Oui, lâAV est flexible sur son contenu, notamment en AV Luxembourgeoise.
Toutefois, tu ne glanes que peu (voire pas) de LTV (= capacitĂ© dâemprunt accordĂ©e par tes titres) avec les placements qui ne sont pas des ETF / fonds ou actions trĂšs liquides. Se payer une surcouche de frais sur des actifs peu liquides qui ne permettent pas de prendre du levier dessus, câest dĂ©jĂ moins sexy.
En phase de consommation, en mettant des actifs sans LTV en AV, tu limites ta capacitĂ© Ă emprunter pour consommer au lieu de cĂ©der des actifs. Tu amputes aussi ton taux de retrait safe des frais dâenveloppe.
Autre façon de voir la chose :
- si tu as 100 en AV et que tu prends 70 de lombard (ce qui ne laisse pas beaucoup de mou avant lâappel de marge), alors tu payes en gros ton crĂ©dit 70 * (âŹster + 1%) + 100 * frais dâAV (mettons 0,6% pour une grosse AV Luxembourgeoise) = 4. En gros un taux de 5,8% soit âŹster + 1,9%.
- Avec 50% de taux dâemprunt (mĂȘme niveau de LTV quâun compte sur marge), ça te fait un taux dâemprunt de 6,1% soit âŹster + 2,2%.
Le lombard en AV revient plus cher quâun CTO sur marge et ça empire si tu baisses le taux de levier !
Les actifs illiquides en AV, je le conçois bien pour diffĂ©rer lâimposition quand tu nâas pas lâutilitĂ© de tous les revenus au moment de leur perception (ex : fonds de Private Equity), que tu es en phase dâaccumulation ou que tes retraits (plus prĂ©cisĂ©ment la fraction de ceux-ci constituĂ©e de plus-value) seront suffisamment faibles pour compenser les frais dâenveloppe grĂące Ă lâavantage fiscal .
Je vois aussi lâutilitĂ© de lâAV pour rĂ©Ă©quilibrer ton portefeuille en cas de crash sans passer par la case fiscalitĂ©. Je pense mĂȘme que câest le principal intĂ©rĂȘt de lâAV. Cela peut Ă©ventuellement se faire en version ghetto sur le PEA avec le fonds obligataire Amundi, mais voilĂ .
Bref, mon flair me dit quâil doit y avoir une rĂ©partition optimale entre AV et CTO sur marge. La mĂ©canique qui me trotte en tĂȘte :
- LâAV contient majoritairement la fraction obligataire, que lâon peut rĂ©Ă©quilibrer vers des stocks quand ça se pĂšte la figure. On peut Ă©ventuellement ajuster la duration moyenne de son stock dâobligations sans cristalliser des PV.
- Le CTO contient un gros bout de la fraction action et sert à générer le levier « durable » du portefeuille.
- Lorsque les stocks montent, au lieu dâen cĂ©der en CTO pour rĂ©Ă©quilibrer, on emprunte pour maintenir son taux de levier et on place ça en AV sur de lâobligation / du dĂ©corrĂ©lĂ©.
- Si les actions faiblissent, on tire sur le lombard pour reconstituer une réserve de marge sur le CTO.
- Selon la sĂ©quence des retours quâon a connu et la proportion de PV dans son portefeuille, on tire du lombard ou on cĂšde des actifs pour financer ses projets. A priori on titrera surtout sur le CTO, mais lâabattement sur les rachats dâAV mĂ©rite de se poser la question.
- On tient sa compta au cordeau pour ne pas faire exploser son taux de leverage sans sâen apercevoir.
Il y a quelques calculs Ă poser pour raffiner la mĂ©canique, mais lâidĂ©e gĂ©nĂ©rale est de faire communiquer ces deux vases pour tirer le meilleur parti de leurs caractĂ©ristiques : levier Ă prix contenu & frais minimes en CTO pour le Buy & Hold VS enveloppe fiscale pour rĂ©Ă©quilibrer en AV.
Je nâaime pas ces situations oĂč lâargent nâest pas parfaitement fongible, ça complique tout !