La nouvelle frontière du Private Equity: Investisseurs individuels

Et vous, connaissez-vous du « vrai Â» private equity accessible aux particuliers?

Je cite Benjamin Durand dans votre premier Finary talk (22:15)
« Le private Equity c’est pas un truc de personnes physiques Â»
Je pense qu’il voulait dire que c’est réservé à des grandes fortunes et pas à des particuliers comme l’investisseur lambda que je suis.

Et pourtant, la démocratisation du PE est dans l’air du temps.
Je cite l’article des Echos de hier intitulĂ© « Les « Barbares de Wall Street » passent la main chez KKR Â»

Le nouveau duo à la tête du numéro trois mondial du capital-investissement, derrière Blackstone et Apollo, va s’attaquer à la nouvelle frontière du private equity : les investisseurs individuels. Au printemps devant ses investisseurs, Scott Nuttall estimait à 279.000 milliards de dollars le champ des opportunités d’investissement de KKR, dont 64 % en provenance des épargnants individuels. « Or seuls 5 % de leurs portefeuilles sont fléchés vers des actifs alternatifs », avait-il souligné. « Nous avons juste gratté la surface de cet espace. Nous sommes persuadés que ce chiffre va croître et que nous serons un acteur central de ce mouvement », avait-il ajouté.

Dans ma démarche perso, je veux monter à 30% de mon patrimoine financier dans le private equity. Je suis à 15 ans de la retraite, et mon but est de lisser mon entrée sur le PE, et me générer des revenus à la retraite. C’est un choix personnel, du coup je me suis lancé, et je souhaite partager mon expérience.

D’abord je me suis orienté vers la Fintech Moonfare, startup allemande dont l’objectif est justement de démocratiser le private equity, avec des tickets d’entrée à 50 000€ (voire moins), sur des portefeuilles diversifiés (10 fonds) en donnant accès à des fonds des plus grands comme KKR.
Sur le papier, un rêve (ticket d’entrée, diversification), mais au final, le fonds étant Luxembourgeois, ils ont refusé de me commercialiser le produit car ils ne pouvaient le vendre en France que aux investisseurs professionnels.
Je sais qu’ils sont en train de travailler avec des gérants pour commercialiser le fonds en France pour des particuliers (FCPR je pense).

Finalement, après maintes recherches, j’ai choisi 3 gestionnaires (en attendant que Moonfare soit commercialisé en France aux particuliers), et voici mes raisons:

FCPR Entrepreneur & Rendement d’Obligation Convertible chez Entrepreneur Invest (je sais ce n’est pas du PE pur, mais c’est quand même du placement dans l’économie réelle…) Bon track record, risque plus limité avec un espoir de gains de 5-6%

FCPR White Caps Sélection II chez LBO France. C’est du capital transmission dans lequel LBO France prend le contrôle des sociétés en étant majoritaire. Taille des sociétés: 20-100M€, ou 100M€ - 1B€

FIP Odyssée PME CROISSANCE chez Odyssée Venture. Ils sont spécialistes des PME de croissance à moins de 5M€ de chiffre d’affaires, pour accélérer leur croissance.

Pour finir et me diversifier, j’ai aussi acheté via mon PEA des actions de sociétés de private equity côtées. Les KKR, Blackstone et autres EQT étant à des niveaux stratosphériques, j’ai choisi le Français Altamir et l’allemand Deutsche Beteiligungs.
Je me pose aussi la question d’Antin, qui depuis son introduction en bourse le 24 Septembre stagne … j’attends un éventuel creux pour rentrer.

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Pas mal de monde confond PE et investissement en start up.

Acheter des parts de n’importe quelle boite non côtée c’est du PE.

Acheter une boulangerie à crédit et faire en sorte que le cashflow rembourse plus que les mensualités du crédit, c’est du Leveraged Buy Out sur du PE et ça marche très bien. Pas besoin de faire de la croissance pour faire de la création de valeur.

je travaille dans le secteur des ESN, et côté direction, le package comprend souvent des parts de l’ESN financées à crédit. avec le bon montage fiscal, c’est une belle fusée…

Moralité: si votre cousin a un magasin de chaussures qui crache bien (de manière pérenne), cela peux être un meilleur investissement en PE qu’une start up dont on ne maitrise rien et 95% de chance de finir au tapis.

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@jonathand je suis curieux de savoir quels ESN le propose, si jamais tu a ce genre d’info, et si les dividendes de l’ESN permettent de rembourser le crédit

Oui j’en connais au moins trois dans mon secteur. Deux petites (moins de 200 personnes) et une un peu plus grande.

les dividendes remboursent très largement le crédit. Pourquoi ? parce que la valorisation d’une part d’ESN non-côté est très basse par rapport à une boite côté.

Bien entendu les parts de boite ne sont pas proposées aux consultant ni au middle management.

Le hic, c’est que la banque va exiger que l’on se porte caution avec ses bien perso pour financer ça.

J’avais explorer l’idée de participer, mais le fait est que j’aurai été « bloqué » dans cette boite (c’est aussi pour ça que le montage est proposé).

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Je souhaite ramener le sujet sur le point initial: comment investir, pour un particulier domicilié en France, sur du private equity, via des fonds (quand on ne connait pas la PME du coin de la rue de son cousin). Par private equity j’entends des fonds qui investissent dans des sociétés non cotées (pas forcément start up) et où l’argent investi l’est pour une période assez longue ( 7-10 ans) ?

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Il existe effectivement peu de possibilité pour un particulier lambda d’accéder au PE pour le moment.

Quelques pistes :
-possible d’acheter Pengana Private Equity Trust coté sur l’ASX mais qui sera 100% exposé au marché australien, (s’il est indisponible chez le broker il est possible de lui faire la demande)
-possible d’acheter des fonds chez son broker - Robein Private Equity Index par exemple chez Degiro (j’ajoute ci-dessous leur perf. annuelle issue de leur documentation),
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Enfin, peut-être est-il possible d’envisager de créer une SCP avec des proches pour atteindre le ticket d’entrée nécessaire pour rentrer dans l’un de ces fonds, ou peut être que Finary dans un avenir proche proposera de créer des véhicules permettant à ses membres d’y accéder, qui sait?

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Je pense qu’en cherchant bien, il y a quand même pas mal de possibilités d’investir. J’en ai donné quelques unes dans mon post. Des produits FCPR sont régulés et accessibles autour de 30k€ avec des appels de fonds lissés sur 2-3 ans.

Après des fonds de fonds professionnels sont accessibles à partir de 100k€ mais c’est lissé donc ça fait dans les 15-20k€ par an, c’est beaucoup mais accessible.

Je vais investir dans Altaroc, un fonds de fonds, qui contient certains fonds américains qui donnent accès à un investissement dans environ 200 boîtes de la tech US. En plus tout se fait par Internet, on peut investir en direct ou via un CGP.

bref, LBO France, Entrepreneur Venture, Altaroc, les possibilités existent.

Si vous avez investi dans des fonds de Private Equity, partagez svp votre expérience.

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Et quid des FCPR accessibles via certaines assurances vie ? J’ai vu que Linxea spirit en propose 4 ou 5 accessibles dès 1 k€.

Effectivement les assureurs commencent à rajouter des produits de Private Equity dans des assurances vie. Je ne suis pas fan, car la contrepartie de la liquidité dans une assurance vie, c’est des frais plus élevés dans le cadre d’une assurance vie. Et une fiscalité plus défavorable. Un FCPR pur, hors assurance vie, c’est une enveloppe comme le PEA, mais pour le non côté, et sans plafond: taxation des plus values aux prélèvements sociaux seulement.

Pour moi, le non côté dans une assurance vie n’a pas de sens. Le vrai non côté offre une bonne performance, supérieure à la bourse sous réserve de bonne diversification, en contrepartie d’un abandon de la liquidité.

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Pour information meilleurtaux.com se lance dans la promotion de FCPR accessibles à partir de 1000€ avec en prime, un avantage fiscal :
" en cas de plus-values l’investisseur pourra bénéficier d’un avantage fiscal. Les plus-values sur un investissement en FCPR sont en effet exonérées d’impôt à la sortie, pour les personnes physiques . Les prélèvements sociaux sur les plus-values (17,2 %) restent dus.

Le fond s’appelle FCPR Entrepreneurs & Rendement n°6 et il investit dans des obligations convertibles de sociétés non cotées.

Oui je connais bien la société qui monte ces produits, c’est Entrepreneur Invest (anciennement Entrepreneur Venture). Je les aime bien et ai un contact en direct avec l’une de leur responsable produits, qui passe beaucoup de temps à m’expliquer les différents produits.

Il faut savoir que l’AMF met tous les produits où l’on sacrifie la liquidité sur le même niveau de risque 7, mais la personne d’Entrepreneur Venture m’a expliqué que dans cette catégorie, il y a des fonds beaucoup plus risqués que d’autres. Par exemple un fonds de private equity qui va se centrer sur des start up de la tech aux US est beaucoup plus risqué (et l’espoir de gain beaucoup plus élevé) qu’un produit qui investit dans les obligations convertibles de sociétés non cotées.

Les obligations à bons de souscription d’action (OBSA) ont une maturité 5 ans avec un rendement contractuel de 11,8% par an en fonction des tranches souscrites.

En plus, en cette période de variants et de soutien des gouvernements aux entreprises, il paraît que ces prêts aux entreprises sont couverts en partie par l’union européenne: si une PME ne rembourse pas, il y a une protection partielle de 70% du prêt.

L’espérance de gain d’un FCPR Entrepreneurs & Rendement est dans les 7-8% de manière conservative (tous frais déduits) et le risque (hors risque de liquidité) beaucoup plus maitrisé.

Je suis moi même investi dans le fonds précédent: FCPR Entrepreneurs & Rendement n°5. Et j’en suis satisfait, le fonds a été déployé plus vite que prévu, ce qui veut dire que l’argent va moins dormir. Le fonds a déjà investi dans les obligations émises par ces sociétés:

  • BSM DĂ©veloppement

  • INWEBO: sociĂ©tĂ© de cybersĂ©curitĂ©, logiciel SaaS

  • Groupe VĂ©gĂ©tal: un des leaders français de la distribution des plantes de jardin en pot

  • Groupe Lyris: spĂ©cialiste du batiment industriel et logistique

  • Groupe Horus: services pour les alarmes, vidĂ©o surveillance

Personnellement, j’aime l’aspect concret de cet investissement, on voit bien à quoi sert notre argent.

Quand à passer par meilleurtaux pour souscrire, il faut voir. Perso, je suis passé par un CGP et j’ai négocié des frais d’entrée de 0,5% seulement. Je préfère avoir un CGP car il a de la valeur ajoutée pour présenter d’autres produits.

Au final, ma stratégie d’investissement dans le non côté est un mix de fonds d’obligations convertibles (Entrepreneur Rendement) et de fonds qui se rapprochent plus du Private Equity pur (Altaroc) où le risque est, certes, plus élevé, mais compensé par une très forte diversifications (plusieurs centaines de sociétés).

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Dans de l’assurance vie, il y a PrimoPacte. Quelqu’un connait ? Des avis ?

Bonjour,

Que mettez vous dans le private equity, j’avais compris action non coté. j’ai des participations via lita, que j’ai rentré dans finary en action. Le private equity est classé en autre. Merci de m’éclairer.

Hello!

Je découvre et m’intéresse à ce fond.

Pour le contexte quels sont les liens avec cette société ?

Citation « Oui je connais bien la société qui monte ces produits, c’est Entrepreneur Invest »

Au niveau des frais de gestion quel % as-tu obtenu avec ton CGP ?

Car j’ai trouvé des offres avec 0% de frais d’entrée.

Citation : « Perso, je suis passé par un CGP et j’ai négocié des frais d’entrée de 0,5% seulement. »

Merci :slight_smile:

Je ne suis pas sûr du sens de la question, de mon côté je les ai appelés et suis tombé sur un product manager qui m’a expliqué les tenants et aboutissants du private equity et du produit auquel j’ai finalement souscrit, Entrepreneurs & Rendement n°5.

Voici quelques données du Fonds N°5 après environ 1 an, c’est plutôt pas mal.

C’est possible, mais je préfère passer par un CPG qui est mon point de contact unique pour plusieurs contrats auxquels j’ai souscrits pour me diversifier.

Peqan a développé une solution très convaincante. Onboarding facile, seul ou à travers un CGP.
Le pitch, c’est le PE des institutionnels dispo pour les particuliers. LBO, Growth, Venture, primaire, secondaire, co-invest…

Bonjour, je suis intéréssé moi aussi par Altaroc. Yomoni propose d’investir dans le millésime 2 à partir de 100K via un CTO. Puis ils vont ouvrir la souscription à partir de 10K via un PER, puis 1K via l’assurance-vie. Peux-tu nous donner ton avis sur Altaroc et comment tu as souscrit ?
merci d’avance

Bonjour, j’ai souscrit à Altaroc via un CGP. Comme c’est moi qui ai choisi Altaroc, j’ai pu négocier avec le CGP une commission réduite à 0,5%.Je me suis engagé sur 100.000€ investis (plus 500€ de commissions).
A savoir que le CGP doit faire pas mal de taf, en particulier pour les formulaires de connaissance client, donc au final il faut bien le rémunérer.
De mémoire, il est possible de souscrire en direct auprès d’Altaroc, mais je préfère payer 500€ et avoir un CGP comme point de contact.

Je n’ai pas encore de retour sur la performance du 1er millésime, par contre je suis extrêmement déçu de l’attitude de la société Altaroc.
En effet, le règlement du fonds reçu à la souscription, que je considère comme la base contractuelle, fait apparaître 25% du portefeuille sur General Atlantic 2021, un fonds qui m’intéressait beaucoup (très diversifié, sociétés technologiques US).
Par contre, au vu du succès de la souscription au premier millésime, Altaroc a rajouté à la dernière minute un nouveau fonds Européen, et a dilué mécaniquement le pourcentage des autres fonds, en particulier il ne reste plus qu’environ 7% en mon investissement sur General Atlantic.
Au final je me retrouve avec un portefeuille qui est totalement différent de celui annoncé lors de la souscription.

Même en connaissance de cause sur la nouvelle répartition, j’aurais quand même souscrit à Altaroc, mais je trouve quand même ces pratiques de changer la composition du fonds en douce, scandaleuses et totalement opaques.

Pour finir, une astuce. 100k€ à investir est une forte somme, par contre une fois qu’on l’a fait, on est considéré comme un investisseur « averti » (non professionnel), ce qui permet de n’investir que 30k€ sur un autre produit de même nature dans le futur, le seuil de 100k€ ne s’applique qu’une seule fois.

Certes via l’assurance vie, vous pouvez investir moins, mais j’éviterais totalement le private equity en assurance vie, car la taxation y est très défavorable. ll n’y a pas de miracle, si vous visez une rentabilité élevé avec le Private Equity, le trade-off est de bloquer son argent pendant 8-10 ans.

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Merci beaucoup pour cette réponse franche et étayée, en revanche je ne comprends pas pourquoi fiscalement le private equity est défavorable en assurance vie plutôt que via un cto
Merci

Bonjour, si vous versez une assurance vie, qui a moins de 8 ans, vous allez payer 12,8% en plus des 17,2% des prélèvements sociaux pour payer 30% de flat tax au total sur les gains.

Si vs investissez ds le private equity en direct, vous ne paierez que les prélèvements sociaux sur les gains.

En plus je pense que l’assurance vie fait payer la liquidité avec des frais supplémentaires. Donc je ne recommande pas le private equity dans une assurance vie.