet outil. C’est d’ailleurs l’un des problèmes des débats politiques actuels, on ne la voit presque plus que par ce prisme riches/pauvres.

La redistribution n’a pas vocation à être charitable, en particulier dans une économie libérale, elle a pour vocation de réduire les inégalités de chances, à permettre et à aider les individus à ce qu’ils puissent s’extraire de leurs conditions pour leur propre épanouissement par la recherche de la prospérité et par conséquent à celle de la collectivité, car celui ci à des externalités positives sur l’ensemble de la société. En résumé, la méritocratie.

L’un des problèmes essentiels de la fiscalité - en France, désolé je ne maitrise pas la situation européenne - c’est que pour citer une provocation mal comprise de Macron « on jette un pognon de dingues et les gens restent pauvres » . Oui les transferts sont plutôt efficaces mais, tout le monde peut le remarquer empiriquement, très insuffisamment, malgré le % de l’assiette, le plus important de l’OCDE « l’ascenceur social ne fonctionne pas », nos services publics déclinent, le PIB/HAB décroche…

Donc le fond de la question n’est pas tant la taille de la fiscalité mais comment fait-on pour qu’elle soit la mieux utilisée, que chaque € qui est pris sur votre salaire, dans votre IS ou les multiples taxes soient utilisés de la manière la plus efficace (& transparente, contrôlée, évaluée).
Or si vous nous comparer à de nombreux pays similaires (pas besoin d’aller chercher aux US), nous sommes vraiment plus qu’à la traine.

Ce qui est notamment dénoncé par les libéraux c’est que les taxes ne sont pas tellement rationnelles, elles sont incroyablement court-termistes et qu’elles sont dévoyées de leur fonction première par clientélisme politique, parfois par simple idéologie : un petit coup par ici pour s’attacher les votes des retraités (indéxation de TOUTES les retraites sur l’inflation, moins de CSG pour eux), un petit coup par là pour celui des fonctionnaires, et hop une petite louche pour les étudiants (APL), un petit chèque inflation pour les classes moyennes, une petite subventions pour les grands groupes (CIR, CICE), déduction de la TICPE pour les routiers, la liste est infinie… Ils en résultent une fiscalité archi complexe (externalité négative, la bureaucratie, la paperasse a un coût réel pour la société), inefficace, sans vision, faite de rustines sur des béquilles et une petite poche de perfusion par là pour satisfaire temporairement chaque tribu en fonction de l’échéance électorale suivante.

Et ce n’est pas que la fiscalité, on fait pareil avec la loi, sans parler des subventions locales qui viennent « sauver une entreprise de la faillite » par s’assurer quelques bulletins au mépris d’une quelconque rationalité économique (coucou Duralex), « pour préserver des savoirs faire » - si l’entreprise avait été bien gérée, ça serait inutile.

La conséquence de tout ça, c’est qu’on maintient de façon totalement artificielle des privilèges, des centaines et des milliers de micro-privilèges, ce contre quoi on devrait tous lutter !

Ce que veulent les libéraux :

  • des taxes transparentes avec des objectifs clairs, évaluée en fonction de ses objectifs.
  • des assiettes larges (tva)
  • des taxes qui viennent compensées des externalités négatives (par ex une taxe carbone ou celles qui existent sur le tabac)
  • taxer les rentes (le foncier) et « détaxer » ce qui contribue à la productivité (travail, impôts de production, investissement)
  • déréguler les rentes corporatistes (numérus closus des médecins et pharmaciens)
  • investir dans l’avenir (éducation, recherche) plutôt que s’endetter pour les retraites (ça c’est vraiment le plus gros scandale de ces 40 dernières années, dans 30 ans, on le jugera avec une extrême sévérité)
  • baisser le coût du travail, déréguler le marché de travail pour faciliter l’accès à l’emploi à tous et éviter les effets de bords (pas de CDI, pas de crédit / location)

Personnellement, je suis très pessimiste (c’est pourtant pas dans ma nature) et je pense que la paupérisation de la France ne fait que commencer et que JAMAIS nous ne rattraperons notre retard tant la tâche (et les dynamiques à l’oeuvre actuellement) me semble herculéenne. L’expatriation - à contre coeur - est une option que j’envisage plus que sérieusement à relativement court terme.

PS : désolé pour le pavé

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Hello, c’est bien de faire long, et c’est bien argumenté.

La complexité de ce que tu présentes, c’est la part du déterminisme social qui va contre l’idée de la méritocratie.

voici ce que me dit Copilote :

" La méritocratie, qui repose sur l’idée que le mérite individuel doit être récompensé, est un concept qui suscite de nombreux débats aujourd’hui. En France, par exemple, une étude récente a révélé que 65 % des Français estiment que la méritocratie est mal défendue dans leur pays 1. Beaucoup ressentent que les déterminismes sociaux, comme le réseau et le milieu d’origine, jouent un rôle plus important que le mérite personnel dans la réussite 1.

Le sociologue Pierre-Michel Menger souligne que la méritocratie, bien qu’elle soit un idéal régulateur, peut aussi légitimer les inégalités sociales 2. En effet, le mérite est souvent perçu comme multidimensionnel et dépendant de nombreux facteurs, y compris l’éducation et les opportunités disponibles dès le plus jeune âge 2.

En résumé, bien que la méritocratie ne soit pas totalement disparue, elle est souvent remise en question et perçue comme inégalement appliquée dans de nombreuses sociétés modernes."

Ce que ça m’évoque, et j’ai discuté avec quelque du service public belge là-dessus (réforme tronc commun), c’est qu’il faut entre autre adapter l’enseignement pour que les enfants dont les parents ne savent pas aider, soient aidés à monter au niveau des autres (s’il en sont intellectuellement capables) dans le cadre de l’école.

Car le gros facteur déterminant aujourd’hui, c’est le cadre social.
Je connais le cas de quelqu’un, handicapée mentale, qui a fait des études universitaires tellement elle était tirée vers le haut par ses parents (son père est un juge très connu en Belgique).

Donc le gouvernement peut donner toute ses chances aux jeunes, comme tu dis, en appuyant sur le cadre de l’enseignement.
Ce qui me dérange chez les libéraux américains, c’est la volonté de « toujours moins d’état », alors que l’état peut etre utile, et oui, en France, ça donne l’impression que le « saupoudrage à des fins électoralistes » est devenu la norme, et c’est regretable.

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La voie d un pays est guidee par un etat d esprit collectif et individuel. Que pensez-vous de l etat d esprit francais? J y vois l avachissement et la haine de soi a commencer par les autres. Rien de bon desormais dans l esprit francais. Les interdictions succedent aux crises moralistes permanentes. Ce qui faisait l ardeur, la gaite et le genie de ce peuple a presque disparu. Regne un esprit de mort et de depression. En Espagne où je me rends souvent la vie est encore là. On y est donc plus sages et vivants a la fois. Il y existe un vrai sens du service et du travail bien fait. Les gens travaillent pour travailler, avec simplicite et sans arrieres pensees, alors qu en france on sent que les gens font semblant de travailler en majorité et pensent a chaque seconde a un autre destin, ils sont envieux et malheureux.

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Hello,

je suis belge, je ne « baigne » pas dans l’esprit français.

Mon ressenti en Belgique : la classe moyenne disparait progressivement.

Le niveau se creuse entre la classe moyenne et les 10% les plus riches. Je le vois : ma compagne est dans la classe moyenne, et moi dans les 5% les plus riches (4500euros net pas mois + pécule de vacances + 13ieme mois).

Nous avons une chance en Belgique : l’indexation automatique des salaires, que de nombreux politiciens voudraient faire tomber, mais il me semble que c’est la dernière chose qui protège le salaire des Belges qui travaillent.
En effet, en France, le SMIC est indexé, et pas les salaires au-dessus : donc il se passe un effet de « voiture balais » et de plus en plus de travailleurs sont au SMIC, puisqu’ils ne reçoivent pas d’augmentation.
=> Ce qui induit : un appauvrissement et une classe moyenne qui disparait…

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