Lâinvestissement immobilier peut avoir du sens pour la RP, voire la RS, comme capital retraite, obligeant Ă une capitalisation progressive (crĂ©dit Ă rembourser) sur la durĂ©e, au risque maĂźtrisĂ© grĂące Ă un taux fixe et Ă un endettement maximum du Haut Conseil de StabilitĂ© FinanciĂšre (HCSF).
Une rĂ©sidence principale, câest dâabord un capital de jouissance et de sĂ©curitĂ©, au-delĂ de sa valeur financiĂšre. De plus, la RP est exonĂ©rĂ©e de plus value, ce qui reste une niche fiscale exceptionnelle et magique (pour combien de temps?)
En revanche, lâinvestissement locatif nâa rien Ă voir avec la rĂ©sidence principale. Câest souvent un mirage lointain. Pour du locatif, lâEtat est ton partenaire qui te prĂ©lĂšve 50% de tes loyers et 30% de ta plus value, et qui te laisse tous les risques (vacance locative, dĂ©gradations, impayĂ©s, expulsions, relogement du locataire, contraintes des locataires de plus de 65 ans, etc) et obligations rĂ©glementaires (DPE, gros travaux, RT2020, SRU, plafonds de loyers, normes de construction)
Lâimmobilier ne pouvant pas sâenvoler, le propriĂ©taire reste un mouton tondu Ă tous les Ă©tages: Ă lâentrĂ©e, Ă lâexploitation et Ă la sortie. Tous les intermĂ©diaires (agences, banques, notaires, courtiers, assureurs, prestataires, syndic, concierges, comptables, avocats, travaux) adorent les pigeons investisseurs.
Il reste assez difficile de rentabiliser un investissement compte tenu des frais
- 5% frais dâagence immo
- 8% frais dâacquisition (Notaire, publicitĂ© fonciĂšre, diagnostics)
- 4% de rentabilité brute annuelle (loyers bruts)
- 47% dâimpĂŽts sur les loyers (IR TMI 30% + PS 17.2%) en location nue
- 1% de frais annuels (taxe fonciÚre + charges propriétaire)
=> soit 1.5% à 2% de rentabilité nette réelle aprÚs impÎts
Sans compter
- 0.7% impĂŽts IFI chaque annĂ©e sur la valeur vĂ©nale (7% en 10 ans), soit 40% de la rentabilitĂ© rĂ©siduelle annuelle de lâactif locatif
- 30% frais de sortie sur les gains en capital (impĂŽts+PS sur la plus value)
On peut prendre une assurance (GLI, etc), un gestionnaire, une conciergerie, mais cela dĂ©truit dâautant la rentabilitĂ©.
Avec un prĂȘt, il y a bien un effet de levier mais il y a aussi le surcoĂ»t du crĂ©dit (qui reprĂ©sente +60% du coĂ»t du bien pour 5% TEG sur 20 ans). Les intĂ©rĂȘts sont bien des charges dĂ©ductibles des revenus, mais ils augmentent le coĂ»t dâacquisition complet et la durĂ©e de remboursement et in-fine la rentabilitĂ© du projet.
La rentabilité normale est au maximum de 1% aprÚs toutes les charges/taxes/impÎts/redevances.
La taxe dâhabitation est maintenue sur les RĂ©sidences Secondaires et logement vacants
La taxe fonciÚre a augmenté de 50% en dix ans et va encore doubler.
LâEtat trouve normal de te confisquer jusquâĂ 75% des revenus perçus avec le plafonnement de lâIFI.
Lâinvestissement locatif est sur-fiscalisĂ© et rĂ©servĂ© aux niches (LMNP, SCI IS, âŠ) ou au dĂ©ficit foncier.
Le seul moyen de limiter la casse, câest la niche fiscale LMNP pour dĂ©duire des charges dâamortissement fictives dans le calcul du revenu imposable afin de rĂ©duire la fiscalitĂ©, mais le LMNP câest aussi le risque que lâEtat rĂ©intĂšgre un jour Ă la sortie tous les amortissements pour le calcul de la plus value (comme il vient de le faire pour la rĂ©sidence de courte durĂ©e). Ce risque fiscal est rĂ©el, la fiscalitĂ© immobiliĂšre ne peut pas baisser, pas avec un Etat qui a 170 Mds de dĂ©ficit et 3300 Mds de dettes fin 2024.
Et quand on comprends quâen cas dâimpayĂ© ou de locataire indĂ©licat, il faut dĂ©bourser 20 kEuros de frais de procĂ©dures (avocat, huissier, justice), pour avoir au bout de 3 ans de procĂ©dures judiciaires un jugement dĂ©finitif dâexpulsion et que le prĂ©fet local dĂ©cide dans 40% des cas de ne pas apporter le concours de la force publique pour exĂ©cuter le jugement dĂ©finitif dâexpulsion (sic !!!), il ne reste plus quâĂ se tirer une balle et dire adieu Ă sa ârentabilitĂ©â. Il faut bien sur oublier les annĂ©es dâimpayĂ©s de loyers.
Avec un peu de chances, on rĂ©cupĂšre son logement pas trop dĂ©truit, radiateurs et luminaires arrachĂ©s et on peut le remettre en location âŠ. Ou arrĂȘter les frais, revendre et acheter des ETF ou actions LVMH, TOTAL ou AIR LIQUIDE qui permettent de dormir beaucoup plus tranquillement.
Ce nâest pas pour rien que les institutionnels (Banques, Assurances, FonciĂšres) se sont largement retirĂ©s du marchĂ© immobilier dans les annĂ©es 2010, mais les particuliers ont pris du temps pour le comprendre (hausse des coĂ»ts de construction, de la fiscalitĂ© et des risques).
Si la loi 89 a sĂ©curisĂ© les locataires, lâEtat a tuĂ© la rentabilitĂ©, et continue de tondre les propriĂ©taires de biens immobiliers. Le marchĂ© est bloquĂ© en raison de la sur-fiscalitĂ© et surtout des risques transfĂ©rĂ©s sur le dos du seul propriĂ©taire. Mais ce nâest pas au propriĂ©taire dâĂȘtre responsable des impayĂ©s du locataire, et si la solidaritĂ© nationale veut sâen charger, elle peut apporter ses garanties. En France, le propriĂ©taire porte seul TOUS les risques, mĂȘme si lâEtat est largement responsable de lâinflation rĂ©glementaire Ă©nergĂ©tique, environnementale et fiscale. Il oblige avec le DPE le proprio a faire 60kEuros dâinvestissement par logement pour que le locataire Ă©conomise 300 Euros de chauffage par an.
Vinci, Nexity et Bouygues immobilier licencient en masse en raison de lâabsence dâinvestisseurs ! Câest une rĂ©alitĂ©. Sans compter les âstart-upâ PropTech immo qui sont en redressement en raison des difficultĂ©s du secteur Ă gĂ©nĂ©rer de la rentabilitĂ©. La rĂ©alitĂ© est moins facile que les influenceurs youtubeâŠ
Les SCPI ne sont pas une solution miracle car elles ne protĂšgent pas de ces risques, de lâIFI et sont bourrĂ©es de frais cachĂ©s. Elles peuvent presenter un interet si elles sont bien diversifiĂ©es en Europe (et pas en France)
Bref, lâinvestissement locatif doit ĂȘtre abordĂ© raisonnablement, en prenant en compte les couts complets, la rentabilitĂ© nette nette globale aprĂšs impĂŽts/PS aprĂšs revente, les risques et la liquiditĂ©, et doit ĂȘtre comparĂ©e avec les mĂȘme sommes investies en DCA placĂ©es sur un ETF (SP500, ES50, MSCI World), sur un PEA voire une AV.
Câest trĂšs loin dâĂȘtre un investissement facile, rentable, sans risque, liquide et passif