Vers 45 ans, combien d'argent pour vivre très confortablement jusqu'à la fin?

C’est une question extrêmement complexe, dont la réponse est à adapter à chacun. Par exemple, la différence entre commencer FIRE à 55 au lieu de 45 ans c’est que tu as un horizon de retraite réduit de 25%. Ton taux de retrait safe sera significativement plus élevé. Et si tu te plantes dans ton taux de retrait, tu finis clodo à 90 ans, avec l’employabilité d’une huître.

Je ne peux donc pas te donner une réponse précise. Mais comme je suis sympa, on va sortir un ordre de grandeur : à 45 ans, en couple et avec deux enfants, en considérant qu’il n’y a pas d’emprunt sur la RP, tu considères que consommer 65k€ par an (nets d’impôts et en ajustant tous les ans de l’inflation) permet vivre très confortablement. C’est ça, @V755 ?

En considérant les hypothèses suivantes :

  • tu vas vivre jusqu’à 100 ans,
  • tu es OK pour mourir en ayant écorné la moitié de ton capital (ça laisse une belle marge de sécurité et à 70 ans tes enfants n’auront globalement rien à fiche de l’héritage)
  • tu places ses actifs sur un mix de l’ordre de 75% actions Large Caps monde, 25% Obligations diversifiées
  • tu estimes ne pas toucher un centime de retraite (c’est faux)
  • tu n’auras plus le moindre revenu extra financier pour tout le reste de ta vie.
  • lorsque les enfants quitteront le bercail, tu ne réduis pas ta consommation.
  • on parle de 65 k€ all inclusive. Couverture santé, réparer le ballon d’eau chaude de la baraque, acheter une bagnole, payer les frais d’investissement (fonds et enveloppes), etc.

Alors en première approximation, un taux de retrait de 3,5% avant imposition aurait fait le taf’ à travers les pires configurations historiques. En tenant compte de l’imposition et en optimisant, tu descends vers les 3% post-imposition.

Soit 2,2 M€ à accumuler à 45 ans.

Une vraie réponse impliquerait de faire des simulations beaucoup plus poussées pour évaluer des droits à la retraite, modéliser finement l’imposition (qui dépend du % de plus-values initiales et de tes enveloppes, sachant qu’au début on va retirer à peine plus de 3% car le portefeuille ne contient pas encore énormément de plus-values, plus le temps passe plus il faut retirer car on a plus d’imposition à régler) et moults autres facteurs.

Il faut aussi refaire le calcul tous les ans avec ton capital actualisé, un horizon de retraite raccourci et plus de données historiques pour la simulation. Si on a la chance de ne pas se prendre de gros crash pendant la première décennie, on peut augmenter un peu le taux de retrait.

Il existe des optimisations :

  • Partir d’une fraction actions plus basse (60%) et l’augmenter graduellement vers 90% (sur une dizaine d’années) pour limiter les dégâts en cas de gros crash en début de retraite (on gagne dans les 0,1%) tout en ayant une espérance de rendement à long terme supérieure pour compenser.
  • Rééquilibrer son portefeuille en faisant ses retraits sur la classe d’actif qui a le plus performé et ajuster tous les 2/3 ans si on a divergé (on gagne dans les 0,05%).
  • Investir avec du levier pour améliorer le couple rendement-risque du portefeuille. Bien potasser le sujet avant de se lancer, mais je pense qu’on peut gratter quelques dixièmes de % ainsi (étude en cours).
  • Avoir blindé son PEA et laisser composer le plus longtemps possible pour réduire la fiscalité une fois qu’on a vidangé les autres enveloppes.
  • Ratisser l’avantage fiscal sur l’AV en retirant 9600 € de plus value tous les ans, en réinvestissant l’excédent (ça ralentit un peu l’accroissement de ton taux d’imposition).
  • Renforcer les actions au-delà de l’allocation stratégique quand elles se sont pris un gros bouillon comme la crise de 2008. Pas facile à modéliser, mais l’espérance de gain me semble intéressante même si on s’y prend pas au moment optimal. A creuser.
  • Envisager des stratégies alternatives comme la vente d’options PUT voire le momentum (moins de rendement mais moins de volatilité). Sur une partie du portefeuille uniquement !
  • Ne pas s’embêter avec les cryptos, un biais sur les actions à dividendes ou des investissements exotiques. On recherche un couple rendement/risque éprouvé car on a déjà gagné au jeu de devenir riche.
  • Potasser EarlyRetirementNow de Jeske Karsten jusqu’à le connaître par cœur.
  • Lire des philosophes stoïciens jusqu’à s’apercevoir qu’on vit aussi bien avec moins d’argent que ce qu’on dépensait avant.
  • Louer ses enfants à la mine de sel pour obtenir des revenus complémentaires tant qu’ils sont assez petits pour ramper dans les galeries.

Mais avant tout, ne pas oublier que le levier le plus efficace est de traquer les dépenses qui ne concourent pas à la qualité de vie car il réduit le montant à accumuler tout en accélérant la vitesse à laquelle on l’accumule. Mister Money Mustache n’arrive pas à la cheville de Jeske Karsten sur les méthodes pour rester FIRE, mais il est doué pour envoyer les bonnes vibes pour atteindre l’indépendance financière !

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