NASDAQ avec effet levier?

Pardonnez mes faibles connaissances en la matiĂšre, mais j’ai du mal Ă  voir comment un bon vieil ETF Ă  effet de levier dans un PEA peut ĂȘtre plus onĂ©reux qu’un myLombard, ou un compte sur marge IBKR.

Si l’on prend un ETF Ă  0.6%/an de frais (ex: Amundi Nasdaq x2), on paie la composante « levier Â» environ 0.35%/an (vu que sans le levier, un ETF Nasdaq coĂ»te grosso modo 0.25%/an). Bien sĂ»r, les frais s’appliquent ici sur l’ensemble du montant investi, et pas juste sur la somme empruntĂ©e. Par un petit produit en croix, j’arrive donc Ă  un taux d’intĂ©rĂȘt sur le capital empruntĂ© Ă©quivalant Ă  0.7%/an pour cet ETF.

C’est difficile à battre non ? Ou est-ce que je manque quelque chose ?

L’ETF n’emprunte pas gratuitement, il utilise des contrats Ă  terme, qui reflĂštent la performance de l’indice, moins les taux d’intĂ©rĂȘt Ă  court terme, moins une prime de risque de contrepartie.

Les coĂ»ts d’emprunt sont implicites, ils rĂ©duisent la performance rĂ©alisĂ©e. C’est ensuite de les frais de l’ETF s’appliquent.

Mais alors comment se faire une idĂ©e du coĂ»t « rĂ©el Â» d’un tel ETF ? J’ai du mal Ă  mesurer Ă  quel point cela peut ĂȘtre plus cher que les autres mĂ©thodes mentionnĂ©es ci-dessus.

Merci !

Une approximation pour un ETF Ă  levier sur le S&P serait (TBill 3 mois + 0,3%)*(levier-1) + frais ETF.

Soit pas loin de 6% annuels pour le CL2. L’essentiel provient du taux d’intĂ©rĂȘt Ă  court terme.

Il se trouve quelques dĂ©tails que je ne saisi pas totalement, cela doit ĂȘtre dĂ» Ă  la fin de la journĂ©e. J’ai posĂ© une somme beaucoup plus proche de mon ordre de grandeur de portefeuille dans la cellule valeur du capital.

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Si j’interprùte bien, cela signifie que pour mon capital de 25K€ avec 125% de levier et une cible actions de 85%, en choisissant l’option V80A, je dois mettre 1 141€ en livrets, 12 378€ en PEA actions (ou MSCI WORLD en PEA + MSCI EM en AV ou autre en proportion) et 11 480€ en V80A sur CTO + les 6 250€ de dette en V80A sur CTO.

Ce que je ne comprends pas c’est que pour un capital de 11 480€ en V80A, IBKR pourrait prĂȘter 6 250€ ? Cela me paraĂźt Ă©norme.

La seule chose qui n’est pas prise en compte au final est les intĂ©rĂȘts ? Sinon ce tableau permet d’avoir la solution la plus optimisĂ©e possible ?

Tu écris également en remarques :

Si ça dĂ©passe la taille des livrets, mieux vaut prendre plus de LifeStrategy avant d’ajouter un autre actif.

Pourquoi ne pas mettre en fonds € lorsque les livrets sont remplis ? Ou alors c’est pour remplir le CTO davantage pour deleverager le portefeuille en proportion et Ă©viter un appel de marge ?

Oui, c’est bien la rĂ©partition suggĂ©rĂ©e par le modĂšle, que tu peux bidouiller tant que le montant en CTO reste au moins Ă  ce niveau.

IBKR te laisserait aller beaaaaaaucoup plus haut en levier. Jusqu’à X4 avec un compte de marge standard.

Oui, c’est Ă©norme, mais les banques font bien x10 sur l’immobilier aprĂšs tout.

Non, ce tableau ne dit aucunement s’il est pertinent de faire un portefeuille 85/15 avec un levier de +25% en fonction de l’espĂ©rance de rendement, de la volatilitĂ©, des taux d’intĂ©rĂȘts


La seule opinion du modÚle réside dans le plafonnement (conservateur) du levier en CTO.

Ça marche aussi, tant que tu conserves assez en CTO pour ta marge. Tu pourrais aussi prendre un mix d’obligs d’états de duration limitĂ©e et des obligations indexĂ©es sur inflation en substitution Ă  un fonds Euros.

L’AV me semble surtout intĂ©ressante pour faire des rééquilibrages sans fiscalitĂ© et pour la succession de gros patrimoines. Si tu pars sur une stratĂ©gie Buy & Hold avec levier, LifeStrategy en CTO sur marge + PEA + Livrets peuvent suffire jusqu’à plusieurs centaines de k€, voire plus.

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Je te remercie pour ton retour, je mets parfois du temps à ruminer mes idées pour bien comprendre.

On peut ainsi connaĂźtre le montant de levier nous permettant d’éviter l’appel de marge IBKR par rapport au pire drawdown considĂ©rĂ©. Au final, lorsqu’on regarde sur l’exemple ci-dessus, on a quasiment autant de capital de base (hors prĂȘt) entre le PEA et le CTO. D’ailleurs, je me demandais : j’ai lu que les taux d’intĂ©rĂȘts Ă©taient calculĂ©s chaque jour mais prĂ©levĂ© mensuellement. Les taux d’intĂ©rĂȘts sont bien prĂ©levĂ©s sur l’actif et pas sur le compte espĂšces ?

Je me pose des questions sur ma comprĂ©hension de l’appel de marge.
Pour 10 000€ investis avec une marge souhaitĂ©e Ă  125%, on emprunte donc 2 500€. Si nos actifs investis baissent de 50%, on passe Ă  5 000€ dont 2 500€ de prĂȘt sur marge. Donc ici, on est toujours bon et IBKR ne nous liquide pas. On se retrouve Ă  150% de levier sur le portefeuille. En revanche, en suivant mon exemple, comme on peut avoir un levier de x4 en compte standard, on peut subir une baisse de prĂšs de 70% avant se faire liquider. On arriverait jusqu’à 3 125€ au total, soit 625€ de capital et 2 500€ empruntĂ©. Si on tombe en dessous, IBKR rĂ©cupĂšre les 2500€ empruntĂ©s et nous laisse le capital restant (soit de 0 Ă  624€) ?

Est-ce que tu utilises des alertes de marge sur ton CTO IBKR, pour te couvrir, si tu dois rajouter des liquidités ? Suis-tu les mouvements de ton CTO sur marge réguliÚrement ?

Merci encore @vincent.p pour tes éclairages !

Aucun des deux. Les intĂ©rĂȘts viennent simplement augmenter la balance cash nĂ©gative du compte. Tant que tu as assez de couverture (capital > valeur des actifs * marge de maintenance des actifs), tu creuses juste la dette.

La marge ne marche pas ainsi. C’est assez contre-intuitif, car on ne raisonne pas directement en capital plus dette.

Si tu as 10k€ de capital (= valeur liquidative initiale de ton capital) et que tu veux un levier de 125%, tu auras 12,5 k€ investis.

Mettons que les actifs sur lesquels tu investis ont une exigence de marge de maintenance de 25% (compte sur marge classique). Il te faut donc un capital minimal de 3,125 k€ pour dĂ©tenir un portefeuille de 12,5 k€. Comme tu as 10k€ de valeur liquidative, tout va bien.

Si ton portefeuille baisse de 50%, soit une baisse de 6,25 k€. La valeur liquidative passe à 3,75 k€. L’exigence de marge est de 6,25k€*25% = 1,56 k€. Pas d’appel de marge.

Baisse de 70%, soit -8,75 k€. Il te reste 1,25 k€ de valeur liquidative, pour une exigence de marge de 1,25*0,25%= 0,93 k€. Pas d’appel de marge. (Edit : Merci Ă  @Clement98 pour avoir repĂ©rĂ© l’erreur)

Baisse de 73,5%, soit 9,19 k€. Valeur liquidative 0,81 k€, exigence de marge 0,82 k€. Appel de marge !

Le portefeuille investi est de 3,31 k€ au moment de l’appel de marge. IBKR vend pour 100€. Ta valeur liquidative sera toujours la mĂȘme, mais ton exigence de marge sera de 3,21 k€ * 25 % = 0,8 k€. Ta valeur liquidative est supĂ©rieure Ă  l’exigence de marge, fin de l’histoire si le marchĂ© rebondit.

Non, je n’ai pas d’alertes ni de suivi rapprochĂ© de la marge vu que je suis Ă  un niveau de levier de l’ordre de 20% sur ma holding en ce moment, sur un portefeuille 50/50 (schĂ©matiquement). Il faudrait un sacrĂ© cataclysme pour que j’ai Ă  me prĂ©occuper de ça Ă  court terme. :grin:

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Sauf si j’ai mal compris : sur ce passage de l’exemple, l’exigence de marge = 25% x (Valeur totale du portefeuille) = 25% x (12,5 k€ - 8,75 k€) = 25% x 3,75k€ = 0,93k€
Et non 0,31k€
Ou j’ai loupĂ© quelque chose ? :slight_smile:

Merci encore pour cet échange passionnant !

Non, ta correction est exacte. :grin:

Pour résumer :

  • La marge de maintien est Ă©gale Ă  la somme des positions multipliĂ©es par leur exigence de marge.
  • La valeur liquidative est Ă©gale au capital +/- les variations cumulĂ©es sur les position.
  • Les ennuis arrivent lorsque l’exigence marge de maintien est supĂ©rieure Ă  la valeur liquidative.
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IntĂ©ressant, cette dette peut donc ĂȘtre contrĂ©e par du DCA mensuel (issu du salaire) surtout avec un capital qui est petit par rapport Ă  mon apport mensuel.

D’accord merci beaucoup pour ces explications, ce n’est pas forcĂ©ment intuitif. MĂȘme en relisant diffĂ©rentes sources sur internet, je ne parvenais pas Ă  comprendre et Ă  poser le processus sur un Excel. Tu es un trĂšs bon pĂ©dagogue merci !

IBKR vend toujours juste pour te remettre à la balance ou peuvent-ils unilatéralement vendre davantage pour se couvrir ?

Je vois en effet, dans ton cas, il faudrait une baisse de plus de 77,5% ! Sur un 50/50, une telle baisse serait synonyme d’apocalypse. MĂȘme en Ă©tant Ă  150% sur le CTO avec un V80A, il faudrait prendre une baisse supĂ©rieure Ă  55% dans les dents pour commencer Ă  se voir liquider. Cela est quand mĂȘme peu probable sur un 80% actions / 20% obligations. MĂȘme si cela arrivait, je vois bien l’intĂ©rĂȘt des liquiditĂ©s pour limiter la chose. D’ailleurs, lorsqu’on s’approche d’une liquidation, peut-on rĂ©duire sa marge auprĂšs d’IBKR ? (en rendant le prĂȘt finalement ?)

Oui, mais l’idĂ©e est que la croissance de valorisation des actifs soit plus rapide que les intĂ©rĂȘts, mĂȘme sans apports extĂ©rieurs.

Quand tu ramĂšnes de l’argent frais, tu peux regarder ton taux de levier : si celui-ci est au-dessous de la cible, tu rachĂštes Ă  crĂ©dit pour rééquilibrer, si tu es un peu au-dessus de la cible de levier tu rééquilibres et tu gardes du cash (= rĂ©duction du montant de dette). Si le levier commence Ă  se rapprocher de la zone dangereuse, tu commences Ă  bazarder des actifs en rĂ©flĂ©chissant aux impacts fiscaux et Ă  ton allocation cible.

Ils feront tout ce qu’il faut pour ne pas prendre de risque.

Oui, mettre du cash sur le compte compense automatiquement le mĂȘme montant de marge (= solde cash nĂ©gatif)

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c’est combien le taux en ce moment sur IB ? environ 5 % ?

vous y allez quand mĂȘme ? vous trouvez ça intĂ©ressant ?

Difficile de rĂ©pondre. Ça dĂ©pend de ce qu’on estime ĂȘtre l’espĂ©rance de rendement et le risque de son portefeuille. Essayer de timer le levier est dĂ©licat, comme toute dĂ©cision d’allocation.

Disons que j’aurais moins tendance à charger la mule en levier actuellement, par rapport à ce que j’aurais fait en 2009. :sweat_smile:

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Merci beaucoup pour tes Ă©clairages Vincent, c’est super intĂ©ressant et me pousse Ă  remettre en cause mon plan initial (==> charger PEA, AV et PER en ETFs levier x2)

As-tu dĂ©jĂ  fait des simulations pour voir dans quelle mesure l’avantage fiscal du PEA compense (ou non) la chertĂ© des ETFs levier ?

Aussi, tu sembles privilĂ©gier l’option d’un compte sur marge sur CTO. Quid de l’achat de futures ? N’est ce pas encore moins cher ? As-tu une idĂ©e du gap ? (j’ai l’impression qu’il est hyper compliquĂ© de comprendre clairement pour chaque produit les coĂ»ts rĂ©els d’emprunt
)

Merci encore Ă  toi, c’est super intĂ©ressant !

Ce n’est pas Ă©vident, il y a plein de facteurs : espĂ©rance de rendement, frais de l’ETF, coĂ»ts de rééquilibrage pour conserver un taux de levier constant sur le patrimoine si tu n’es pas en levier 2x sur l’ensemble
 Mais dans les grandes lignes, oui, l’avantage fiscal en PEA va compenser dans une large plage d’hypothĂšses.

J’aime bien le CTO sur marge comme source de levier car c’est flexible à l’Euro prùs.

Pour les plus gros portefeuilles, il y a aussi la piste Box Spread pour un coût de levier faible, déductible fiscalement et la possibilité de retirer des fonds (sans avoir à vendre des actifs). Mais on rentre là dans le domaine des outils complexes.

Oui, les futures sont moins chùres que la marge pour les petits montants de levier, mais les contrats sont gros (si tu veux des futures MSCI World, c’est dans les 50k€ d’exposition par contrat) et surtout tu n’as pas de levier fiscal. Donc bof pour les particuliers.

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Hello Vincent,

Ton post m’a vraiment fait rĂ©flĂ©chir Ă  l’intĂ©rĂȘt des LETFs vs. marge, et je me suis du coup essayĂ© Ă  faire le match - notamment en comparant LETF AV vs. ETF avec marge sur CTO chez IBKR (x2)

J’obtiens un Ă©cart de coĂ»ts entre LETFs et marge sur CTO (IBKR) finalement assez mineur, entiĂšrement compensĂ© par l’avantage fiscal de l’AV, et plus que compensĂ© si rĂ©allocation il doit y avoir.

En supposant que le LETF soit QQQ, vs. marge sur cto :

  • QQQ : 4.83% (Fed Funds rate) + 0.5% de spread + 0.6% d’ER = 5.93%. Frais de l’AV : 0.5%/an
  • Marge sur CTO : 4.9% (IB, en supposant que l’on ait mis 100k€) + 0.4% d’ER (en supposant que l’on investisse dans des ETFs moins chers qu’en AV, ici Ă  0.2% d’ER) = 5.3%
  • Rendement du sous-jacent : 9%/an
  • DurĂ©e d’invest : 10 ans

RĂ©sultat : net d’impĂŽts, j’arrive Ă  une Ă©galitĂ© quasi-parfaite entre les deux scĂ©narios. A noter que si la perf du sous-jacent est >9%, l’AV prend lĂ©gĂšrement le dessus ; en dessous de 9%, la marge sur CTO prend lĂ©gĂšrement le dessus.

Ces deux solutions semblant Ă  peu prĂšs Ă©quivalentes, la possibilitĂ© de pouvoir rĂ©allouer sur d’autres supports sans frottement fiscal donne un gros avantage l’AV. Mais est-ce que j’oublie quelque chose dans mon raisonnement ? (probablement que oui)

Si l’on compare des portefeuilles constituĂ©s soit :

  • d’un ETF leveragĂ© x2 (par ex le LETF LQQ) en AV,
  • d’un ETF suivant l’indice indice (par ex UST) et sur lequel on ajoute de la marge en CTO

Alors oui, l’ETF leveragĂ© en AV aura un coĂ»t Ă©quivalent Ă  l’option CTO. (x)
Mais ce n’est pas toute l’histoire.

Le principal Ă©lĂ©ment est qu’un portefeuille Nasdaq x 2 n’est probablement pas une façon optimale de prendre du levier. Cet indice est volatil (beta de 1.2 Ă  1.3) et les valorisations ne laissent pas prĂ©sager une espĂ©rances de rendement Ă©poustouflante, donc le volatility drag (4 fois plus gros avec un levier x2 que sans levier) rogne sĂ©rieusement sur la performance.

C’est vraiment risquĂ©, mĂȘme pour un jeune qui peut se refaire dans le futur et qui aurait les nerfs pour continuer une stratĂ©gie aprĂšs un drawdown de 95%. :sweat_smile:

Si on est convaincu qu’investir avec levier est une bonne idĂ©e, il me semble prĂ©fĂ©rable avoir un portefeuille plus diversifiĂ©, avec un indice action plus large (MSCI World plutĂŽt que Nasdaq) et incluant une portion d’actifs moins risquĂ©s et peu corrĂ©lĂ©s aux actions (typiquement des obligations gouvernementales). Quitte Ă  avoir un taux de levier un peu plus Ă©levĂ© si on veut augmenter l’espĂ©rance de rendement !

Il faut dĂšs lors rééquilibrer ton portefeuille rĂ©guliĂšrement pour conserver un taux de levier Ă  peu prĂšs constant. Tu ne voudrais pas t’exposer Ă  toujours plus de risque au fur et Ă  mesure que le % d’actions augmente Ă  cause de ton LETF. (xx)

Friction fiscale en cours d’accumulation

  • En AV, tu vas avoir des frais sur tout le portefeuille, mais pas de friction fiscale quel que soit le rééquilibrage Ă  faire.
  • Avec un compte sur marge, lorsque ça monte, c’est facile. Tu peux lever plus de dette pour revenir sur ton taux de levier cible sans dĂ©clencher d’évĂ©nement fiscal. Lorsque ça baisse, c’est plus subtil, selon les PV latentes dans les diffĂ©rents actifs de ton portefeuille. C’est assez difficile d’évaluer les frictions fiscales que tu auras rĂ©ellement, mais en pratique elles ne seront pas monstrueuses, car si les actions montent, tu ajoutes des obligations en levant de la dette donc tes PV latentes restent modĂ©rĂ©es : ça ne piquera pas trop lorsqu’il faudra bazarder des obligations lorsque les actions crashent.

Donc pas d’avantage franc pour une option sur ce point.

Valeur nette finale
Pour ce qui est des impĂŽts en bout de course, si on parle d’une stratĂ©gie avec gros levier pour quelqu’un avec un bon taux d’épargne, il est bien possible que l’avantage fiscal de l’AV (abattement + taux d’IR rĂ©duit sur primes versĂ©es <150 k€) soit Ă©clatĂ©. Et bien malin qui devinera la fiscalitĂ© dans 20 ans.

Mais on peut faire mieux niveau fiscalitĂ© qu’avec un seul CTO.

En introduisant un PEA
Une combo trĂšs chouette Ă  mon sens est d’avoir un PEA full actions (ETF World sans levier), doublĂ© d’un CTO sur marge (xxx) sur lequel tu as (par exemple) un ETF obligataire et/ou un ETF LifeStrategy. Cela a plusieurs intĂ©rĂȘts :

  • Atteindre le taux de levier souhaitĂ© en leverageant un actif moins volatil (permettant donc un taux de levier Ă©levĂ© sur le CTO, Ă  levier global Ă©gal).
  • RĂ©duire les frais d’enveloppe,
  • BĂ©nĂ©ficier d’un avantage fiscal partiel (peut-ĂȘtre encore plus durable que celui de l’AV ?),
  • RĂ©duire la friction fiscale en cas de crash actions si l’on a un LifeStrategy.
  • AccĂ©der Ă  d’autres types d’actifs (ou des variantes d’ETF moins chargĂ©s en frais).

Le modĂšle pour trouver les configurations oĂč cette approche PEA+CTO bat l’approche AV n’est pas trivial, mais c’est plus efficace dans la majoritĂ© des cas. Le point le plus important est qu’on peut implĂ©menter une stratĂ©gie plus diversifiĂ©e avec de la marge, car le panel d’ETF Ă  levier est vraiment limitĂ© (Nasdaq, S&P ou STOXX50).

Mais trĂšs objectivement, quelle que soit la mĂ©thode d’implĂ©mentation, LETF ou marge, il me semble que le plus important est la discipline sur son taux de levier et l’inclusion d’actifs diversifiĂ©s.


(x) Ton calcul de frais comporte quelques erreurs car tu n’as pas pris le bon taux pour la marge chez IBKR (pour du Nasdaq, tu es exposĂ© en USD, emprunter en € ajouterait un autre risque Ă  la tambouille). En ajustant :

  • Sur des sommes <100k€, investir sur marge chez ton Broker implique un surcoĂ»t de 1,5% par rapport au benchmark, auxquels tu ajoutes 0,08% de tracking error soit 1,58% + Benchmark (3 month T-Bill) pour le CTO
  • L’ETF leveragĂ© utilise des futures, qui sont en moyenne Ă  0,35% au-dessus du benchmark (varie selon les mois), sur lesquels on ajoute le surcroĂźt de frais de l’ETF (tracking error de 0,68% pour le LQQ par ex). En ajoutant les frais d’AV de 0,5%, ça t’amĂšne Ă  1,53% + Benchmark.

C’est lĂ  encore kif-kif et aprĂšs 100 k€, l’avantage va au CTO oĂč la marge passe Ă  Benchmark + 1%.

(xx) Je ne parle mĂȘme pas des enjeux de levier flottant vs levier fixe, c’est encore une couche de complexitĂ©.

(xxx) Encore mieux, mais plus complexe : des box spreads. LĂ  tu empruntes environ au mĂȘme prix que l’ETF Ă  levier.

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C’est tout un bazar dĂšs qu’on ajoute du levier sur un portefeuille, ne faites pas un full Nasdaq x2 sans avoir beaucoup rĂ©flĂ©chi, SVP. Vraiment. :sweat_smile:

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Tout d’abord, un immense merci pour le temps et la patience que tu prends pour me rĂ©pondre. Tes remarques m’amĂšnent beaucoup de questions :

  • J’ai du mal Ă  comprendre pourquoi faut-il diversifier sur d’autres classes d’actifs en Ă©tant jeune. J’ai lu plus haut que tu recommandais le livre Lifecycle Investing, que je me suis mis Ă  lire. Si ma comprĂ©hension est bonne, les auteurs y indiquent qu’il n’y a aucun souci Ă  ĂȘtre Ă  200% actions en Ă©tant jeune - je comprends que le NASDAQ n’est pas le meilleur moyen de se diversifier en actions, mais dans ce cas pourquoi ne pas recommander d’ĂȘtre Ă  200% en MSCI World par exemple, plutĂŽt que d’allouer une partie de son patrimoine Ă  des obligations via un ETF LifeStrategy ?
  • Sur (x), a) comment trouves-tu la tracking error d’IBKR et des LETF ? b) pourquoi s’exposer en USD ? On ne peut pas simplement emprunter en €, et acheter un ETF hedgĂ© pour annuler le risque de change ? Ce faisant, on emprunte Ă  moindre coĂ»t ? c) tu es sĂ»r concernant l’ETF leveragĂ© ? J’avais fouinĂ© dans les documents investisseurs et trouvĂ© que c’était fixĂ© Ă  0.5% de spread par rapport au benchmark, mais j’ai peut-ĂȘtre mal compris.