Investissement éthique (Islamique)

Ces arguments sont connus dans la sphère des réformistes, ils ont aussi été portés par Iquioussen. Il n’en demeure pas moins vrai qu’il s’agit d’avis très très marginaux (voire moins, sont-ils portés par un mujtahid reconnu parmi les gens de la sunna et du consensus ?), et ceci suffit pour les mettre de côté en tant que non mujtahid.

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Qui englobes-tu dans la sphère des réformistes, paysage francophone ou plus loin ?

IQIOUSSEN a prôné une position qu’on pourrait qualifier de similaire en effet, même si son argument principal était plutôt -de ma compréhension- la généralisation du besoin dans la communauté (الضرورات تبيح المحظورات [la nécessité autorise l’interdit]). Il y a aussi un Adnan IBRAHIM par exemple qui abondait dans ce sens même s’il est peu connu dans le paysage francophone je pense. Mais perso c’était la première fois que j’entendais quelqu’un argumenter sur l’exégèse ou l’interprétation du texte en lui même en mettant en évidence que le soi-disant consensus sur la question tenait davantage de l’occultation de certains avis plutôt que d’un recensement transparent de l’ensemble des positions.

BADJRAFIL appuyant sur l’avis des 4 écoles juridiques en déclarant que le Riba du Coran n’a rien à voir avec le prêt à intérêt et que les 4 écoles juridiques réfutaient le Riba dans la monnaie n’ayant pas de valeur intrinsèque, j’ai du mal à comprendre à quel moment s’est opéré la bascule si la position majoritaire était actuellement intérêt bancaire = Riba. D’autant plus qu’Al Azhar a pris position en 2002 déjà me semble-t-il sur la licéité des intérêts bancaires à taux fixe, et des personnalités comme Al Qaradhawi et Ali Gomaa tiennent également le même discours sauf erreur de ma part.

Aucune intention de ma part en ce jour de jeune de polémiquer ou de semer la zizanie mais j’essaye simplement de comprendre quitte à parfois réfléchir à l’encontre de moi même ou d’un discours qui se voudrait dominant.

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Il est assez connu que l’usure est interdite dans toutes les religions, à ceci près :

  • Dans le judaïsme, elle est autorisée envers les étrangers, pas pour les juifs entre eux.
  • Dans la chrétienté, l’usure a toujours été interdite, puis cela a évolué pour autorisé les usures à faible intérêt, mais c’est une altération de la bible par des hommes qui s’en sont donné l’autorité.
  • Dans le Coran, l’usure a toujours été décrite comme le « Riba » car présente dans les sourates 275-279, ce ne sont pas des hadiths. Il n’appartient pas à des explicateurs d’en dériver le sens premier ou de l’autoriser. Le Riba envers autrui est interdite, qu’elle soit minime ou excessive.

La raison en est simple : ce que je dois rembourser avec intérêt m’impose de passer du temps à gagner cet argent supplémentaire et devient donc une forme d’exploitation par le profit du besoin d’autrui, ce contre quoi il faut éviter les abus et les cycles d’endettement ou, d’une manière générale, éviter les prises de position dominantes des uns sur autrui. L’excuser au nom de la nécessité me parait plus blasphématoire que rationnel, si l’on reste dans une interprétation stricto sensus des textes sacrés, c’est entendu.

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Hello Aristote , Je comprends que les arguments de M. Bajrafil suscitent des réflexions sur la notion de riba (usure) et son application dans le contexte moderne.

Le Dr. Talal Lahlou, expert en finance islamique, a abordé ces questions dans sa conférence intitulée “Doutes levés sur l’intérêt bancaire”. Voici une synthèse de sa position en réponse aux points soulevés :

  1. Nature des prêts modernes et contexte historique :

Bien que les formes actuelles de prêts bancaires n’existaient pas à l’époque de la révélation ou des quatre imams, le Dr. Lahlou souligne que le principe du riba transcende les époques. L’interdiction de l’usure est basée sur des principes éthiques visant à prévenir l’exploitation, applicables indépendamment des évolutions des pratiques financières.

  1. Définition du riba dans le Coran :

Le terme “Al-Riba” dans le Coran fait référence à l’usure en général. Le Dr. Lahlou explique que cette interdiction englobe toute forme d’intérêt excessif ou injuste, et n’est pas limitée aux pratiques spécifiques de l’époque prophétique.

  1. Débat sur la nature du riba :

Le Dr. Lahlou reconnaît que la définition précise du riba peut varier selon les interprétations, mais il insiste sur le consensus général concernant l’interdiction de l’usure, notamment des intérêts fixes et prédéterminés.

  1. Unanimité sur l’interdiction du riba :

Il souligne que, malgré les divergences sur certaines transactions, il existe un consensus parmi les savants sur l’interdiction des prêts avec intérêts, considérés comme une forme de riba.

  1. Authenticité de la citation sur le riba :

Concernant la citation “Kullu qardh jarra manfa3a fahowa Riba”, le Dr. Lahlou reconnaît que ce n’est pas un hadith prophétique authentique, mais il note que le concept sous-jacent est soutenu par d’autres textes et principes islamiques.

  1. Absence historique des prêts à intérêt :

Le Dr. Lahlou admet que les prêts à intérêt, tels que pratiqués aujourd’hui, n’étaient pas courants dans la culture arabe préislamique. Cependant, il affirme que l’interdiction du riba s’applique à toute forme d’intérêt injuste, quelle que soit son origine culturelle ou temporelle.

  1. Distinction entre riba et intérêt :

Il clarifie que, selon la jurisprudence islamique, tout intérêt n’est pas nécessairement considéré comme du riba. Par exemple, des transactions comme la vente échelonnée (taqsit) ou la mourabaha sont permises lorsqu’elles respectent les principes éthiques de l’Islam.

  1. Riba al-fadhl et monnaies fiat :

Le Dr. Lahlou reconnaît que les écoles juridiques ont des opinions variées sur l’application du riba aux monnaies modernes sans valeur intrinsèque. Toutefois, il insiste sur la nécessité d’adapter les principes islamiques aux contextes contemporains tout en préservant l’éthique financière.

Pour une compréhension plus approfondie de ces points, je t’encourage à visionner la conférence complète du Dr. Mohamed Talal Lahlou disponible ici :
https://youtu.be/ecC1__-d17o?feature=shared

Je ne comprends pas ce topic

qu’est ce que vous ne comprenez pas ? on pourra peut être vous expliquer

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Est-ce que certains d’entre vous investissent dans des ETC Physical Gold.
Si oui, lesquels ?

Tout, pourquoi c’est un cas à part ?

Bonjour,
Oui personnellement dans l’Invesco Physical Gold ETC, ticker SGLD.

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Une question bête par rapport à cela : comme il s’agit d’or, tu les comptabilises lors de ton paiement de la zakat al-maal ?

Pour moi c’est évident qu’il faut le comptabiliser.

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Sans aucun doute qu’il faut payer zakat lmal

Personne capable d’expliquer la différence du coup

En islam on ne peut pas investir dans des entreprise qui sont illicite soit en terme d’activité (arme,jeux de hasard,porc…) ou en terme du rapport avec l’usure (banque ou taux d’endettement > a un cerain seuil)
donc pour investir sur les etf indices on a besoin d’avoir ces filtres appliqués d’ou notre discussion par rapport a ce qui existe sur le marché (support shariah compliant )
c’est vraiment les grosses lignes et si vous avez d’autres questions n’hesitez pas

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Mais du coup tout les ETF classiques c’est impossible genre sp500, world ect

C’est ce qu’il me semblait mais je voulais en avoir la confirmation…

Je reviens un peu sur une question qui s’était posée dans le sujet concernant des actions incluses dans les ETFs mais qui ne seraient plus conformes à la finance islamique à partir d’une certaine date. J’étais en train de lire le « Supplément » publié par HSBC pour l’ETF MSCI World Islamic (https://www.assetmanagement.hsbc.fr/api/v1/download/document/ie000x9fti22/fr/fr/supplement).

Dedans, ils y expliquent, en gros, que les plus-values effectuées avant la date où une entreprise n’est plus considérée halal sont conservées mais qu’à partir de cette date-là, ils reversent toutes les plus-values en guise de purification (comme ils le font pour les faibles gains provenant de certaines activités des entreprises). Voir la page 10 du document.

Mais du coup, la question se pose pour Microsoft qui est n’est pas considérée comme halal par l’application Musaffa et « questionnable » par Zoya et qui compte pour 18,18% pour l’ETF d’HSBC…

Sinon, d’après ce même document, « le Comité de Charia établira chaque année un certificat de conformité à la Charia pour le Fonds ». Je l’ai cherché pour cet ETF mais je ne le trouve nulle part sur leur site, est-ce que quelqu’un sait où le trouver ? Idem pour les autres ETFs islamiques, ça pourrait être utile de regrouper les informations intéressantes au même endroit…

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Oui c’est bien ca malheureusement mais il existe des alternatives shariah compatible qui sont disponible que pour l’assurance vie ou CTO mais pas pour le PEA .
tu pourras les trouvé en allant plus haut dans ce thread

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Bien sûr !

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Merci c’est plus clair

Salam alaykum,

Hier, en cherchant où ouvrir un second CTO en plus de celui que j’ai ouvert sur TR, j’ai cherché où est-ce que les ETF HSBC capitalisants était disponibles et j’ai réussi à tous les trouver sur le site de Fortuneo :

Sachant que Fortuneo propose un plan d’investissement plutôt intéressant (Offre Starter : 1 ordre inférieur à 500€ par mois), j’ai sérieusement envisagé d’ouvrir un compte chez eux. Le seul doute que j’avais est de pouvoir effectivement investir dans ces ETFs une fois le CTO ouvert : je me disais qu’ils les avaient peut-être juste référencés sur leur site. Mais bon, c’est marqué « Acheter » et « Vendre » donc je suppose que c’est possible.

Quelqu’un qui a un CTO chez Fortuneo pourrait-il vérifier svp ? Merci :slight_smile: