Bulle US : la Tempête Financière de 2026?

Une Bombe à Retardement dans Votre Portefeuille ? / 30 septembre 2025

Ce soir, en tombant sur un article de Seeking Alpha titré « BofA’s Subramanian: The S&P 500 is trading like it’s the new risk-free rate », une phrase m’a interpellé. Savita Subramanian, la responsable de la stratégie actions chez BofA Securities, met le doigt sur une anomalie psychologique profonde du marché actuel. Les investisseurs, habitués à des années de hausse quasi ininterrompue, semblent désormais traiter les actions américaines non plus comme un actif risqué, mais comme un placement de père de famille.

Cette perception est, à mon sens, le plus grand danger qui nous guette.

Poussé par cette lecture, j’ai compilé l’ensemble de mes analyses des dernières semaines. Ce n’est pas une prédiction, mais une construction de scénarios, une cartographie des risques et des opportunités. Et je vous la livre ce soir, brute, chiffrée, pour nourrir votre propre réflexion et ouvrir le débat.

Partie 1 : Le Diagnostic - La Fièvre par les Chiffres

La note de Savita Subramanian est construite autour d’un constat implacable, issu des rapports périodiques de son équipe (« Quantitative Primer » - Source: BofA Global Research).

Sur 20 métriques de valorisation, 19 crient à la surchauffe.

Regardons les chiffres les plus frappants :

  • Ratio de Shiller (CAPE) : 33.5x. C’est 90% de plus que sa moyenne historique (17.5x). À ce niveau, les rendements futurs sur 10 ans ont historiquement été négatifs.
  • Indicateur Buffett (Market Cap / GDP) : 185%. Une déconnexion totale avec l’économie réelle, qui a toujours précédé des corrections majeures.
  • Le S&P 500 se paie 2.8 fois son chiffre d’affaires. C’est presque le double de la norme.

Cette « absence de prime de risque » que dénonce Subramanian est le symptôme d’un marché qui a oublié la peur. Et l’histoire nous apprend que c’est précisément à ce moment-là qu’il faut redevenir prudent.

Partie 2 : Les 5 Signaux Faibles qui Deviennent Forts

Au-delà des valorisations, une série d’indicateurs se sont dégradés. Voici un tableau de bord des anomalies actuelles.

  1. L’Économie Réelle Freine : L’indice ISM Manufacturier est en contraction à 49.2. L’inversion de la courbe des taux persiste depuis plus d’un an. L’économie ne suit plus le rythme du marché.
  2. La Santé du Marché est un Leurre : Le S&P 500 est à flot, mais la Ligne Avance/Baisse du NYSE a chuté de 2% sur les 3 derniers mois. C’est une divergence baissière classique. [Note : L’Advance/Decline Line est un indicateur qui mesure la largeur du marché. S’il baisse alors que l’indice monte, cela signifie que la hausse ne repose que sur une poignée de titres et qu’elle est fragile.]
  3. Le Crédit est dans le Déni : La prime de risque sur les obligations « High Yield » est de 2.74%, 43% sous sa moyenne de 20 ans. Le marché de la dette, censé être le plus prudent, ne voit aucun risque de récession. Une contradiction flagrante.
  4. Les Bénéfices sont un Mirage : Le marché paie pour une croissance des bénéfices de +9.5% en 2026. Or, les « guidances » des entreprises pour les prochains trimestres sont de plus en plus pessimistes.
  5. La Spéculation est Reine : Le ratio Put/Call est à 0.52. Il y a presque deux fois plus de paris à la hausse que de protections. L’indice de la peur, le VIX, est endormi à 17.2. Personne ne se prépare à une secousse.

Partie 3 : Le Poids de l’Histoire - Scénarios et Temporalité

La question n’est plus « si » mais « quand ». Pour y répondre, il faut replacer la situation actuelle dans son contexte temporel et historique. La phase de surévaluation extrême dans laquelle nous nous trouvons a débuté à la mi-2020. Cela signifie qu’à ce jour, elle dure depuis plus de quatre ans.

Comparons cette durée aux cycles passés. Lors de la bulle internet, les premiers signaux d’alarme sur les valorisations extrêmes ont retenti dès début 1997. Le marché a pourtant continué sa hausse effrénée pendant trois ans avant de s’effondrer en mars 2000. La phase actuelle a donc déjà dépassé en longévité cette période d’exubérance historique. Le marché vit en sursis, défiant la gravité bien au-delà des normes passées.

Cette tension accumulée affine la temporalité de nos scénarios pour les 6 à 18 prochains mois.

  • Scénario 1 : Le « Retour à la Moyenne » - Baisse Majeure (Probabilité : 65%)
    C’est notre scénario de base. La convergence du ralentissement économique et de la prise de conscience des valorisations insoutenables agit comme catalyseur.

    • Régions : USA/MSCI World -25% à -35%. Europe -20% à -30%.
    • Secteurs : Tech -40% à -50%. Défensifs (Santé, etc.) -10% à -20%.
  • Scénario 2 : La « Décennie Perdue » - Stagnation (Probabilité : 25%)
    Moins brutal, ce scénario verrait le marché « digérer » ses excès par le temps plutôt que par une chute.

    • Régions : USA/MSCI World -5% à +5% par an.
    • Secteurs : La Tech sous-performe, la « Value » (Énergie, financières) surperforme.
  • Scénario 3 : L’Euphorie Finale - Le « Melt-up » (Probabilité : 10%)
    Ce scénario verrait une dernière accélération spéculative, similaire à 1999, avant un effondrement encore plus dévastateur.

    • Régions & Secteurs : Le Nasdaq et la Tech connaissent une dernière envolée de +20% ou plus en quelques mois, avant une correction supérieure à 50%.

Partie 4 : Le Tableau de Bord du Pilote - Que Surveiller ?

Pour savoir quel scénario se matérialise, il faut surveiller les bons instruments. Le scénario de baisse deviendra imminent si le marché du crédit se réveille enfin et que le spread High Yield dépasse 4.5%, si l’ISM des Services bascule en zone de contraction sous 50, et si le VIX, l’indice de la peur, bondit durablement au-dessus de 25. La chute de la Ligne Avance/Baisse serait alors la confirmation finale.

À l’inverse, si ces indicateurs restent figés, avec un spread de crédit et un VIX qui demeurent bas et des indices ISM qui oscillent mollement autour de 50, nous nous dirigerions alors vers le scénario de stagnation. L’ennui et l’absence de direction seraient les maîtres mots.

Enfin, si contre toute attente, les indices ISM surprenaient à la hausse, suggérant une ré-accélération économique, et que le VIX tombait sous les 12 dans une ambiance d’euphorie totale, nous serions alors dans le dangereux scénario du Melt-up.

Partie 5 : Hypothèses Stratégiques pour le Scénario Principal

Attention : les préconisations qui suivent sont des pistes de réflexion conçues spécifiquement pour naviguer dans le scénario de baisse, notre scénario le plus probable. Elles ne constituent pas une solution unique mais une hypothèse de travail pour construire une allocation plus résiliente.

  • Sur les Actions (via ETF) : L’hypothèse principale est de réduire le risque là où il est concentré. Cela pourrait se traduire par un allègement de 25% à 50% des ETF MSCI World ou S&P 500, au profit d’une diversification sur des ETF sectoriels défensifs (Santé, Consommation de Base) et géographiques (Europe, Japon), dont les valorisations offrent une meilleure marge de sécurité.

  • Sur l’Or et les Métaux Précieux : En cas de crise de confiance, l’or joue son rôle de valeur refuge. Une allocation de 5% à 10% du patrimoine sur l’or physique ou via des ETC peut servir d’assurance. Il ne génère pas de rendement, mais il protège le capital en période de forte turbulence.

  • Sur les Cryptomonnaies : Étant un actif à très haut risque et très corrélé au Nasdaq, le Bitcoin et les autres cryptos souffriraient massivement dans le scénario de baisse. La prudence est de mise. Une crise pourrait cependant offrir des points d’entrée historiquement bas pour ceux qui ont une conviction à très long terme.

  • Sur l’Immobilier : L’immobilier d’investissement (locatif, SCPI) est déjà sous la pression des taux élevés. Une crise économique et une baisse des marchés actions accentueraient la pression baissière sur les prix. La prudence est donc de mise sur de nouveaux investissements.

  • La « Poche de Guerre » : L’actif le plus stratégique aujourd’hui est peut-être le plus simple : les liquidités. Viser 15% à 20% de cash ou de fonds monétaires n’est pas un manque à gagner, c’est une option stratégique sur la volatilité future. C’est ce capital qui permettra de transformer la prochaine crise en une opportunité historique d’achat.


Le débat est ouvert.

Cette analyse est une cartographie des risques basée sur des données. Mais elle n’est qu’une lecture parmi d’autres. Partagez-vous ce diagnostic ? Voyez-vous des catalyseurs que j’aurais manqués ? Quel est, selon vous, le scénario le plus probable et, surtout, comment adaptez-vous votre propre stratégie face à cet environnement complexe ?

Vos analyses, commentaires et critiques sont les bienvenus.

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Merci pour l’analyse c’est super intéressant.

Est-ce que le fait qu’aujourd’hui n’importe qui peut investir extrêmement facilement n’est pas une des causes de la hausse significative de ces indicateurs ?
Plus il y a du monde qui investit et plus le volume investi est important et plus les prix sont haut. Mais c’est peut être juste une nouvelle norme du a l’accessibilité des marchés ?

Ensuite l’IA va quand même rapidement révolutionner la plupart des emplois. Et ça devrait être très profitable à la croissance. On croise les doigts.

Mais bon c’est sur qu’on marche sur des œufs (comme toujours ?). Quand je vois que la bourse est contente de la monté du chômage aux USA… C’est qu’il y a quand même un gros soucis quelques part :scream:

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Salut,

Je reconnais l’effort, mais tout ceci me semble biaisé et fortement pessimiste. Ce qui ne signifie néanmoins pas que c’est sans intérêt. Voici ce que j’en pense :

  • Le CAPE est dépassé, il est mesuré en fonction de la moyenne des bénéfices sur 10 ans, ce qui n’a aucun sens pour beaucoup d’entreprises (surtout tech) qui évoluent très vite et qui ont aujourd’hui des bénéfices qui n’ont rien à voir avec ceux qu’elles avaient alors.
  • Pareil, le buffet indicator est impertinent, les entreprises sont pour beaucoup des multinationales qui font une grande partie de leur bénéfice ailleurs qu’aux USA, et les valeurs tech particulièrement valorisées sont naturellement moins dépendante de l’économie « réelle », donc une décorrélation n’est pas forcément anormale. C’est aussi vrai pour l’ISM Manufacturier.
  • Ce n’est pas pour rien que le PER du SP500 est élevé par rapport à sa moyenne historique : premièrement, l’indice est très concentré sur des valeurs technologiques qui ont des PER plus élevés ; deuxièmement, grâce au monopole de ces entreprises tech et au développement de l’IA, celles-ci ont des revenus très importants, et qui progressent fortement, soutenus par une demande mondiale solide, ce qui justifie leurs fortes valorisations et impacte celles de leurs indices ; troisièmement, les taux d’intérêts sont historiquement (très) bas depuis plus de 15 ans, ce qui gonfle naturellement les valorisations.
  • Effectivement, toutes les entreprises ne sont pas concernée par cette croissance exceptionnelle, avant tout portée par les MAG7, ce qui nous conforte dans l’idée que celle-ci peut être rationnelle.
  • Ton affirmation selon laquelle « les « guidances » des entreprises pour les prochains trimestres sont de plus en plus pessimistes » me semble caricaturale et elle-même pessimiste ; surtout sachant que les entreprises préfèrent souvent rester prudente dans de tels contextes et que les prévisions des analyses sont globalement meilleures que ça.

Sinon, il est vrai que le spread High Yield et les chiffres du VIX sont curieux et semblent indiquer un certain optimiste, mais est-ce anormal, est-ce forcément la preuve que le marché est surévalué, voire en bulle, puisqu’il croît si bien ? Personnellement, je ne sais pas, mais après 2022 et la correction d’avril dernier j’ai du mal à voir le marché remonter si bien, si vite, sans de bonnes raison à cela. Surtout qu’encore une fois ça ne concerne avant tout qu’une minorité d’entreprises, qu’on sait extrêmement solides.

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Cet article est sponsorisé par Marc Touati?

Il y a toujours des Nostradamus qui prédissent une nouvelle crise imminente (parfois ils ont raison mais ces derniers temps, souvent ils ont tord).

Bref rien de nouveau, même si chaque jour qui passe nous rapproche de la prochaine crise financière.

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Ca serait vraiment superbe de réussir à tenir une discussion à ce sujet.

Il n’y a pas de question plus intéressante que celle-ci aujourd’hui. On pourrait l’élargir à la situation géopolitique et géoéconomique mondiale.
Elle force à s’interroger, affiner et challenger nos investissements.

Réussir avec des réflexions et éléments tangibles à orienter nos investissements.
Et à chacun ces raisons d’être pessimiste ou optimiste. Aucune des deux attitudes empêchent d’investir, au contraire, elles permettraient de mieux le faire.

Merci pour ce post. On peut rajouter une dernière difficulté : les données officielles US qui ne seront peut être pas aussi fiables à l’avenir.

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Ben forcément en prédisant tous les jours une crise financière y a bien un moment où ils ont raison ^^

Pour l’auteur du sujet Attention avec les allocs trop défensives, tous les ans tu auras des signaux négatifs. Quand ce sera la vrai crise, ce sera beaucoup plus dur qu’on le pense d’acheter alors qu’on est investi à 20% (dernier exemple en date avec les tarifs douanier, j’ai préféré ne pas renforcer et conserver mon alloc)

Si le quand arrive dans 3 ans, quelqu’un qui a une alloc 60 risqué /40 dérisqué avec rebalancement annuel aura de bon amortisseur (comme d’hab ca dépend de chacun avec son rapport au risque)

Lors de la bulle internet , les premiers signaux d’alarme sur les valorisations extrêmes ont retenti dès début 1997.

Ceux qui sont rentrés en 1997 sont rentrés lorsque le nasdaq valait entre 800 et 900 et après la bulle internet et c’est redescendu dans cs eaux là en 2000/2001. Donc c’était peut etre surévalué en 97 maispas dit qu’on puisse dire que c’était des valos extremes.

Le nasdaq a fait x4 en deux ans lors de la bulle internet. Là il a fait x2,5 en 5 ans. Les valos sont élevés j’en conviens, une correction aura lieu, mais compliqué de dire quand, je préfère rester investi avec une poche « sécurisé » jouant le role d’amortisseur

Merci pour cette analyse. Très intéressant. Difficile de timer le marché mais après 17 ans de hausse quasi ininterrompue, il va bien falloir que le marché reprenne sa respiration. ça fait 3 mois qu’il n’y a pratiquement plus de titres à acheter à un prix raisonnable aux US. Les marchés montent quotidiennement. Les mauvaises nouvelles ou les mauvais indicateurs sont ignorés. Ne pas anticiper de probable correction, c’est de l’inconscience. Perso je prends mes bénéfices sur les semi-conducteurs et la tech, j’arrête mes achats sur les ETF indiciels et je remonte mon cash et mes positions sur des valeurs défensives. Peut être que je me trompe mais au moins je dors tranquille.

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Je considère personnellement que les valorisations actuelles sont trop élevées. C’est pourquoi j’ai adopté une stratégie d’arbitrage défensive, afin de « dormir tranquille ». Certes, cela implique de renoncer à un rendement supplémentaire, mais les plus-values déjà réalisées me satisfont amplement.

En cas de forte correction, j’envisagerais au contraire une stratégie progressive de réinvestissement par paliers sur les marchés actions.

Bien sûr, le timing parfait n’existe pas. Il faut parfois accepter un rendement moindre pour privilégier une tranquillité d’esprit et aborder plus sereinement un éventuel marché baissier.

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Par curiosité, si vous êtes aussi convaincu du crash à venir, vous êtes certainement all-in en VAD?

Je rebondis sur plusieurs éléments vu ici et ailleurs sous la forme de questions :

  • les ratios sont-ils toujours efficace et pertinent dans le cadre ou l’investissement est démocratisé et ouvert à tous ?
  • Nos modèles sont-ils toujours adaptés à la situation actuelle ?
  • Est-il possible que la monnaie ait tendance à se déprécier ?

Super débat :ok_hand:

Je me demande si on n’est pas trop attachés aux vieux ratios (CAPE, Buffett indicator, etc.). Avec la démocratisation de l’investissement, la masse d’épargne mondiale et des boîtes comme les GAFAM qui opèrent à l’échelle planétaire, est-ce qu’on peut encore comparer avec les moyennes historiques ?

Autre point : quand tout le monde parle de bulle, n’est-ce pas aussi juste un effet de la dépréciation monétaire ? Plus de monnaie → actifs plus chers, sans que ce soit forcément irrationnel.

Perso, j’opte pour un mix :

  • poche défensive pour dormir tranquille,
  • poche long terme (ETF, tech/IA),
  • cash dispo pour renforcer si correction.

Bref, le vrai sujet c’est peut-être pas « bulle ou pas bulle », mais faut il continuer notre DCA ?

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j’ai fortement réduit mon exposition aux US mais aussi aux dans une moindre mesure aux ETF actions indiciel pour un peu plus de stock picking et des etf dividend aristocrat plus défensifs.

la part actions est légèrement sous pondérées par rapport à mon exposition habituelle. j’ai renforcer le cash et les obligations court terme.

je laisse filer l’or et l’argent pour le moment quitte a être un peu surponderer et augmente mes investissements sur de l’immobilier côté européen qui semble avoir atteint un point bas.

s’il doit avoir une forte correction du Sp500 la question concernant les Etf c’est est-ce que les particuliers qui font du DCA vont réussir à maintenir leur stratégie face à une forte baisse où vont ils céder à la panique et accroître la mécanique. d’autant que la gestion algorithmique risque elle aussi d’avoir un effet amplificateur de la tendance.

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Zoom sur l’Épicentre du Risque : l’IA, Moteur et Carburant de la Bulle

1 - Au coeur de la bulle IA : La Concentration, Moteur de la Fragilité

En octobre 2025, le poids des « 7 Magnifiques » (Nvidia, Microsoft, Apple, etc.) est sans précédent : 44% du Nasdaq 100, 33% du S&P 500 et 23% de l’indice mondial MSCI World. En élargissant le cercle à d’autres acteurs clés de l’écosystème IA (Broadcom, ASML, AMD, Palantir…), cette part monte jusqu’à 55% du Nasdaq 100 et près de 42% du S&P 500.

Cette domination s’accompagne de valorisations élevées. Les ratios cours/bénéfices (PER) de certaines entreprises comme Palantir (575), Tesla (252) ou Nvidia (65) sont bien supérieurs aux moyennes historiques du marché. Ces chiffres illustrent les fortes attentes des investisseurs quant à la croissance future des bénéfices de ces sociétés.

2-Au coeur de la bulle Internet

Cette situation de forte concentration technologique n’est pas sans rappeler celle observée il y a 25 ans, lors du pic de la bulle internet. En mars 2000, le Nasdaq était également porté par une poignée de géants aux valorisations exceptionnelles, comme Microsoft (525 milliards $), Cisco (466 milliards $) ou encore Intel (401 milliards $). Le poids des cinq géants de la tech (incluant Oracle et Sun) représentait alors 26% de l’indice Nasdaq.

La période qui a suivi a été marquée par une correction boursière significative. Entre 2000 et fin 2002, les cours des actions de ces leaders avaient enregistré des baisses importantes : -65% pour Microsoft, -80% pour Oracle, -96% pour Sun, -88% pour Cisco et -82% pour Intel. Fait marquant, plus de deux décennies plus tard, aucune de ces deux dernières entreprises n’a retrouvé les sommets de valorisation atteints à l’époque.

Cette concentration extrême dans vos propres portefeuilles vous inquiète-t-elle ? Comment gérez-vous ce risque spécifique, au-delà de la simple diversification ? Le débat continue.

Merci pour ton post très smart :star_struck:

Rebonjour,

Je me permets de repost car je voulais également vous partager ce graphique, qui est à mon sens une des preuves factuelles qu’il n’y a pas de bulle :

C’est la courbe du Nasdaq100 sur 40 ans, en échelle logarithmique, avec des courbes de tendances faites à la main. On y voit très clairement la bulle Internet.

J’aimerais donc savoir où est-ce que vous voyez une bulle ; à moins que vous considériez qu’on est en bulle depuis 2009.

La bulle IA, est probable

1ère cap mondiale (+2,8X la 7e cap)

7e cap mondiale

2e cap mondiale (+2,4X la 7e cap)

Tout s’accélère depuis 2023

Oui enfin la plupart des entreprises concernées sont dans le Nasdaq100, et quasiment toutes les autres en profitent. C’est même plus vrai que lors de la bulle Internet. De plus, je ne crois pas que les prendre de manière isolée soit très pertinent ; d’accord, une entreprise peut (théoriquement) être surévaluée, voire être en bulle, mais le sujet ce n’est pas « est-ce qu’il y a une bulle sur Nvidia/Microsoft/Oracle » mais « est-ce qu’il y a une bulle IA », c’est à dire un phénomène global causé par des mécanismes de pensée humains. Or on n’observe rien sur le Nasdaq100.

Alors peut-être qu’on est encore aux débuts d’une potentielle bulle, mais je ne vois vraiment pas de raisons de paniquer déjà.

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Super intéressant, merci d’avoir lancé ce sujet et passionnant de voir les contributions des uns et des autres.

Effectivement cela commence à chauffer, mais je ne pense pas qu’on soit déjà sur un peak ou sur une éclatement de bulles.

Les premiers signes alarmants se manifestent avec l’or et l’argent qui explosent, signe qu’il y a une méfiance par rapport au contexte économique, géopolitique actuel.

Aussi les gouvernements semblent ne plus faire confiance au dollar et arrêtent d’acheter des bons du trésor américains, et préfèrent se tourner vers l’or.

Du coup par anticipation j’ai arrêté de racheter des titres américains richement valorisés, j’ai pivoté une partie non négligeable (20%) vers des valeurs défensives et de l’or. Et j’ai 15% de cash / fonds monétaires au cas où.

Pour moi c’est avant tout (voire entièrement) en raison de l’affaiblissement du dollar et de la baisse des taux d’intérêts. Impossible que le marché anticipe à la fois une montée et une chute de la bourse.