Lâinvestisseur locatif qui sâengage a crĂ©dit sur 10 ou 15 ans, doit tenir compte dans ses arbitrages entre classes dâactifs des risques financiers et non financiers, de liquiditĂ© et rentabilitĂ© nette nette globale (aprĂšs revente / « exit » / rĂ©alisation de son investissement) : bien quâil ne faut pas se priver dâune bonne affaire dans lâimmobilier, il faut anticiper la progression de la pression fiscale (TF, IRPP, TVA, IPV) sociale (CSG, CRDS) / rĂšglementaire et donc ĂȘtre plus sĂ©lectif.
Car câest la fin de lâargent magique. Lâinvestisseur locatif ne peut pas vivre dans sa bulle. Lâimmobilier (sous toutes ses formes, SCPI en France, SCI ou en nom propre) va ĂȘtre taxĂ© davantage vu lâampleur des dĂ©ficits des comptes publics. Les niches fiscales de la location meublĂ©e vont se rĂ©duire pour se rapprocher de la location nue, qui est taxĂ©e entre 50% et 60%, aprĂšs abattement de 30%. La location nue peut difficilement ĂȘtre encore plus taxĂ©e.
En effet, selon le Conseil des prĂ©lĂšvements obligatoires, le Haut conseil des finances publiques, la Cour des comptes, le FMI, la Commission europĂ©enne, jamais la situation nâa Ă©tĂ© aussi dramatique.
La dĂ©pense publique câest 58% du PIB, contre 49% en Europe, 35% en Suisse. Avec une dette de 3.300 MdâŹ, le budget de lâEtat est en dĂ©ficit rĂ©current de 150Md⏠soit 50% de ses recettes, avec une charge dâintĂ©rĂȘts qui passe de 33Md⏠en 2020 a 90Md⏠en 2027, et une balance commerciale en dĂ©ficit de 100MdâŹ, tous les voyants sont au rouge: si la dĂ©pense publique Ă©tait la recette de la prospĂ©ritĂ©, on serait les champions du monde depuis 40 ans.
Dernier en date (29.05.2024), la sĂ©curitĂ© sociale, câest 154Md⏠de dettes sociales en progression et des dĂ©ficits incontrĂŽlables et insoutenables. Il FAUT lire le dernier rapport de nos hauts magistrats financiers de la Cour des comptes, qui ont fait un peu plus dâĂ©tudes que les vendeurs de formations YouTube:
AprĂšs 2024, le creusement du dĂ©ficit sans perspective de retour Ă lâĂ©quilibre ni de stabilisation⊠Une telle trajectoire hors pĂ©riode de rĂ©cession est sans prĂ©cĂ©dent.
Le dĂ©ficit deviendrait supĂ©rieur Ă la capacitĂ© dâamortissement par la Cades. Il nây aurait plus de perspective de rĂ©duction de la dette sociale, aprĂšs son augmentation trĂšs forte pendant la crise sanitaire, mais une cristallisation de la dette au niveau Ă©levĂ© actuel, voire une aggravation en cas de dĂ©ficits accrus, si la croissance devait ĂȘtre infĂ©rieure aux prĂ©visions ou si le dĂ©ficit de la branche maladie ne pouvait ĂȘtre stabilisé⊠Une dette sociale qui progresse Ă partir de 2024 et dont le financement nâest plus assuré⊠Cette perspective illustre le caractĂšre insoutenable de la trajectoire actuelle de la sĂ©curitĂ© sociale et la nĂ©cessitĂ© impĂ©rative de mettre en Ćuvre des rĂ©formes de lâassurance maladie visant Ă rĂ©aliser des gains dâefficience et Ă revoir les dĂ©terminants de ses financements.
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/securite-sociale-2024
La prospĂ©ritĂ© collective suppose dâabord la crĂ©ation de richesse, et pas simplement la vente de nos actifs (entreprises) ou la spoliation (taxation de lâimmobilier et de lâĂ©pargne). Mais on y arrive. Pendant une chute libre, on ne ressent pas la gravitĂ© avant lâarrivĂ©e au sol, qui est en gĂ©nĂ©ral assez brutale.
https://www.imf.org/fr/News/Articles/2024/05/23/france-2024-mission-concluding-statement