Jâai lu lâintĂ©gralitĂ© des commentaires. Merci dâavoir partagĂ© vos connaissances.
Ma conclusion : Oppenheimer et Einstein en plein débat
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Ma conclusion : Oppenheimer et Einstein en plein débat
Hello @vincent.p,
Désolé pour le délai de réponse, il me faut beaucoup de temps pour digérer chacun de tes posts
Je comprends ta logique sur lâintĂ©rĂȘt de diversifier sur plusieurs classes dâactifs, mais voulais avoir ton avis sur dâautres possibilitĂ©s que dâaller allouer un % non nĂ©gligeable de ton portfolio sur des classes peu performantes (mĂȘme si jâai compris que leur perf nâĂ©tait en soi pas lâintĂ©rĂȘt cherchĂ©) :
Merci Vincent !
Je ne veux pas dire f*** au Sharpe justement parce quâon ne sait pas de quoi lâavenir est fait sur le long terme !
LâidĂ©e fondamentale est que certaines formes de risque sont rĂ©munĂ©rĂ©es par les marchĂ©s, on lâa constatĂ© sur diffĂ©rentes classes dâactifs, dans le temps et la gĂ©ographie. De la mĂȘme maniĂšre quâune action liquide nâa pas de raisons dâavoir un meilleur ratio rendement/risque quâune autre, il est raisonnable dâestimer que les diffĂ©rentes classes dâactifs « mainstream » ont des espĂ©rances de rendement ajustĂ© du risque similaires. Aucun investisseur sĂ©rieux nâinvestirait en obligations sâil Ă©tait dĂ©montrable quâune combo actions + cash serait nĂ©cessairement plus intĂ©ressante que les obligations, Ă risque Ă©gal.
Lâapproche « max Sharpe + levier » ne cherche pas nĂ©cessairement Ă rĂ©duire le risque par rapport Ă un portefeuille 100% actions. Avec un portefeuille Ă levier Actions + Obligs + Alternatifs, tu peux parfaitement cibler une volatilitĂ© et une espĂ©rance de rendement similaires Ă celle dâun 100% LQQ. Tu auras dâailleurs probablement une volatilitĂ© moindre Ă rendement Ă©gal la plupart des annĂ©es, grĂące aux rééquilibrages entre ces classes dâactifs imparfaitement corrĂ©lĂ©es. Mais surtout, avoir plus de classes dâactifs en portefeuille te rend moins tributaire des seules performances dâune classe dâactifs sur le long terme et moins sensible Ă certaines formes de risque quâon ne peut pas reprĂ©senter par la seule volatilitĂ© (les fameux black swans).
En outre, le portefeuille MaxSharpe nâest pas statique. On sait que lâespĂ©rance de rendement des actifs varie dans le temps. On dispose dâoutils, certes trĂšs imprĂ©cis, qui nous permettent dâĂ©valuer vaguement si la prochaine dĂ©cennie ou deux a plus de chances dâenvoyer du lourd ou dâĂȘtre bof, tant pour les actions que pour les obligations. Il est donc raisonnable de penser que le portefeuille prĂ©sentant le meilleur rapport rendement/risque Ă un horizon donnĂ© va Ă©voluer.
LâĂ©tude mentionnĂ©e par Ben Felix est assez contestĂ©e (la position obligataire est domestique), mais surtout elle ne regarde pas des allocations MaxSharpe, juste diffĂ©rents Buy & Hold⊠Ni des allocations leveragĂ©es de risque similaire Ă ces B&H.
Dans lâabsolu, je suis convaincu quâun risque proche de celui dâun full actions est souhaitable sur le long terme (en prenant en compte le financement des projets Ă court et moyen terme et Ă©ventuellement un glidepath en V pour rĂ©duire le risque de sĂ©quence Ă lâapproche de la retraite). Je suis aussi convaincu quâon peut atteindre ce niveau de risque dâune façon bien plus maligne quâavec un portefeuille 100% actions !
Obligations dans les renouvelables
Attention Ă ne pas trop parier sur une classe dâactifs aussi risquĂ©e que les obligations high yield Ă©mises par des nanocaps sur un marchĂ© globalement illiquide.
Le marchĂ© des Ă©nergies renouvelables est un coupe-gorge et (des dires de copains dans le domaine) lâĂ©quilibrage financier de ces projets est complexe (principalement dans le solaire). Ca ne va peut-ĂȘtre pas aller en sâarrangeant (phĂ©nomĂšne de cannibalisation des revenus du solaire).
Jâinvestis sur cette classes dâactifs parce que :
MAIS ça reste trĂšs risquĂ© et le Sharpe est probablement mĂ©diocre. Jâai un montant important dans ce type de projet parce que je peux me permettre des pertes catastrophiques sur cette allocation. Je le considĂšre plus comme un investissement Ă fonds perdus, comme ça je ne peux avoir que de bonnes surprises !
Bref, on est loin dâun havre de paix pour retraitĂ©s. Câest plutĂŽt un investissement pour les punks Ă chiens !
Homunity, ça mâa lâair encore plus dangereux, sans le cĂŽtĂ© « feel good » de la transition Ă©nergĂ©tique. Mais je nâai pas fait dâanalyse formelle sur cette thĂ©matique dâinvestissement, qui ne mâintĂ©resse guĂšre.
Put Writing
Je me suis posé la question. Cette stratégie a un profil de rendement/risque trÚs différent des approches usuelles.
Toutefois, si tu veux faire ça proprement, il faut trader plusieurs fois par semaine de maniĂšre Ă diversifier son risque sur un maximum dâĂ©chĂ©ances dâoptions (= faire lâassureur). Il faut aussi ĂȘtre Ă lâaise avec les grecques dâoptions et on manipule des sommes assez absurdes. Ce nâest pas le genre de chose qui sâimprovise.
Un jour peut-ĂȘtre, si je peux lâautomatiser ou si un ETF se met Ă le faire !
Sur Enerfip, je vois ce que tu veux dire, câest en effet trĂšs peu diversifié⊠Pour autant, pourquoi le Sharpe serait-il a priori mĂ©diocre, sâil nây a eu quasi aucun dĂ©faut depuis des annĂ©es dâexistence ?
Aussi, en poursuivant mes petits backtests, je me rends compte que je nâavais pas incorporĂ© la non-dĂ©ductibilitĂ© des intĂ©rĂȘts dâemprunts dâun compte sur marge jusque-lĂ . Lâimpact semble alors bien plus important que je ne lâimaginais ! LĂ oĂč un LETF voit ses intĂ©rĂȘts dâemprunts dĂ©duits de facto.
Ma comprĂ©hension est donc quâĂ volatilitĂ© Ă©gale, il faudrait trouver une allocation multi-actifs prĂ©sentant un gain de performance assez Ă©norme du cĂŽtĂ© du compte sur marge pour rentabiliser 1) lâimposition plus importante du CTO, mais surtout 2) la non-dĂ©ductibilitĂ© des intĂ©rĂȘts dâemprunts. Est-ce que tu arrives aux mĂȘmes conclusions ?
(Je sais que lâoption box spreads rĂšgle ce problĂšme, mais je lâexclus ici)
Le problĂšme du high yield, câest que les ennuis volent en escadrille. Les junk bonds marchent trĂšs bien en temps normal, mais lors de crises ça peut ĂȘtre affreux. MĂȘme sur du High Yield cĂŽtĂ© :
Si tu peux prendre -30% sur des grosses boĂźtes qui ne vont globalement pas faire faillite et vont payer au moins une partie de leur dette (le taux de dĂ©faut du High Yield Ă long terme est de lâordre de 2%), je te laisse imaginer ce que ça peut donner quant tu prĂȘtes Ă une PME de 50 pĂ©los qui dĂ©veloppent des fermes solaires.
Jâaime beaucoup Enerfip, mais il faut reconnaĂźtre que câest risquĂ©. Tu ne fais ça que sur un % rĂ©duit de ton patrimoine !
Tu oublies un facteur important dans ton analyse, mais difficile Ă mesurer. Quâest-ce qui se passe si les cours des actions US nous fait la mĂȘme que le Japon en 1990 ? Personnellement, je prĂ©fĂšre Ă©viter les paris concentrĂ©s qui pourraient me mettre dans le rouge vif pendant 40 ans, mĂȘme si leur probabilitĂ© est faible.
Faire un full USA nâest dĂ©jĂ probablement pas la meilleure idĂ©e du siĂšcle ex-ante, faire un full USA x 2 est un risque de concentration qui me semble dĂ©raisonnable dĂšs que ton bif reprĂ©sente plusieurs annĂ©es dâĂ©pargne.
Un portefeuille combinant CL2 (MSCI USA x 2) en PEA, des actions hors US en PEA et idĂ©alement de lâobligataire (voire dâautres diversifiants) hors PEA, ça me semble ĂȘtre une approche assez raisonnable pour ajouter un peu de levier Ă son portefeuille et cibler un rendement dans la gamme « full actions », mais avec un meilleur Sharpe.
Mais si tu veux diversifier encore plus ton exposition ou faire du levier Ă taux important (voire les deux !), je pense quâil faut se mettre Ă utiliser des outils adĂ©quats. La dĂ©ductibilitĂ© des intĂ©rĂȘts dâemprunt a un effet trĂšs important !
Hello Vincent,
Comme de bon vins, je reviens réguliÚrement ici pour relire tes brillants posts et mûrir ma réflexion
Jâai notamment un point de challenge Ă faire sur lâintĂ©rĂȘt des ETF Ă effet de levier ; je pense que si lâon exclut lâargument du manque de diversification (car seuls 3/4 indices dispos), ceux-ci sont dâun point de vue « frais » bien plus intĂ©ressants quâil nây paraĂźt. Pour deux raisons :
Si lâon prend en compte ces deux Ă©lĂ©ments, mĂȘme en supposant quâinvestir sur marge donne accĂšs Ă des ETFs Ă 0.1%/an au lieu de 0.25%/an, lâĂ©cart entre ETF leveragĂ© et marge sur CTO reste abyssal.
Si lâon prend les hypothĂšses suivantes :
Alors, cÎté marge avec IB :
CÎté ETF à levier :
Câest loin dâĂȘtre nĂ©gligeable : on parle dâun Ă©cart de performance net annuel de 2.3%, jusque 3.6% si le LETF est en PEA.
MĂȘme en arrivant Ă des taux seulement 1% au dessus du benchmark dans le scĂ©nario CTO IB, les LETFs restent nettement gagnants.
Plus intĂ©ressant encore : si on suppose avoir dĂ©jĂ rempli son PEA, et vouloir faire un match 1) box spreads en CTO (levier x2, en supposant des taux dâintĂ©rĂȘts 0.2% au dessus du benchmark, soit Ă 4.53%) pour investir sur MSCI USA (0.1% de frais de gestion), vs. 2) LETF MSCI USA en AV (0.5% de frais de gestion, 0.5% de frais dâUC)⊠MalgrĂ© la dĂ©ductibilitĂ© dâemprunts des box spread, lâAV lâemporte encore : 7.9⏠de gains nets avec 1) vs., 8.4⏠avec lâAV.
Je sais bien que ce nâest pas la seule considĂ©ration, et que dâautres critĂšres (possibilitĂ© de se diversifier, volontĂ© ou non dâavoir un % de marge fixeâŠ) sont tout aussi primordiaux.
Il nâempĂȘche, la possibilitĂ© dâobtenir Ă la fois des taux attractifs, de dĂ©duire ses intĂ©rĂȘts, et en prime obtenir une imposition Ă 17.2%, en font une solution Ă ne pas nĂ©gliger pour ceux voulant sâexposer aux marchĂ©s US ou EuropĂ©ens avec du levier.
(Ravi dâavoir tes lumiĂšres si jâai omis quelque chose dans cette simulation ! Et encore merci pour tes excellentes contributions sur ce forum).
Bonjour Vincent,
Merci pour toutes ces explications, qui comme souvent ouvrent de nombreuses portes Ă explorer.
Aurais-tu des lectures (livres ou articles de recherche) permettant de creuser et sâapproprier mieux ces notions de volatility drag et beta slippage ?
Par ailleurs es tu certain de lâĂ©quivalence volatility drag = beta slippage ?
ça fait longtemps que je nâai pas regardĂ© mais il me semblait que le beta slippage dâun ETF leveragĂ© venant aussi de ses mĂ©caniques de rebalance et des entrĂ©es / sorties de fonds venant dâautres investisseurs
Bonjour @JBL,
Volatility drag et beta slippage ont la mĂȘme cause mathematique mais ne sont tout de mĂȘme pas la meme chose.
le beta slippage est specifique aux ETF leveragĂ© par rapport a leur indice de rĂ©fĂ©rence. Un ETF sans effet de levier nâa pas de beta slippage par rapport a lâindice quâil essaye de suivre, dĂšs lors que lâon met du levier, le beta slippage apparait.
La raison est simple : un ETF x2 reproduit chaque jour la performance de lâindice multipliĂ©e par 2. Si lâindice fait -25% puis +33% (je grossit le trais volontairement), il se retrouve a son point de depart. lâETF va faire la meme chose mais le leveragĂ© x2 va faire -50% puis +66%, il va donc arriver a 83% de sa valeur initale. la difference est le beta slippage.