La nouvelle frontière du Private Equity: Investisseurs individuels

[Etienne32]

Bonjour,

C’est un bon fonds mais la stratégie de co-invest n’a pas grand chose à voir avec le LBO.

Le fonds d’Opale est à mon avis un bon fonds pour un deuxième/troisième investissement dans une stratégie de private-equity car on reste plus risqué sur cette stratégie que sur du LBO classique, du secondaire ou un fonds diversifié.

Concernant les frais c’est normal que ce soit moins cher qu’Altaroc pour deux raisons :

• le co-invest est globalement une stratégie moins chargée car les fonds ne font pas le travail de sélection des entreprises et accompagnement du management, ils mettent simplement des sous aux côté d’un autre fonds
• Altaroc est hors de prix

Etienne

[Alex138]

Hello, que prendrais tu en premier investissement ?

[Jean146]

Bonjour à tous

Vu que ce thread parle d altaroc j’avais une question au sujet des frais:

Mon conseiller m a suggéré de démarrer un millesime à 180K€ / an sur altaroc en re-up.

Je me renseignais ce fond mais ai tiqué sur les frais d’entrée : 5% sur la première année (soit 9K€ quand même), 4% sur la seconde, 3% sur les suivantes.

Il est normal que le conseiller et le fonds prennent leur marge - et je ne sais pas combien prend altaroc - mais ça me paraît élevé.

Des retours d’XP des frais d entrée sur de tels dispositifs ?

Je n ai pas l habitude et ai donc à cœur de ne pas me faire enfler

Merci d avance

[Etienne32]

Hello,

Pour bien comprendre les frais sur ce type de fonds :

Frais du gestionnaire du fonds

Les fonds comme Altaroc investissent dans des gros fonds de PE (3 à 5, voire 7 fonds) qui ont des tickets d’entrée élevés et bien entendu se rémunèrent pour la gestion; C’est généralement de l’ordre de :

• 1% de frais de gestion annuels
• une commission de sur-performance de 20% au delà de 7%/ de perf annuelle
  A ce stade, vous ne les voyez pas puisque c’est une perfromance nette de ces frais / commission qui va descendre dans le feeder (fonds d’Altaroc par ex).

Frais d’Altaroc qui structure le fonds
Le job d’Altaroc (et d’autres) est de mutualiser le investisseurs pour rentrer avec le ticket minimum dans les gros fonds de PE. Pour cela, ils prennent des frais : ce sont ceux affichés :

• frais de gestion annuels (généralement entre 1% et 1,5%)
• Eventuellement une commission de sur-performance (ici je doute de l’utilité car ce ne sont pas eux qui gèrent le fonds donc se rémunérer en plus sur la perf, c’est très très limite).

Frais du conseiller qui vous recommande le fonds :

• rétrocession : Altaroc rémunère le conseiller en lui reversant une partie des frais de gestion du feeder (partie juste au dessus)
• frais d’entrée : le conseiller est libre de prendre des frais d’entrée en plus pour sa poche

En conclusion donc :

• Les frais des fonds maître de PE, on ne peut pas les négocier
• Les frais des feeders, on peut déjà les comparer et éliminer ceux qui se rémunèrent en plus avec du carried à ce niveau (hello Altaroc)
• Les frais du conseiller : on peut négocier les frais d’entrée (la plupart n’en prennent pas)

Le fait que votre « conseiller » vous propose des frais d’entrée est étonnant (quoique) car il est très bien rémunéré, même sans cela. Réduire ces frais d’entrée d’année en année est purement marketing.

Je suis dans le métier depuis pas mal d’années et j’ai vu évoluer les offres sur des fonds de PE à 100 K€. Altaroc a été un précurseur, ils ont également accès à des fond de qualité et pour cela il faut rendre à César ce qui appartient à César; En revanche, ils sont très bons en marketing et le coût des frais qu’ils applique est exorbitant, ce qui vient au final réduire la perf pour le client (si en plus le conseiller prends des frais aussi énormes ça devient du grand n’importequoi).

Pour répondre également à @Alex138, certains acteurs fonctionnent sur le même modèle qu’Altaroc (fonds de fonds diversifié de private-equity) mais proposent une structure de frais plus cohérente.

Etienne

[Alex138]

Merci ! Comment souscrire les fonds sapians ?

[Etienne32]

Bonjour Alex,

Il faut vous inscrire sur la plateforme et ensuite vous pouvez accéder à tous les fonds.
La plateforme est conçue pour permettre aux investisseurs avertis d’être autonomes mais vous pouvez bien entendu bénéficier d’un conseil et accompagnement si besoin.

Etienne

[Edouard20]

Bonjour Etienne,

Je pense que ce que tu mentionnes n’est pas juste : le fonds Opale Co-invest est mécaniquement moins risqué qu’un fonds de LBO classique, puisque les fonds sous-jacents investissent aux côtés de fonds de Growth et de LBO (donc même niveau de risque à la base) mais ils investissent de manière minoritaire afin de multiplier le nombre d’entreprises en sous-jacents par 4.
Cette diversification réduit donc mécaniquement le risque.

Le fonds Opale Co-invest avec ses 3 fonds, cible donc 250 entreprises en sous-jacents (alors qu’il y en aurait 15-20 seulement dans un fonds de LBO ou 50-60 dans un portefeuille de 3 fonds de LBO), ce qui en fait un produit particulièrement pertinent pour un premier investissement en private equity.

Bonne journée,
Edouard

[ppfy]

@Edouard20

Le fonds Opale Co-invest avec ses 3 fonds, cible donc 250 entreprises en sous-jacents (alors qu’il y en aurait 15-20 seulement dans un fonds de LBO ou 50-60 dans un portefeuille de 3 fonds de LBO), ce qui en fait un produit particulièrement pertinent pour un premier investissement en private equity.

Bonjour, je ne vais pas commenter sur le fonds Opale en particulier. Altaroc a le même argumentaire, « avec plusieurs fonds, vous multipliez les investissements et vous diminuez le risque ».

Je viens de lire le reporting d’Altaroc AO2021 (le 1er millésime d’Altaroc). On a largement dépassé le bas de la courbe en J, et la valo est déjà à x 1,30 donc c’est plutôt positif. Mon attention a cependant été attirée par le fait suivant: le fonds a 388 participations (en gros, investissement dans 388 sociétés) - ce qui donne l’impression en effet de très grande diversification. MAIS les 15 premières participations représentent presque 2/3 de la valo du millésime… au final je trouve que l’argument de la diversification est de la poudre aux yeux. On est sur un fonds classique avec une quinzaine de lignes, et je dirais que seul 1/3 est très diversifié.

Je pense qu’il faudrait définir un KPI de diversification qui ne soit pas juste le nombre de sociétés en portefeuille, mais un KPI qui serait plus « nombre de participations représentant 80% de la valo ».
Avec 15 sociétés représentant environ 2/3 de la valo., au final je trouve que le millésime d’Altaroc n’est pas vraiment diversifié.

Vous en pensez quoi ?

[albertherve70]

Je pense que vous avez raison, il faut i) regarder la diversification au 1er étage, c’est à dire du Fonds de fonds dans les fonds sous-jacents et ii) regarder la diversification au niveau des sociétés sous-jacentes investies en les pondérant par rapport au i).
Si le travail est bien fait, la diversification reste bonne avec aucun fonds qui représente +50% du Fonds de Fonds.
Sur le millésime 2021, attention au Fonds Insight Partners XII qui a investi trop rapidement et pas en diversifiant sur plusieurs années et sur des valos très élevées.

[Bruno34]

Je pense aussi investir dans ce fonds co-unvest, après leur fonds e secondaire.
Entretien intéressant avec un de leur gérant.
La diversification des 240 entreprises environ a l’air assez réelle et pondérée…

[TonyB]

Bonjour,
Pour info, une vidéo très intéressante qui éclaire sur le fonctionnement et les rendements du PE.

PRIVATE EQUITY (partie 3) : cet EXPERT d'OXFORD dévoile tout !

Et un article qui complète le propos : " An Inconvenient Fact: Private Equity Returns & The Billionaire Factory", d’autant que l’auteur reprend en annexe les commentaires et objections faits sur son article par le fonds Blackstone.

An Inconvenient Fact: Private Equity Returns & The Billionaire Factory

[ppfy]

Bonjour @TonyB effectivement intéressant d’avoir cette perspective dissonante par rapport à l’orthodoxie actuelle de la démocratisation du PE (il n’y a qu’à écouter les émissions sur BFM TV sur le PE, sponsorisées par Altaroc).

Le chercheur sur la video est très cash, allant même jusqu’à qualifier les fonds PE de produits toxiques.

En gros il dit que les fonds de PE sont les produits les plus chargés en frais que l’industrie de la finance n’ai jamais conçu, et qu’au final le client pigeon style « dentiste Belge » se fait miroiter des retours 15-20% alors qu’en réalité le PE va luu servir, au bout du bout, du 5-6%.

Et que l’argument que le PE fait mieux que la bourse, c’est juste que sur les 10-30 ans, la bourse a été ralentie par la perf des valeur pétrole et des banques, alors que le PE c’est plus de la tech, donc ce n’est pas que le PE a surperformé la bourse, mais c’est que la tech a surperformé les indices boursiers plombés par les banques et les pétrolières. Donc dans le passé, investir sur google ou sur le PE ça aurait fait pareil.

Bref le PE n’est pas la poule aux œufs d’or. Buyer beware. D’autant plus que rien ne garantit que le PE va continuer à livrer la même performance. Selon lui le PE devrait en réalité livrer 2 fois plus de performance à l’investisseur, et ce n’est pas le cas à cause des frais.

Quant au papier, il est un peu rêche, j’avouerai que je l’ai parcouru en diagonale, mais j’ai trouvé intéressant le débat sur comment pricer le manque de liquidité. Une vue est que le manque de liquidité pour l’investisseur devrait etre rémunéré avec un retour plus élevé. L’autre vue, que le private equity, surtout si on réinvesti dans plusieurs millésimes, est moins volatile que la bourse, donc le premium d’illiquidité devrait etre négatif, pour compenser cette moindre volatilité.

Bref, de tout cela j’en retiens qu’il faut être très vigilant aux frais (traduction: éviter Altaroc).

[frederic148]

bon résumé de la vidéo que j’ai moi aussi visionné.