Il est l'or, mon seignor!

Bonjour Vincent

Je comprends votre point de vue et il se tient parfaitement. NĂ©anmoins, quand je parle d’actif spĂ©culatif, j’évoque surtout un produit Ă  courte vue, du genre de ceux dans lesquels on investit dans le but premier de rĂ©aliser une bonne affaire Ă  court ou moyen terme.

L’or n’est en aucune maniùre ce genre de produit.

Votre vision de la spĂ©culation est peut-ĂȘtre aussi plus littĂ©rale que celle que j’ai voulu relever : c’est clair qu’à partir du moment oĂč on place son argent sur un actif, on « spĂ©cule Â» sur l’évolution de sa valeur en espĂ©rant qu’elle nous sera favorable. Mais Ă  ce moment-lĂ , c’est valable pour Ă  peu prĂšs tout.

Exactement. je ne parle de rien d’autre que de diversification, stratĂ©gie dans laquelle les mĂ©taux prĂ©cieux ont Ă©galement leur place pour une portion raisonnĂ©e (on parle gĂ©nĂ©ralement de 5 % de son patrimoine). Et oui, on parle de long terme.

Oui, je me doutais bien qu’il y avait une question de dĂ©finitions diffĂ©rentes lĂ -dessous, @Bruno47. :grin:

Je vais clarifier ma dĂ©finition : est spĂ©culatif tout actif qui ne produit ni bien, ni service et qu’on achĂšte dans l’espoir de le revendre plus cher tĂŽt ou tard. Le spĂ©culateur est tributaire de facteurs extrinsĂšques (i.e. trouver un pigeon pour revendre).

Un investissement produit des biens ou des services et devrait donc probablement gĂ©nĂ©rer des rentrĂ©es d’argent dans le futur. Cet actif productif vaudra donc quelque chose mĂȘme si je ne cherche pas Ă  le vendre. Il est trĂšs dĂ©licat d’évaluer le prix des actifs, qui dĂ©coule de ces distributions futures. L’investisseur n’a pas de certitudes sur l’évolution du prix ou des distributions, mais peut tenter de les estimer car derriĂšre cet actif, il y a production de biens ou de services monnayables.

On peut acheter un actif productif pour spĂ©culer, mais l’or n’étant qu’un bout de mĂ©tal dans un coffre, on en est rĂ©duit Ă  spĂ©culer dessus
 A moins d’ĂȘtre un bijoutier. :grin:

Si c’est pour garder de la valeur sur la durĂ©e, je prĂ©fĂšrerais infiniment utiliser des obligations indexĂ©es sur l’inflation ! Ca a une espĂ©rance de rendement un peu supĂ©rieure Ă  l’inflation mais sans la volatilitĂ© absurde de l’or. Mais sur du long terme, l’or n’a pas de raison intrinsĂšque de performer mieux que n’importe quel actif productif diversifié 

La diversification liĂ©e au seul fait du hasard n’a pas beaucoup d’intĂ©rĂȘt. Les corrĂ©lations sont fluctuantes, l’or n’a pas systĂ©matiquement eu d’évolution inverse aux actions et obligations lors des crashes. On ne suggĂšrerait pas de jouer au loto pour diversifier son MSCI World pour la simple raison que ce n’est pas corrĂ©lĂ©, n’est-ce pas ?

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Hello,

Je suis avec intĂ©rĂȘt ce fil de discussion, n’ayant de mon cĂŽtĂ© pas d’avis dĂ©finitif a ce sujet.

De mon point de vue, il est important de noter que l’or a depuis 40 ans plutĂŽt bien jouer son rĂŽle d’actif dĂ©corellĂ© / d’assurance / d’actif anti fragile / d’actif de diversification (appelons cela comme on veut)

Toujours est il que factuellement avoir de l’or dans son portefeuille a permis non seulement d’amĂ©liorer la performance d’un portefeuille 100% actions mais en plus de rĂ©duire la volatilitĂ©. Pour preuve (qui ne prouve d’ailleurs pas grand chose), la courbe pratiquement linĂ©aire d’un portefeuille (70/30).

Il est encore plus amusant d’observer qu’un actif qui ne sert absolument a rien et qui gĂ©nĂšre une performance bien moindre que le marchĂ© actions, a quand mĂȘme permis d’amener de la performance supplĂ©mentaire en rĂ©duisant la volatilitĂ©.

Tout cela pour dire que cette classe d’actifs, comme les obligations, les cryptos (pourquoi pas) et le cash amĂšne sont nĂ©cessaires dans un portefeuille diversifiĂ© dont la rĂ©partition dĂ©pend de chacun.

N’est il d’ailleurs pas vrai qu’un portefeuille aussi simple et passif que le portefeuille permanent de Browne a traversĂ© les pĂ©riodes et les crises sans soucis ? Bien sĂ»r au dĂ©triment de la performance pourront dire certains.

A vous lire.

A+

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Je ne vous ferai pas l’affront de relever l’incohĂ©rence entre le jeu de hasard sans fondement et la diversification de patrimoine. J’ai bien compris que vous aviez un a priori particuliĂšrement nĂ©gatif Ă  propos de l’or et je respecte cela. Mais je pense que cette aversion ne devrait pas vous faire perdre la mesure et la pertinence dont vous faites preuve dans vos nombreuses interventions.

Je ne cherche pas Ă  vous convaincre de l’intĂ©rĂȘt des mĂ©taux prĂ©cieux (qui ne sont, je le rappelle, qu’un type d’actif parmi d’autres). J’ai moi aussi des rĂ©ticences Ă  l’égard de certains produits qui font pourtant partie de l’arsenal patrimonial vantĂ© par beaucoup d’intervenants sur ce forum. A chacun suivant ses sensibilitĂ©s.

NĂ©anmoins, je reste capable de dĂ©celer les avantages de chaque actif au-delĂ  de ses inconvĂ©nients. MĂȘme de ceux qui n’ont pas mes faveurs.

Si l’or n’était parĂ© que de fausses vertus et de mauvais cĂŽtĂ©s, je doute qu’autant de gens s’y intĂ©resseraient, Ă  commencer par les plus grandes institutions monĂ©taires de la planĂšte.

Enfin, quitte Ă  me rĂ©pĂ©ter une fois encore, l’idĂ©e n’est pas de se positionner majoritairement sur l’or, mais au contraire de savoir diversifier la rĂ©partition de son capital en incluant le mĂ©tal honni par vos soins qui affiche pourtant une performance moyenne de +8,17 % par an sur les 50 derniĂšres annĂ©es, et mĂȘme de +8,69% par an sur les 20 derniĂšres annĂ©es (sur la base d’une compilation minutieuse des chiffres officiels de la LBMA publiĂ©s depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970).

Avec bien sĂ»r des fluctuations d’amplitude parfois Ă©levĂ©e, mais un peu comme n’importe quel actif dynamique, au final. Ce qui est aussi un signe de vitalitĂ©, non ? :wink:

P.S.: si je mentionne ici des « performances Â» pour l’or qui n’est pas un produit pour lequel ce critĂšre est dĂ©terminant, c’est uniquement parce que vous semblez trĂšs attachĂ© Ă  en dĂ©montrer le peu d’intĂ©rĂȘt patrimonial.

En fait, j’ai l’impression qui a 2 visions de l’investissement qui s’opposent et l’Or catalise cette confrontation : Ceux qui souhaitent « gagner du pognon Â» en investissement et ceux qui souhaitent « conserver la valeur de leur pognon Â» qu’ils ont (durement) gagner tout au cours de leur vie.
Dans le cas 1, l’or effectivement ne peut pas servir de par son caractùre improductif.
Dans le cas 2, l’or Ă  sa place et l’a prouvĂ© dans les annĂ©es 70, les annĂ©es 2000, en 2008 et en 2020 (inflation). En dehors ces periodes, qui correspondennt Ă  des periodes de croissance des marchĂ©s, l’or n’a plus sa place. Pourtant c’est dans ces periodes qu’ils font accululer un peu d’or, pour en avoir « le moment voulue Â».

La periode actuelle ets d’ailleurs intĂ©ressante : L’or explose, comme les marchĂ©s ce qui est une situation totalement nouvelle. Est ce que l’or n’est pas en train d’envoyer un signal sur une possible nouvelle crise ?

Donc pour revenir au cas 2, avoir de l’or dans son portfeuille avec des obligations, du cash et des actions permet en effet de conserver la valeur de son Ă©pargne dans le temps.

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VoilĂ , rien de plus, rien de moins.

Tous les actifs n’ont pas la mĂȘme utilitĂ©. C’est juste une question d’équilibre entre valeurs dĂ©fensives, valeurs refuges, valeurs de croissance et actifs alternatifs (pour vraiment se diversifier).

Tant qu’à chercher Ă  diversifier un portefeuille classique actions & obligations, et se protĂ©ger de l’inflation, il y a mieux que l’or : les « commodities Â» au sens large, de façon diversifiĂ©e (sans oublier bien sĂ»r les obligations indexĂ©es sur l’inflation, type TIPS ou OATi).
Oui, l’or peut jouer un - petit - rĂŽle de diversification de portefeuille / protection de l’inflation, mais il est moins performant pour cela qu’une part d’allocation « raisonnable Â» (3, 5, voire jusqu’à 10%) sur un panier large / diversifiĂ© de « commodities Â» (il existe une littĂ©rature acadĂ©mique abondante sur ces sujets).
Un tel panier a eu sur longue pĂ©riode (1900-2020) un rendement net d’inflation supĂ©rieur Ă  3%, avec une correlation aux pĂ©riodes d’inflation plus forte que celle de l’or, et une corrĂ©lation faible avec les actions. Et donc un meilleur « pouvoir de protection Â» Ă  l’inflation que l’or.
Et on peut trouver des ETF suivant le S&P GSCI index pour mettre une telle stratĂ©gie en Ɠuvre facilement.
Bref, la littĂ©rature acadĂ©mique privilĂ©gie un compartiment « commodities Â» plutĂŽt qu’or seul pour diversifier actions + obligations.

PS : sur trĂšs longue pĂ©riode l’or n’apporte presque pas rendement rĂ©el (net d’inflation, on est proche de zĂ©ro en rendement net annualisĂ©). Il ne faut se laisser biaiser dans son apprĂ©ciation par les comparaisons habituelles des « promoteurs de l’or Â» qui commencent systĂ©matiquement soit en 1970 (car la dĂ©cennie suivante, juste aprĂšs les accords de Bretton Woods de 1971, a Ă©tĂ© exceptionnelle pour l’or - surnommĂ©e la « golden decade Â» aux US - avec une croissance annuelle du prix de 30% en moyenne), soit en 2000 (juste avant la « lost decade Â» des actions) : ce sont les deux seules dates de dĂ©marrage d’une comparaison pour lesquelles un portefeuille 70 actions / 30 or fait aussi bien que 100% actions. Si on dĂ©marre la comparaison Ă  un autre moment, le portefeuille 70/30 sous performe nettement par rapport aux actions, ou par rapport Ă  un portefeuille classique 60 actions / 40 obligations.

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J’ai fais l’exercice du portefeuille 70/30 depuis 1990.
Crise de 2000 : en 100 % actions tu aurais récupérer la valeur de ton épargne vers 2008. En 70/30, en 2004.
Crise de 2008 : en 100 % actions, retour en 2014. En 70/30 en 2010.

L’or aussi sur cette pĂ©riode a jouer son rĂŽle d’amortisseur.

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@Bruno47, il ne s’agit pas vraiment d’a priori ou d’une aversion. Je tiens juste Ă  ce que ceux qui envisagent d’acquĂ©rir de l’or soient bien informĂ©s. Il y a une sacrĂ©e quantitĂ© de mythes autour de l’or !

Ce n’est pas surprenant, vu qu’on croit mieux connaĂźtre l’or qu’on a dans les histoires de pirates depuis notre enfance, contrairement aux actions, sans mĂȘme parler des contrats Ă  terme. :grin:

Plus je creuse le domaine de la finance, moins je fais confiance Ă  mon intuition. Il y a de multiples façons de mal investir en se laissant guider par des biais cognitifs donc on n’a mĂȘme pas conscience. Ce n’est pas parce qu’on a tous investi de maniĂšre mĂ©diocre Ă  un moment qu’il est souhaitable de continuer !

J’ai mĂȘme dĂ©tenu un peu d’or quand j’avais la vingtaine. HĂ© ouais. :slightly_smiling_face:

La question est donc : l’or mĂ©rite-t-il de faire partie du portefeuille d’un investisseur individuel ? Existe-t-il des alternatives plus pertinentes ? @TonyB a notamment prĂ©sentĂ© les indices de commodities qui remplissent mieux la fonction usuellement dĂ©volue Ă  l’or.

J’ai moi aussi constatĂ© que l’or a plutĂŽt bien marchĂ© ces quarante derniĂšres annĂ©es : un 70% actions / 30% or aurait obtenu le mĂȘme rendement composĂ© qu’un 60% actions / 40% obligations.

Toutefois, il l’a fait au prix d’une volatilitĂ© annualisĂ©e significativement supĂ©rieure (ratio de Sharpe autour de 0,55 contre 0,65). Le pire abaissement aurait Ă©tĂ© plus Ă©levĂ© avec l’or que les obligations. Bref, prendre de l’or aurait induit plus de risque, Ă  l’opposĂ© de la perception que les gens en ont !

Surtout, ces backtests ne sont valables qu’avec de l’or papier, qui a une fiscalitĂ© et des coĂ»ts de transaction similaires aux actions & obligations. Avec de l’or physique, ce serait probablement bien pire : coĂ»ts de transaction Ă©levĂ©s pour rĂ©Ă©quilibrer le portefeuille, frais de stockage (ou risque supplĂ©mentaire si on le garde sous son matelas)


Mais le point fondamental (qui s’applique Ă  tous les investissements), c’est qu’on ne peut pas juger une stratĂ©gie d’investissement que l’on doit dĂ©cider ex-ante Ă  partir de rĂ©sultats ex-post.

L’or a correctement fonctionnĂ© par le passĂ©, mais comment Ă©valuer la façon dont il fonctionnera dans le futur ? C’est ça qui nous intĂ©resse vraiment !

En tant que particulier, on peut vaguement estimer Ă  5/10 ans les rendements rĂ©els des actions, Ă  partir de leur prix actuel, des bĂ©nĂ©fices passĂ©s et estimĂ©s des entreprises (Shiller CAPE). Idem pour les obligations, si l’on connaĂźt leur rendement Ă  l’échĂ©ance et des estimations d’inflation (BCE, NY FED), on peut avoir une idĂ©e de leur rendement rĂ©el. On peut aussi estimer le rendement sans risque (Ă  long terme) Ă  partir des obligations indexĂ©es sur l’inflation.

Pour l’or, on assez a peu de mĂ©triques sur lesquelles s’appuyer. Les donnĂ©es Ă  (trĂšs) long terme semblent indiquer que l’or suit l’inflation mais sur des horizons supĂ©rieurs Ă  une vie humaine(*). Comme cela ne gĂ©nĂšre pas de cashflows, une hypothĂšse de travail raisonnable est que l’or suit l’inflation. C’est dĂ©jĂ  mieux que le cash !

Est-ce que ce sera le cas dans les 40 ans à venir ? Est-ce que l’or va faire moins bien que l’inflation ? Nul de le sait.

Est-ce qu’on peut s’appuyer sur le fait que l’or a fait ~8% annualisĂ©s depuis la fin de l’étalon-or pour prĂ©dire le futur ? Certainement pas.

Pour sĂ©lectionner un actif, il n’y a pas que son espĂ©rance de rendement. Un portefeuille se construit aussi en Ă©valuant les compromis entre le rendement et le risque. Trop de volatilitĂ© peut rendre un investissement mĂ©diocre, mĂȘme si son espĂ©rance de rendement est Ă©levĂ©e.

Quelle est donc la volatilitĂ© de l’or et comment varie sa corrĂ©lation aux autres classes d’actifs dans le temps ? Ou plutĂŽt, comment estimer ça dans le futur ?

Et bien le hic, c’est qu’on n’a pas beaucoup mieux en stock que de s’appuyer sur les donnĂ©es historiques. Souvent, ça se fait en prenant une moyenne (pondĂ©rĂ©e) entre le court (1 Ă  3 ans) et le moyen terme (10 ans).

  • Or : ~13% Ă  1 an, ~14% Ă  10 ans.
  • Actions : ~14% Ă  1 an, ~15% Ă  10 ans.
  • Obligs IG diversifiĂ©es : ~5% Ă  1 an, ~6% Ă  10 ans.

L’or est aussi volatil que les actions et bien plus que les obligs (sachant qu’on a eu le pire crash obligataire de l’histoire en 2022, la volatilitĂ© long terme est plus basse que ça).

Il faut reconnaĂźtre que l’or a une corrĂ©lation moindre que les obligations (surtout corporate) avec les actions. Mais l’écart de corrĂ©lation est assez minime si on regarde les obligations d’état de durĂ©e intermĂ©diaire (~5 ans).

Franchement, l’or n’est pas bien excitant par rapport à de la bonne vieille dette d’Etat.

Seule reste Ă©ventuellement sa valeur en tant qu’actif pour les situations catastrophique, du type guerre. Mais lĂ  il faut le comparer Ă  d’autres actifs, genre un potager et une citerne d’eau. :slightly_smiling_face:

@Bruno47 j’ai l’impression que tu as pensĂ© que je te volais dans les plumes : ce n’était pas du tout mon intention. Je mets les idĂ©es sur le ring, mais les seuls coups que je mets au gens c’est quand je leur offre une conso au bistrot. :wink:

(*) Puisque tu as levĂ© le point des institutions, le fait que l’or semble maintenir sa valeur Ă  long terme (si on dĂ©zoome sĂ©rieusement du graphe) peut le rendre intĂ©ressant pour une institution Ă  vocation « perpĂ©tuelle Â» telles que les banques centrales. Du reste, mĂȘme ces institutions ne font actuellement pas grand-chose de l’or qu’elle ont hĂ©ritĂ© d’avant la fin de l’étalon-or (1976). La Banque de France et la rĂ©serve US n’ont pas fait de transactions depuis plus de 15 ans. D’ailleurs, elles en dĂ©tiennent de telles quantitĂ© que le marchĂ© partirait probablement en sucette si elles cherchaient Ă  le liquider !

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@Go10, on est totalement en ligne sur le fait qu’il faut des actifs de diversification en plus des actions ! On dit juste que l’or remplit moins bien cette fonction que d’autres actifs car il induit plus de risque. :slightly_smiling_face:

IntĂ©ressant. Quel outil as-tu utilisĂ© ? avec quelles hypothĂšses ? En utilisant portfolio visualizer, et un re-balancing annuel, le portefeuille 60 actions US - 40 actions exUS bat le portefeuille 70 actions - 30 or, ce qu’on retrouve habituellement dans la littĂ©rature sur le sujet. Je suis preneur des hypothĂšses et du lien car ça stimule ma curiositĂ© :).

Aussi sur Portfolio Visualizer, en prenant les actifs suivants :
Actions :US Stocks Market
Obligations : Total US Bond market
OR : Gold

LE 60/40 est Ă©videmment un bon portfeuille largement documentĂ©. Il a vraiment pris cher en 2022. Est ce qu’une seule annĂ©e remet en question une stratĂ©gie Ă©pprouvĂ© ? non bien sur. Est ce que cette situation peut se reproduire ? Aucune idĂ©e.

Toujours est il qu’en prenant des actions, du cash, de l’or des obligations, quelque soit la periode, quelque soit les crises, ta courbe est totalement Flat. Tu fais Inflation + x% et tu as simplement conservĂ© la valeur de ton Ă©pargne.

PS : je gÚre actuellement 2 portefuilles : mon portefeuille privé et la tréso de ma GmbH.
Sur le privĂ©e, je recherche du rendement, l’or n’a pas sa place.
Sur la sociĂ©tĂ©, je me pose la question, car je souhaite baisser au maximum la volatilitĂ© du portefeuille. le Quatre-quart de Browne me semble pour le moment le meilleur compromis lorsque l’on a compris le rĂŽle des 4 classes d’actifs.
Mais je suis preneur d’idĂ©es et de critiques constructives sur la meilleure facon de conserver la valeur de ses sous-sous dans le temps, sans volatilitĂ©.

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@vincent.p je serais curieux de voir des simulations / backtests montrant que dans un portefeuille diversifiĂ©e, l’or a entrainĂ© une volatilitĂ© accrue.

Facile.

Portefeuille 1 : 70% US Stocks + 30% Gold
Portefeuille 2 : 60% US Stocks + 40% Intermediate treasuries

DurĂ©e de 40 ans depuis maintenant. Parce que c’est mon Ăąge. :wink:

MĂȘme CAGR, mais 2% de volatilitĂ© annualisĂ©e en plus avec l’or Ă  la place des obligs.

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Merci, c’est parfait. Il est quand mĂȘme amusant de constater qu’avec 30 % d’un actif qui ne sert totalement a rien, la valeur Ă  la fin est strictement la mĂȘme entre les 2 portefeuille.

D’ailleurs, si dans ton portefeuille tu remplaces le 40 % obligations, par 20 % obligations et 20 % Or, tu gĂ©nĂšres du rendement sans sacrifier trop de volatilitĂ© (Ratio de sharpe en Hausse), et je vois une droite plus Flat.

Je t’invite Ă  lire ce que j’ai Ă©crit au message prĂ©cĂ©dent sur l’estimation des rendements futurs : ce n’est vraiment pas anodin. Le fait qu’une stratĂ©gie ait marchĂ© dans le passĂ© n’est pas une garantie qu’elle marchera dans le futur.

On diminue le risque qu’une stratĂ©gie ne marche plus dans le futur en estimant au mieux ce qui pourrait se passer et en essayant de comprendre pourquoi les choses se passent comme elles se passent. On a de la chance, il y a des palanquĂ©es de bouquins et de chercheurs qui consacrent leur vie Ă  nous aider Ă  mieux investir.

Il nous faut embrasser la doctrine de l’AMF : les rendements passĂ©s ne prĂ©jugent pas des rendements futurs. :grin:

Ton prĂ©cĂ©dent message Ă©tait parfaitement clair. Et c’est justement parce qu’on ne peut pas prĂ©dire l’avenir que cette question doit se poser sur toute les classes d’actifs. Comment va Ă©voluer l’inflation, les taux d’intĂ©ret, le coĂ»t de l’énergie, la dĂ©mographie
 Les actions ont fait 10% annuel mais quid du futur ? quel est l’avenir de l’Euro ?
Donc au final est ce qu’il ne vaudrait pas mieux avoir un peu de tout. ?
Ca fait beaucoup de question sans réponse.

La diffĂ©rence, c’est que pour les actions et les obligations, la recherche empirique fournit un peu plus d’outils pour faire des estimations. Et tu as raison, la diversification doit ĂȘtre internationale !

On investit de toute façon dans un environnement alĂ©atoire avec paradoxalement assez peu d’historique au vu de sa volatilitĂ©. Sachant ça, je prĂ©fĂšre investir dans des actifs pour lesquels on a au moins une vague idĂ©e de pourquoi ça pourrait marcher dans le futur. :person_shrugging:

Si l’objectif est de trouver une basse volatilitĂ© pour un rendement attendu X donnĂ© du portefeuille, mais en cherchant toutefois Ă  obtenir un X significatif (genre 3 Ă  5%), alors on peut viser des actions monde plutĂŽt qu’US et des obligations d’état diversifiĂ©es (et plutĂŽt sur des durations courtes), avec une part importante d’obligations indexĂ©es sur l’inflation. Pour aller plus loin, rajouter quelques classes d’actifs et / ou styles « alternatifs Â» : commodities (plutĂŽt qu’or seul), un peu de private equity (si on peut se permettre une part non liquide), des stratĂ©gies « long / short Â» si on y a accĂšs (exemple : long sur obligations indexĂ©es sur l’inflation, short sur des obligations non indexĂ©es). A tout cela ajouter un peu de levier via le crĂ©dit si on obtient des conditions pas trop chĂšres (Euribor + 1% ou moins), en rĂ©duisant la part actions d’autant que nĂ©cessaire pour retrouver le rendement attendu (et alors normalement on a une volatilitĂ© plus basse). Eventuellement mettre un peu de REITS, de style Value, etc. Puis envisager de gĂ©rer le portefeuille de façon lĂ©gĂšrement dynamique en utilisant des indicateurs de marchĂ© pour « tilter Â» l’allocation (pour profiter de la prime « momentum Â»). Enfin, encore plus poussĂ©, mais beaucoup moins accessible, ajouter une pincĂ©e de hedge funds si on a accĂšs Ă  cette classe d’actifs dans des conditions favorables.
En gros, c’est comme cela que je gĂšre mes actifs personnels (pour l’instant cela a fonctionnĂ©, mais on ne peut rien dire sur le futur comme le rappelle fort justement @vincent.p.

Si l’objectif est par contre de conserver impĂ©rativement la valeur nette d’inflation du portefeuille, en Ă©vitant d’aller en nĂ©gatif, sans chercher un X% supplĂ©mentaire, donc en baissant au maximum la volatilitĂ© du portefeuille, la rĂ©ponse c’est de construire une Ă©chelle d’obligations indexĂ©es sur l’inflation, avec des durations « miroirs Â» de tes sorties de cash prĂ©vues (ce que les anglo saxons appellent un « TIPS ladder Â» avec un « liability-matching Â»).
Toutes mes excuses si c’est un peu technique / pas clair.

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TrĂšs interessant quand on a de solides connaissances en investissement et si on veut avoir une gestion plus active.
Pour le gars qui est dans une gestion totalement passive, tu prends des actions, des obligatiosn,de l’or, du cash, tu rĂ©Ă©quilibres 1 fois par an et tu es normalement tranquille et tu t’apercois mĂȘme pas des crises.