La règle des 4% n'est plus d'actualité!

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Un sujet sur lequel un retour de la communauté serait vraiment intéressant !

Ayant moi-même appliqué cette règle dans le passé pour fixer mes objectifs, je serais preneur des réflexions des uns et des autres sur le sujet :

  • avez-vous changé vos hypothèses de patrimoine nécessaire pour être " financièrement indépendant" ?
  • pour ceux qui ont atteint leur cible « FIRE » et vivent de l’application de cette règle, avez-vous changé votre pourcentage, voire adapté votre budget de dépenses annuelles ?

La pertinence de la « règle des 4% » est largement débattue actuellement, compte tenu des « chocs » connus par les marchés (actions, obligations, immobilier, cryptos, etc) en 2022.
Beaucoup d’analystes recommandent plutôt 3% voire moins (et donc viser un patrimoine de 33 fois ses dépenses, voire plus, au lieu de 25 fois).
A titre d’exemple, la dernière vidéo de Ben Felix (chaine que je recommande fortement) sur le sujet : The 2.7% Rule for Retirement Spending - YouTube qui évoque une nouvelle « règle des 2,7% ».
Vanguard a sorti une étude approfondie qui permet de factualiser le débat : « Fuel for the fire : updating the 4% rule » (https://corporate.vanguard.com/content/dam/corp/research/pdf/Fuel-for-the-F.I.R.E.-Updating-the-4-rule-for-early-retirees-US-ISGFIRE_062021_Online.pdf)

Après, chacun peut « jouer » avec des outils pour se faire sa propre opinion, et évaluer ses risques : de l’outil le plus simple (firecalc.com) au plus complexes (comme portfoliovisualizer.com, personalcapital.com, etc).

Ce que j’ai fait moi-même, et je vise du coup plutôt 3 à 3,5 % (donc un multiple de 30 fois les dépenses).

Des avis ?

Et bonne année à tous !

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Bonjour,
En parcourant les même sources, on voit que cela est très dépendant des hypothèses de départ: Veut on conserver le capital ou bien ne rien laisser aux héritiers ? Le séquencement des revenus, etc…
Pour ma part je pense qu’il faut rester flexible dans son approche, et notamment dans les dépenses, pour éviter les déconvenues.

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Bonjour,

Pour ma part, j’avais déjà prévu de changer le pourcentage et descendre à moins.

J’avais écrit ceci dans mon blog il y a quelques temps de descendre à 2 ou 3% par sécurité. (il faudrait vraiment que je le reprenne mais les projets font que j’ai eu moins de temps).

Par contre, il y a une donnée qui peut être intéressante à prendre en compte : la retraite que l’on touchera à ce moment là.

Elle ne sera pas folle mais c’est toujours ça de pris au final car la majorité d’entre nous aura cotisé.

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Afin de déterminer mon taux de retrait, j’ai beaucoup potassé le blog Early Retirement Now. L’auteur est un ancien matheux de la Fed et asset manager aux USA, FIRE depuis 2018.

Contrairement à pléthore de blogs qui serinent trop souvent la « règle des 4% » sans trop se poser de question et où l’on brandit hâtivement l’étude Trinity (qui ne s’applique pas aux FIRE, à moins que vous n’escomptiez pas vivre plus de 30 ans après votre FIRE), ce blog envoie de la bonne grosse simulation pour prouver ses dires. Il montre aussi que la flexibilité dans les dépenses a des limites.

L’auteur a publié une ribambelle d’articles où il explore des techniques de mitigation du risque de séquence (= un gros crash juste au début de ta retraite fait beaucoup plus mal que 10 ans après, car entre-temps ton capital a composé plus vite que tu n’as retiré). 55 articles, chacun étant un gros morceau avec des graphiques et des analyses poussées !
De quoi occuper les longues soirées d’hiver. :sweat_smile:

Surtout, il fournit un modèle Excel sophistiqué où l’on peut voir comment un portefeuille se serait comporté dans l’histoire. On peut y ajouter son âge, sa durée de retraite, le taux de préservation du capital, des revenu locatifs, de la dette, les pensions de retraite… Le modèle te sort des résultats avec le taux de retrait qui aurait survécu aux pires configurations, les taux de retraits par décile selon ta sensibilité au risque.

Prêt à prendre 10% de risques de finir à la rue lorsque tu seras octogénaire ? Ca peut se simuler.

C’est à adapter par moment car c’est pensé pour les US (fiscalité et véhicules d’investissements différents), mais les grandes lignes restent valables.

En synthèse, chacun doit adapter son taux de retrait à sa situation (âge, droits potentiels à la retraite, assets non financiers, etc.) et peut le réévaluer régulièrement. Dans mon cas et compte tenu des P/E ratios actuels, j’estime pouvoir dormir sereinement avec un taux de retrait de 3,4% à 3,5%. Sachant que sur ce sujet particulier, j’ai une aversion au risque certaine…

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l’outil prédit dans finery est un moyen de répondre à la question non ?
En revanche cela ne tient pas compte des revenus de retraite suite aux années de cotisations en France.

L’outil Predict et le simulateur ERN dont je parlais ne répondent pas à la même question. L’un s’intéresse au chemin, l’autre à l’arrivée. :grinning:

Le modèle est opaque, mais il me semble que Predict simule ton effort épargne et les évolutions de tes investissements en fonction de leur rendement (a priori juste les actifs cotés, pour l’immo je ne sais pas ce qu’il calcule) afin de déterminer la date où ton magot atteindra 25x tes dépenses annuelles.

Autrement dit, Predict estime combien de temps il te faut pour atteindre les fameux 4% (qui ne sont qu’un ordre de grandeur, la réalité est bien plus subtile).

L’outil ERN permet d’évaluer quel montant mensuel tu pourras dépenser ad vitam pour une taille de magot donnée, tout en tenant compte de tes revenus post-FIRE et de moultes subtilités.

En d’autres termes, il te permet de savoir combien accumuler, sans se préoccuper du temps qu’il te faudra pour y arriver.

Tu connais une version de l’outil ERN pour la France ?

Non, mais les options du modèle ERN permettent de simuler pas mal de portefeuilles différents (actions US, mondiales, obligations US) et d’inclure des revenus supplémentaires à partir de la date de ton choix (ex : investissement locatif, retraite).

Il faut ensuite ajuster les retraits de l’imposition (i.e. faible voire nulle au début car une grosse partie de ce que tu retires est du capital, élevée après plusieurs décennies lorsque tu retires principalement de la plus-value) et là ça devient un peu rock & roll si tu veux plus que des ordres de grandeur. :sweat_smile:

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Très interessant, peut être que faire une stratégie à dividende est la meilleur des solutions au final…

Ce blog est une bible, merci beaucoup :pray:
Je sens que je vais dévorer chaque article…

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Attention, y a une faille spatio-temporelle cachée dans ce blog. Tu commences à lire et tu en ressors trois mois plus tard. :grin:

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Très interessant, peut être que faire une stratégie à dividende est la meilleur des solutions au final…

Je suis plutôt circonspect sur cette stratégie (l’auteur du blog ERN aussi d’ailleurs) :

  • Sélectionner des actions à dividende, c’est faire un pari sur la surperformance d’un segment du marché actions plutôt que sur le marché global. L’argent est fongible : la seule chose qui compte c’est la valeur globale de tes investissements, peu importe que leur évolution soit liée à des dividendes réinvestis ou à une revalorisation du prix des actifs (aux effets d’enveloppe fiscale près).
  • C’est aussi plus incertain : lorsque le marché prend le bouillon, les entreprises ont aussi tendance à réduire le versement des dividendes.
  • En France la fiscalité des dividendes est identique à celle des plus-values : vendre des actions pour retirer un montant équivalent à celui des dividendes ou encaisser les dividendes, cela revient au même d’un point de vue fiscal.
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Et que penses-tu des ETF distribuants ? À mon sens, c’est un investissement qui se veut des plus passifs, car il n’y a pas besoin de se prendre la tête à acheter et vendre, et le risque est très diversifié.

Je suppose que tu parles d’un ETF sur un indice large, genre MSCI World : alors oui ça me semble aussi diversifié en distribuant qu’en capitalisant.

Mais est-ce plus « passif » qu’un ETF capitalisant ? Est-ce que ça va t’éviter de faire des achats/ventes ? Je ne pense pas que ce soit le cas dans la pratique !

Si tu es en train de constituer ton capital :

  • Tu vas faire des versements réguliers : c’est à ce moment que tu vas regarder sur quelle classe d’actif investir pour rester aligné sur ton allocation cible. Avoir des dividendes qui poppent de temps en temps ne va pas simplifier l’opération, bien au contraire.
  • Sur PEA, il te faudra retirer les dividendes pour les mettre sur un support obligataire ailleurs (donc avec imposition au passage) ou les réinvestir en actions (donc avec frais de courtage).
  • Si c’est sur de l’Assurance Vie, effectivement les dividendes iront sur du fonds Euros, ça ne change rien à la logique de tes versements récurrents (si tu as du fonds Euros dans ton allocation).
  • Sur CTO, tu te retrouves à réinvestir ces dividendes en payant des frais de courtage et de l’imposition. Tu perds de la rentabilité par rapport à du capitalisant.

Si tu es FIRE :

  • Le montant collecté dépend du taux de dividendes versés, qui varie selon l’état de l’économie et la stratégie des entreprises. Comme tu voudras probablement plus retirer que les seuls dividendes (moins de 2% annuels sur le MSCI World), tu auras de toute façon à vendre des actifs pour compléter.
  • Si tu détiens un ETF distribuant dans une enveloppe fiscale (PEA ou assurance-vie), tu auras de toute manière à faire un retrait pour obtenir le cash. Ca ne fait pas vraiment gagner en simplicité par rapport à faire une vente + retrait (sur PEA) ou un rachat partiel (en AV).
  • Hors enveloppe fiscale (en compte titres ordinaire), effectivement c’est kif-kif, mais ça veut dire que tu as été freiné par l’imposition des dividendes tout au long de la constitution de ton capital.

Donc je dirais avantage au capitalisant. Mais ça ne va pas radicalement changer la face du monde pour autant, les dividendes ayant significativement moins d’impact que le prix des actifs dans un indice large !

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J’aurais tendance à dire que oui, de manière générale, les dividendes sont trop dénigrées parce que c’est plus complexe de choisir de bonnes entreprises. Mais ce n’est pas impossible.

Dans chaque stratégie, tu vas avoir des back test pour te prouver que l’une est meilleure que l’autre, que telle enveloppe est meilleure que l’autre. Tu trouveras aussi ça pour les dividendes.

Personnellement, devoir vendre mon capital, et le rogner pour une succession ne me plait pas. Par contre, que la bourse monte ou baisse et toujours avoir un revenu qui arrive (parce que là aussi, des entreprises qui ne baissent pas leurs dividendes en période de crises, et qui les augmente depuis X années, ça existe. Et les entreprises à dividendes ont un cours qui réagi moins fortement aux crises que les autres) me parait être quelque chose à prendre vraiment en considération.

En tout cas, bien plus que ce qui est dit ici dans le discours « conventionnel ».

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Je suis curieux d’avoir des backtests de mode de sélection d’actions selon des critères à définir ayant de meilleures performances que leur indice de référence.

Moi aussi, sachant que c’est toujours plus facile de faire ce backtest avec les infos d’aujourd’hui.
Chirac disait : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir » :wink:

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Pas forcément Chirac mais plutôt Pierre Dac. :wink:

Bref, entre actions à dividendes et ETF capitalisants, je pencherais pour la seconde option sans doute parce que la diversification me semble plus simple (et le risque moindre, ainsi que le rendement il faut le reconnaître).

Quant à la règle des 4% je n’y ai jamais réellement porté attention, d’instinct j’irais vers un pourcentage variable selon les années, selon l’inflation, le pouvoir d’achat… En l’an 2000 la baguette de pain coûtait 0,64€. Donnez-moi son prix en 2045 et je saurai quel pourcentage prévoir (et encore, c’est pas certain).

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Quant à la règle des 4% je n’y ai jamais réellement porté attention, d’instinct j’irais vers un pourcentage variable selon les années, selon l’inflation, le pouvoir d’achat… En l’an 2000 la baguette de pain coûtait 0,64€. Donnez-moi son prix en 2045 et je saurai quel pourcentage prévoir (et encore, c’est pas certain).

Le taux de cette fameuse règle détermine le montant annuel réel que tu peux retirer sans arriver à sec. C’est-à-dire que la première année tu retires ce % en nominal, mais toutes les années suivantes, tu ajustes en fonction de l’inflation. Tu pourras probablement acheter ta baguette en 2045 quel que soit son prix nominal !

C’est le « 4 » de la règle qu’il faut prendre avec de (longues) pincettes. Le taux effectif que tu peux retirer varie en fonction de paramètres tels que :

  • ton âge. Si tu prends ta retraite à 110 ans, tu te doutes bien que tu peux taper plus allègrement dans ton capital que si dois en vivre à partir de tes 40 ans.
  • les conditions de marché. Si tu prends ta retraite juste après un gros crash, les actions vont généralement très bien performer à court terme et tu pourras piocher plus que 4%.

Evidemment, il faut partir de l’hypothèse que les relations entre l’inflation et le rendement des actifs vont rester raisonnablement similaires à l’avenir.

Les prévisions sont difficiles surtout lorsqu’elles concernent l’avenir, mais le passé reste l’un des meilleurs estimateurs dont on dispose, surtout lorsqu’on diversifie !

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