[Emissions TV] M6 - Qui Veut Etre Mon Associé?

Je commence en répondant à mon propre sujet pour lancer le débat :slight_smile:

J’avais adoré la première saison de l’émission, et tout particulièrement les investisseurs charismatiques qui avaient été choisi. Je suis issu du monde de la tech et j’ai suivi entre autres les parcours de Marc Simoncini (Meetic) et de Frédéric Mazzella (BlaBlaCar). J’ai pas mal de confrères qui le connaissent personnellement et le côtoient régulièrement puisqu’ils travaillent chez BlaBlaCar comme salariés ou bien comme freelance. J’aime beaucoup également le parcours d’Eric Larchevêque, le patron de Ledger. Je trouve cet entrepreneur très inspirant et ambitieux. Il voit les choses en grand et pose toujours des questions pertinentes aux entrepreneurs qui pitchent leur société et leur produit / service. Le programme a aussi le mérite de mettre en lumière des femmes qui entreprennent et investissent dans des domaines très différent. C’est motivant pour toutes celles et ceux qui souhaitent se lancer dans une aventure entrepreneuriale à un moment de leur vie.

Bien que j’ai déjà investi dans 3 startups toutes bien différentes depuis 2015, j’ai revu mes critères d’investissement en 2019 lorsque j’ai investi dans la troisième. Je choisis désormais des entreprises qui évoluent dans le domaine des technologies et des logiciels. C’est non seulement parce que c’est un domaine que je comprends étant du métier, mais c’est aussi parce que les logiciels (et les applications mobiles) ont des potentiels de scalabilité quasiment infini. Le coût de production et d’exploitation ne change quasiment pas que vous vendiez votre logiciel / application à 10 / 100 / 1 000 / 10 000 / 1 000 000+ clients. Idéalement, ce sont les logiciels et applications avec abonnement mensuel / annuel que je convoite puisque cela permet d’avoir du chiffre d’affaire récurrent pour une entreprise en croissance. Ce sont des entreprises qui sont rentables (quasiment) dès le début et qui n’ont pas de gros frais de fonctionnement ou nécessitent d’investissement lourds au départ pour se lancer.

A l’inverse, je n’investis plus (à tord ou à raison) dans les PME qui fabriquent des produits physiques puisque les risques sont généralement plus grands :

  • Risques liĂ©s aux approvisionnements de matières premières
  • Risques liĂ©s aux Ă©volutions du coĂ»t des matières premières
  • Risques liĂ©s aux coĂ»ts de stockage, de livraison et de distribution des produits finis
  • Risques liĂ©s aux retours de marchandises dĂ©fectueuses, cassĂ©es ou bien dangereuses
  • …

Il y a généralement des risques forts qui pèsent sur la chaîne de fabrication et lorsqu’un maillon est cassé, c’est souvent toute la chaîne qui subit. La fabrication de produits physiques a aussi ses limites en terme d’effets d’échelle puisqu’il faut plus de matière première, plus de machines, plus d’usines, plus de main d’oeuvre, etc. pour produire davantage. Ouvrir une nouvelle usine prendra toujours plus de temps que le temps nécessaire pour multiplier le nombre de ventes d’abonnement à un logiciel.

Pour autant, mes deux premiers investissements sont des entreprises qui fabriquent des produits physiques. Je me rends compte au fil des années qu’ils font face à ces risques récurrents. La crise Covid l’a d’ailleurs bien montré puisque les chaînes d’approvisionnement et de livraison ont pesé sur la productivité.

Au vue de ce que j’ai dit juste avant, je n’aurais sans doute pas investi dans les startups qui ont pitché car elles produisent quasiment toutes des produits physiques.

Les Savons Solides Unbottled

Je n’ai pas accroché du tout sur ce projet n’étant pas moi même intéressé par le domaine des cosmétiques. Le produit a vocation a éliminé les bouteilles et emballages plastiques pour un geste plus écologique mais en payant un prix fort pour de simples savons à priori.

Comme il s’agit de produits physiques, leur scalabilité reste limitée et son sujet aux aléas de la production (matières premières, coûts, approvisionnement, distribution, etc.). Cest aussi un secteur très concurrentiel sur lequel il faut arriver à convaincre les clients d’acheter leurs produits, très cher, plutôt que ceux des grands groupes industriels (Garnier, L’Oréal, etc.) qui sont moins cher mais plus polluants pour la planète.

Points forts :

  • Ils font de belles marges sur leur produits, surtout avec la vente en ligne.
  • Leur C.A est en croissance malgrĂ© une offre de produits assez restreinte.
  • Ils racontent une belle histoire et marketent bien leurs produits. Ils peuvent en faire une belle marque.

Le mini lave-vaisselle BOB

Bien que la société est déjà rentable et en forte croissance, le produit final es destiné à un marché de niche (les personnes seules vivant dans des petites surfaces de grandes villes). Ils ont besoin de pas mal de capitaux pour assurer un fonds de roulement pour s’approvisionner en pièces, fabriquer leur produit et le distribuer ensuite dans les commerces physiques ou bien en ligne. La valorisation demandée était assez élevée au départ et les jeunes entrepreneurs n’avaient pas de réel plan concernant leur potentiel exit. Ils avaient l’air de réfléchir à court terme plutôt qu’à moyen / long terme.

Points forts :

  • Ils ont un produit compact, simple Ă  utiliser et qui rĂ©pond Ă  une niche de clients
  • Ils arrivent Ă  en vendre plusieurs milliers d’unitĂ©s chaque mois, ce qui montre une certaine traction
  • Ils ont probablement breveter leur concept ?

Les Biscuits Pape&Papille

J’ai Ă©tĂ© touchĂ© par l’histoire de ce jeune couple qui a pris pas mal de risques pour lancer ce projet en famille. Si je n’avais pas mes critères d’investissement, ce serait sans doute mon coup de coeur et l’entreprise sur laquelle j’aurais voulu investir pour le cĂ´tĂ© Ă©motionnel et toute l’histoire qu’il y a autour. Etant Savoyard d’origine et leur entreprise situĂ©e en Haute-Savoie, ça m’a d’autant plus touchĂ©. En revanche, bien que leur business semble rentable et plutĂ´t scalable au vue des nouvelles recettes de biscuits qu’ils peuvent inventer, cela reste des biscuits ! Il n’y a pas d’avantage concurrentiel fort ni de « pricing power Â». Pour vendre plus et augmenter leur C.A, ils doivent constamment dĂ©marcher et trouver de nouvelles boutiques dans lesquelles distribuer leurs produits. Ils sont aussi limitĂ©s par leur chaĂ®ne de production qui peut s’enrayer.

Points forts :

  • Ils ont dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  convaincre de gros distributeurs pour les commercialiser
  • Le business est rentable et leur C.A en forte croissance
  • Ils ont crĂ©Ă© une marque qui peut devenir forte avec l’aide du bouche Ă  oreille et des rĂ©seaux sociaux
  • C’est une entreprise familiale qui fait vivre toute la famille d’oĂą l’importance d’en garder la gestion complète. Leur vie de famille dĂ©pend des efforts qu’ils vont engager dans leur business.
  • Ils ont crĂ©Ă© un site de vente en ligne pour augmenter leur rĂ©seau de distribution et leur marge en retirant des intermĂ©diaires de la chaĂ®ne de distribution.

Le Kit d’Urgence Dentaire Dentapass

Le produit en lui même n’a rien de sexy à la base s’agissant d’un produit de santé. Ce n’est pas le genre de produit qu’on achète spontanément. C’est le genre de produit qu’on va acheter parce qu’on a mal aux dents à l’instant T et qu’aucun dentiste n’est disponible rapidement pour traiter une urgence dentaire. L’entrepreneur est aussi tout seul à développer son business. C’est un risque non négligeable. Il n’a pas toutes les compétences à lui seul pour vendre son produit, en faire la publicité, gérer sa diffusion dans les commerces physiques et en ligne, etc. Le risque porte essentiellement sur lui d’après son pitch !

La Maison d’Edition Douin

Outre le fait que l’histoire personnelle de cet entrepreneur était très touchante, je n’ai pas saisi le concept de son business. Il veut semble-t-il racheter un stock de 1M de livres anciens pour les numériser et les revendre. Je ne vois pas comment il peut faire tout cela à lui seul et avec quels moyens techniques il peut numériser des livres anciens et fragiles qui contiennent chacun des centaines, voire des milliers de pages. L’avantage c’est qu’il a déjà un stock de livres à numériser et vendre mais faut-il encore être capable de pouvoir estimer la valorisation de ce stock. Combien de livres ne valent rien vs combien sont ceux qui sont vraiment rares et en bon état de conservation pour être revendus ensuite (à des particuliers, des musées, aux enchères, aux collectionneurs, etc.). Son business lui permettra d’en vivre lui et sa famille certainement mais il ne s’agit pas d’un business qui peut véritablement explosé à moyen / long terme selon moi.

Et vous, quelles sont vos analyses de ce premier Ă©pisode ?

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