Et le DPE dans tout ça?

Pour la rĂ©utilisation des dĂ©chets en tant que combustibles, le soucis c’est que faire ceci coĂ»te encore trop cher par rapport Ă  de l’uranium tout neuf, le jour oĂč le prix de l’uranium montera, on sera content d’avoir ce combustible « gratuit » :sweat_smile:

Regarde les procédure pour extraire les déchets stockés à Bure et les essais des autres pays sur le stockage profond : on sait les stocker mais pas les ressortir !

Malheureusement le nuclĂ©aire n’est pas ce que l’on nous promet.

C’est comme le dĂ©mantĂšlement, il n’y a encore aucune centrale totalement dĂ©mantelĂ©e , mĂȘme celles arrĂȘtĂ©es en 1994 !

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Le par qui c’est difficile Ă  rĂ©pondre. J’imagine que l’Ademe y a pris part, avec des bureaux d’étude thermique.
Le pourquoi me semble assez clair:

  1. inciter Ă  l’isolation des logements (rĂ©duction de la consommation).
  2. inciter Ă  lamine en place de systĂšmes de chauffage (notamment) efficaces = PAC
  3. inciter Ă  la baisse des Ă©missions de CO2 = remplacement du gaz/fioul par l’électrique, qui oriente de facto vers les PAC

Concernant les VMC, le DPE ne pousse pas forcément vers les doubles flux.
J’ai eu l’an passĂ© un projet de construction (donc RE2020), abandonnĂ© malheureusement, dans lequel je voulais intĂ©grer une double flux. A cette occasion, j’ai eu pas mal de contact avec un bureau d’étude thermique.
Ils m’ont fait la dĂ©monstration que l’économie d’énergie thermique rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  la DF Ă©tait en partie gommĂ©e par la surplus de consommation (les moteurs sont un peu plus gros que sur les SF); mais surtout que ça engendrait un surcoĂ»t non nĂ©gligeable, Ă  l’achat et Ă  l’entretien.
Les maisons RE2020 sont pour beaucoup dimensionnĂ©es en SF hygro B du fait de leur excellente isolation. Un bon constructeur et un bon bureau d’étude thermique n’orientera pas vers une DF.
Il m’ont expliquĂ© que la solution DF Ă©tait bonne pour les grandes et vieilles maisons, oĂč il est difficile de couper tous les ponts thermiques et de rĂ©aliser une isolation aux standards actuels.

Et pour les chauffes-eau solaires, si c’est bien le cas alors c’est vraiment dommage.
J’imaginais que c’était pris en compte en tant que consommation d’énergie Ă  0 CO2, gratuite et illimitĂ© certes, mais Ă©nergie quand mĂȘme.
Il serait intĂ©ressant d’en savoir un peu plus!

DPE de ma maison en juillet.
La prĂ©conisation Ă©tait la double flux et la hydroreglable n’apportait rien en « bĂ©nĂ©fice »
Le chauffe-eau solaire n’apportait rien
La climatisation RĂ©versible Ă©tait uniquement vue comme une source de froid et pas d’appoint chaleur
La personne qui est venue chez moi était à son compte et on a pas mal discuté, il me disait que son travail consistait de plus en plus à cocher des cases dans un soft sans pouvoir rien faire ni indiquer des spécificités.

La question du nucléaire est à double tranchant en effet :

  • Ă©lectricitĂ© bas carbone disponible en masse, Ă  toute heure et tout moment de l’annĂ©e
  • dĂ©chets merdiques qu’on ne sait actuellement pas valoriser/retraiter (pour les plus radioactifs d’entre eux)

Il faut mettre cette question dans le contexte actuel et selon moi quitter choisir 2 maux, autant choisir le moindre :

  • Le rĂ©chauffement climatique, on y est dedans. Depuis 3-4 ans, on voit de plus en plus les impacts sur nos climats, et on commence Ă  apercevoir les impacts que ça aura sur nos vies quotidiennes (disponibilitĂ© en eau, agriculture, santé ). Si rien est fait dans les 5-15 ans Ă  venir, la situation va devenir extrĂȘmement compliquĂ© Ă  gĂ©rer.
  • Le volume de dĂ©chets nuclĂ©aires (pour les plus dangereux) rapportĂ© au volume d’électricitĂ© produite est minime. Si je me souviens bien des chiffres que j’ai lu, le volume de dĂ©chet produit depuis les dĂ©buts du parc nuclĂ©aire français tien dans une piscine olympique (Ă  la louche).

L’enfouissement est une solution, la planĂšte contient des couches gĂ©ologiques hyper stables. Preuve en est, on exploite aujourd’hui des rĂ©servoir de gaz sous pression (300-400 bars) qui sont en Ă©tat depuis des milliers/millions d’annĂ©es.
C’est effectivement une solution un peu « reculer pour mieux sauter Â», mais l’humain Ă©tant ingĂ©nieux et imaginatif, il y a bon espoir qu’à long terme une solution pĂ©renne soit trouvĂ© pour ces dĂ©chets.

Parmi les « vraies Â» solutions renouvelables, une seule est pilotable et disponible en permanence : l’hydroĂ©lectricitĂ©. Malheureusement, on exploite dĂ©jĂ  quasiment l’entiĂšretĂ© des sites disponibles (en France en tout cas) et la puissance installĂ©e est loin d’ĂȘtre suffisante.
Le solaire et l’éolien dĂ©pendent entiĂšrement des conditions mĂ©tĂ©o (vent, nuage) et de l’alternance jour/nuit, et devront donc ĂȘtre soutenues en permanence par des solutions d’appoint, aujourd’hui Ă  base d’énergie fossile. Elles ne sont donc pas pĂ©rennes Ă  elles seules.

Quand Ă  l’hydrogĂšne, il ne faut mĂȘme pas compter dessus.
Le cycle de production/utilisation Ă  un rendement catastrophique (30% pour les Ă©lectrolyseur et 25-30% pour les piles Ă  combustible = 10% au global).
Quant Ă  son transport et son stockage, il est trĂšs compliquĂ© : c’est l’atome le plus petit que l’on puisse trouver dans l’univers, trĂšs sujet aux fuites et hautement inflammable).
Si les gisements d’hydrogĂšne s’avĂšrent effectivement nombreux et exploitable, alors ça serait un bon bonus pour la production d’électricitĂ© d’appoint, couplĂ© Ă  des turbines Ă  hydrogĂšne (Siemens Ă  rĂ©alisĂ© un test concluant l’an dernier en Normandie il me semble).
D’ailleurs, un village d’Afrique (ou rĂ©gion je ne sais plus) produit dĂ©jĂ  depuis quelques annĂ©es de l’énergie Ă  partir d’un gisement d’hydrogĂšne, c’est les premiers au monde Ă  avoir une telle installation.

Je travaille dans le monde de l’énergie et lit donc beaucoup de littĂ©rature sur le sujet.
Pour ma part, je retiens qu’il ne faut pas opposer les sources d’énergie entre elles. La solution se trouve dans un mix bien dimensionnĂ© de tout ce qui existe (avec peut-ĂȘtre mĂȘme toujours un peu de gaz).
Je reste tout de mĂȘme convaincu que sans une base solide de nuclĂ©aire, il sera difficile de pouvoir se passer de l’utilisation des fossiles Ă  cours terme. Sur ce point, nous sommes chanceux en France, nous avons une bonne longueur d’avance sur bons nombres de pays.

La SF hygro B n’est pas bĂ©nĂ©fique par rapport Ă  la DF en effet, c’est mĂȘme l’inverse. Elle est juste bien plus Ă©conomique sans ĂȘtre trop larguĂ© sur la performance Ă©nergĂ©tique.
Les PAC air-air sont vue effectivement comme un systĂšme de climatisation uniquement, c’est effectivement dommage, mais c’est liĂ© au passĂ© de ce systĂšme (jusqu’à il y a peu, on s’en servait uniquement pour faire du froid, et c’est encore le cas dans la majoritĂ© des foyers oĂč c’est installĂ©).

Le principe des DPE est en effet de remplir et cocher des cases, c’est ce qui permet d’avoir des comparaison aussi objectives qu’on peut et qu’il doit convenir Ă  la majoritĂ© du parc immobilier du pays.
Le revers de la mĂ©daille, c’est qu’il pose des limites sur la prise en compte des spĂ©cificitĂ©s de certains bĂątiments.
Le DPE prĂ©sente des limitations, si on veut pousser plus loin l’entreprise d’amĂ©lioration, il faut passer par un audit. Je vais pas tarder Ă  m’y mettre pour la rĂ©novation d’une vieille passoire thermique.

A vous lire, j’ai l’impression que vous avez dĂ©jĂ  une habitation performante et que vous avez mis en place les solutions qu’il faut pour avoir « une bonne note Â».

Oui et j’ai fait un DPE pour voir comment amĂ©liorer et j’avoue avoir Ă©tĂ© un peu déçu de sa rigiditĂ©.

C’est vrai mais quand on met 20 milliard s dans un projet qui foire, que l’on va dans une direction alors que le reste du monde va dans une autre, on devrait se poser des questions 


L’EPR est effectivement un projet qui a coĂ»tĂ© extrĂȘmement cher.
Il Ă©tait mal nĂ© depuis le dĂ©but Ă  vouloir faire un co-dĂ©veloppement entre la France et l’Allemagne et donc devoir marier les exigences des 2 autoritĂ©s de suretĂ©. Ajoutez Ă  ça la perte de compĂ©tence de la filiĂšre suite aux nombreux coup de massue politique sur le nuclĂ©aire ces 20 derniĂšres annĂ©es. Vous avez la recette d’une belle dĂ©rive de calendrier et de coĂ»t. Il n’en reste pas moins que ça sera une trĂšs belle machine industrielle qui nous fournira un grosse puissance pour les 40-60 prochaines annĂ©es.
Les prochains EPR ne devraient pas rencontrer de telles dérives :

  1. EDF et la filiĂšre industrielle du nuclĂ©aire ont capitalisĂ© sur l’échec de Flamanville.
  2. Le développement est 100% français, plus de conflit de voisinage entre spécificités nationales.

Quant Ă  l’autre direction, si vous signifiez par lĂ  le dĂ©veloppement du renouvelable uniquement et l’abandon du nuclĂ©aire, alors c’est une belle hĂ©rĂ©sie.
Prenons l’exemple de nos voisins allemands qui commencĂ© dans cette voie dans les annĂ©es 2000 et a accĂ©lĂ©rĂ© l’arrĂȘt du nuclĂ©aire suite Ă  la catastrophe de Fukushima :

  • intensitĂ© carbone moyenne de 400 gCO2/kWh
  • la base de production repose sur du charbon et du gaz
  • en mĂȘme temps que sont parc renouvelables, elle a installĂ© quasiment la mĂȘme puissance de production Ă  partir d’énergie fossile
  • elle est presque en permanence importatrice nette d’électricitĂ© Ă  partir de ses voisins
    Au bilan : le renouvelable n’est que de la façade (on peut appeler ça du greenwashing) et bonjour la dĂ©pendance aux voisins.

La France fait bien mieux aussi bien d’un point de vue Ă©cologique que d’indĂ©pendance :

  • empreinte carbone en moyenne Ă  60 gCO2/kWh
  • exportatrice nette depuis de nombreuses annĂ©es
    (Seule l’annĂ©e 2022 vient entacher ce bilan du fait des problĂšmes de corrosion d’une bonne partie des centrales).

Il n’y a pas tant de pays que ça qui peuvent prĂ©tendre Ă  une Ă©lectricitĂ© aussi peu carbonĂ© que la France, et ils se reposent tous sur du nuclĂ©aire et de l’hydro en base de production.

Le site electricitymaps permet d’avoir une bonne vision du monde (pour les pays qui partagent leur donnĂ©es).

Ça doit ĂȘtre bien frustrant en effet.
Au bout d’un moment, on arrive à la limite des moyens que l’on peut mettre en oeuvre afin d’avoir un impact significatif.

Bonjour,
L’état a Ă©coutĂ© les propriĂ©taireS de logement infĂ©rieur Ă  40 mĂštres carrĂ©s ! Il y a maintenant un nouveau mode de calcul.
Vous pouvez faire la simulation sur le site de ADEME avec le numĂ©ro d’identification de votre DPE.
Avez vous de bonnes surprises ?
Je vois qu’avec le nouveau calcul, je suis Ă  161 kWhEF/mÂČ/an. Je peux Ă©valuer la lettre grĂące Ă  ca ?