Entre diversification et expertise

L’important est de te lancer, peu importe que tu partes sur du 40/60, du 50/50 ou du 60/40. Tu pourras toujours ajuster ton allocation avec du levier plus tard lorsque tu seras Ă  l’aise avec le concept (mais peut-ĂȘtre que tu jugeras que ce n’est pas pour toi).

MĂȘme s’il te faut un an pour te faire ton idĂ©e, ce n’est pas grave : en un an, tu n’accumules pas tant de levier fiscal que ça donc tu ne perdras pas grand-chose Ă  changer de crĂšmerie pour hĂ©berger tes investissements. :slightly_smiling_face:

Le levier, il y a plusieurs façons d’en faire :

  • CrĂ©dit immobilier, voire hypothĂšque sur un bien dĂ©jĂ  payĂ©. :wink:
  • Avance sur assurance-vie.
  • Compte sur marge (il n’y a pas 107 courtier qui le proposent, aucun français Ă  ma connaissance).
  • Investissement avec des futures.

Et toute combinaison des 4 !

Si tu as des biens immobiliers en SCI, tu as peut-ĂȘtre une holding ? Ca peut ĂȘtre un trĂšs bon plan pour faire du levier.

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Tu as bien ciblĂ© : l’important est de commencer Ă  investir

Je suis un tout tout petit portefeuille 100 k€ à organiser + un mensuel à placer

Comment me lancer ? DCA 12 mois pour mes 100 k€ ?

Lump Sum sur la partie obligataire et DCA sur MSCI ?

Sur la partie obligataire, tu peux y aller d’emblĂ©e. Ce n’est guĂšre volatil et il y a peu de risques de te prendre une grosse banane alors qu’on sort Ă  peine du plus gros crash obligataire de l’histoire.

Sur la partie actions, comme le plus gros de ton épargne est derriÚre toi (et à te lire, stocké dans la pierre) tu peux y aller en plusieurs fois, oui. Comme on est à un plus haut historique, tu seras plus serein. :slightly_smiling_face:

Tu comptes partir sur quelle(s) enveloppe(s) ?

Mon Ă©pargne principale est uniquement dans ma RP ( fraĂźchement sortie de terre en 2022 et satisfait de son estimation Ă  la valeur du marchĂ© d’aujourd’hui malgrĂ© la conjoncture immobiliĂšre 
je dis bien Ă  la valeur du marchĂ© actuel et non Ă  la valeur potentielle ).

La partie financiĂšre, aprĂšs avoir dĂ©poussiĂ©rĂ© nos vieux trucs rĂ©glementĂ©s, se rĂ©sume aux 100 k€.

A cela on peut y ajouter un mensuel de placement.

Nos rentrées du travail sont suffisantes pr un couple sans dette ni emprunt et enfant qui vole de ses propres ailes.

Comment je vois l’organisation de l’enveloppe :

75 k€ ( 60/40 )
25 k€ ( ? )
750€/mois ( ? )

Bonjour @vincent.p, je me permets une question sur ton allocation avec du SRI.

Sensible au sujet ESG, j’aurais aimĂ© avoir une allocation simple/efficace. Seulement :

  • Il n’y a pas d’ETF World SRI en PEA d’oĂč ton choix d’y souscrire en AV,
  • MĂȘme en AV, les compositions des ETFs me laissent dubitatif sur l’impact rĂ©el,
  • Certains disent qu’un ETF classique sera « auto-nettoyant Â» sur l’ESG.

Pourquoi en as-tu ? Impact écologique, réplication physique/synthétique, réduction du risque, PEA plein et simplement pour changer, autre
?

DĂ©butant, j’avais fini par suroptimiser en choisissant une allocation complexe pour pas grand chose : 4 ETFs US/EU/EM/Japon non-SRI et 4 autres SRI, chacun sur PEA si possible sinon AV pour optimiser les (faibles) frais et impĂŽts. Je me rends compte que c’est assez superflu, donc j’aimerais repasser vers un ETF World simple. Mais investir massivement en AV pour du SRI alors que mon PEA est loin d’ĂȘtre plein me gĂȘne, notamment pour les 0.5%/an de frais d’UC non nĂ©gligeables, en plus de l’impact rĂ©el incertain (il y a Tesla, Home Depot, Verizon, Walt Disney, bof en trajectoire climat
).

Ainsi, j’aimerais comprendre ton raisonnement autour du SRI qui t’a menĂ© Ă  ton allocation :slight_smile: Je me joins Ă  tous les mercis collectifs pour tes rĂ©ponses !


En somme : oĂč placer le SRI sur l’échelle diversification ↔ expertise ? Impact, enveloppes, et optimisation frais/impĂŽts ^^

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CoĂŻncidence, je viens d’écrire un pavĂ© sur la question du SRI.

En gros, je ne sais pas encore si ce type d’investissement est pertinent. Mais que ce soit MSCI World SRI ou classique, on parle d’un indice Large Caps diversifiĂ© : s’il y a un Ă©cart de performances Ă  long terme, il ne sera peut-ĂȘtre pas trĂšs punitif. :person_shrugging:

AprĂšs, tu as raison, je n’aurais peut-ĂȘtre pas autant en SRI si j’étais en train de remplir mon PEA, notamment parce que ce n’est pas pratique sur cette enveloppe.

Comme l’AV est surtout utile pour la succession ou pour faire des rĂ©Ă©quilibrages sans Ă©vĂ©nement fiscal, c’est principalement une enveloppe dans laquelle on a tendance Ă  avoir une majoritĂ© d’obligations : il faut qu’elle soit sacrĂ©ment garnie avant qu’il y ait de quoi y caler des actions (en supposant qu’on a un PEA Ă  cĂŽtĂ©).

Reste donc le CTO (avec levier pour a minima compenser l’absence d’avantage fiscal du PEA) oĂč l’on peut plus aisĂ©ment s’autoriser un bout de SRI
 Sans avoir la certitude de faire avancer le schmilblick, sans mĂȘme parler du fait qu’on se met probablement des bĂątons dans les roues Ă  long terme


Plus j’y pense, plus je me doute de la pertinence d’inciter les entreprises Ă  amĂ©liorer leurs pratiques via nos choix d’actifs cotĂ©s. :thinking: Mon avis n’est pas encore trĂšs Ă©tayĂ©.

Je me permets un petit up en rĂ©ponse Ă  @MadeInJack et @vincent.p (merci pour le pavĂ© sur l’autre fil d’ailleurs et vos interventions respectives en gĂ©nĂ©ral)

Une question me taraude: quand on est sur des ETF Ă  replication synthĂ©tique (type le cw8 sur PEA), quel niveau de dĂ©tail et de garantie SRI/ESG a t on vraiment sur le panier de swap pour garantir que globalement le total serait encore dans les clous du label machin ou truc demandĂ© par l’utilisateur ? Pour simplifier disons une rĂ©plication synthĂ©tique totale sinon j’ai peur de ne pas rĂ©ussir Ă  comprendre si on prend du partiel.

Je suis peut ĂȘtre hyper pessimiste et fataliste mais j’ai du mal Ă  faire confiance Ă  des labels sur des entreprises colossales, dont les activitĂ©s sont rĂ©parties partout dans les monde, avec des sous traitants (oĂč arrĂȘtons nous l’évaluation), des clients qui ont chacun un impact. Le faire pour un cĂŽtĂ© incitatif je peux comprendre (pas sure de croire Ă  un impact mais admettons), par contre quelle confiance on a dans les donnĂ©s et informations fournies? Dans la logique de on ne trouve que ce qu’on cherche, j’ai un peu l’impression qu’on accentue les initiatives positives allant vers les labels mais il y a tout un pan d’activitĂ© non quantifiĂ© et sĂ»rement non quantifiable quand bien mĂȘme on parlerait de notre propre sociĂ©tĂ© qui aurait le SRI ESG chevillĂ© au corps.

Alors rajoutons Ă  cela l’effet des rĂ©plications synthĂ©tiques oĂč il y a encore d’autres entreprises impliquĂ©es, je ne sais pas
(mais peut ĂȘtre que je ne comprends pas assez ce mĂ©canisme pour le moment)
Désolée de la dispersion mais finalement je trouvais que le point était lié au sujet initial de diversification et expertise

Curieuse d’avoir des avis et ou informations pour aider à cerner ce sujet

Mmmh, c’est vrai que la couche de rĂ©plication synthĂ©tique ajoute une complexitĂ©. J’ai pas de SRI en rĂ©plication synthĂ©tique, je ne m’étais jamais posĂ© la question. :thinking:

Mais au final, toutes les actions sur le marchĂ© doivent avoir un propriĂ©taire. En achetant du SRI tu rĂ©duis l’espĂ©rance de rendement de ces actifs et tu augmentes celle des non SRI. Ca veut dire que quelqu’un sera prĂȘt Ă  te swapper la performance des ses actions SRI contre du panier pas SRI, ce qui inciterait les ETFs Ă  constituer un panier pour lequel il y a de la demande
 Donc potentiellement pas SRI.

Anyways, comme on est sur du marchĂ© secondaire, on ne change pas grand-chose avec nos investissements cotĂ©s de particulier. Je pense que l’action individuelle est plus efficace par d’autres chemins que l’investissement cotĂ©. :slightly_smiling_face:

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Pour ce qui est de la validitĂ© des dĂ©marches SRI, je rĂ©pondrais simplement avec un apprentissage de mon expĂ©rience pro : ce que l’on ne mesure pas ne s’amĂ©liore pas.

Mieux vaut une mĂ©trique un peu daubĂ©e que pas de mĂ©trique du tout. On peut toujours l’amĂ©liorer au fur et Ă  mesure que nos connaissances augmentent.

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@vincent.p DĂ©solĂ© pour mon dĂ©lai de rĂ©ponse je n’ai pas vu le temps passer :sweat_smile: et merci !

Je suis en phase, j’étais convaincu au dĂ©but en premiĂšre approche, mais en rĂ©flĂ©chissant un peu on commence a douter d’une quelconque efficacitĂ© d’investir ESG sur des Large Caps.

Par exemple, financer les entreprises dĂ©jĂ  vertueuses augmente le coĂ»t du capital pour les mauvaises boĂźtes. Elles ont donc le choix de (1) rĂ©duire leur activitĂ© pour financer une mise en conformitĂ© ESG, peu souhaitable pour les dirigeants et actionnaires, ou (2) maximiser leur business tant qu’il dure, Ă  Ă©liminer par la rĂ©glementation. Puisque la majoritĂ© va probablement choisir (2), finalement on pourrait reculer l’action climatique en rĂ©duisant leurs financements :person_shrugging:

Ça n’invalide pas l’envie d’investir vert bien sĂ»r, notamment pour augmenter la demande de labels/mĂ©triques/politique mieux foutus, mais il y a peut-ĂȘtre des effets de bord inĂ©vitables
 Ce qui s’ajoute Ă  tes rĂ©flexions dĂ©jĂ  sources de doutes.


@Amelie4 honnĂȘtement j’ai l’impression que la rĂ©plication synthĂ©tique existe juste pour contourner des contraintes lĂ©gales, genre du PEA, il n’y a aucune intention Ă©thique (on pourrait presque avancer que c’est une technique d’évasion fiscale
 Oops je voulais dire optimisation :face_with_hand_over_mouth:).

Je ne sais pas sur quelles entreprises EuropĂ©ennes un ETF synthĂ©tique investit, et si cela change pour un indice ESG. Mais de toute façon, cette technique contribue Ă  dĂ©corrĂ©ler les cours des actions de leurs vraies valeurs, puisqu’on y introduit du bruit qui dĂ©pend d’actions d’un autre continent. Cela n’aide pas vraiment Ă  durablement construire une prĂ©fĂ©rence ESG :person_shrugging:

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Bonjour
Je réveille un peu le sujet.
TrÚs intéressant ton exposé.
Sur spirit 2 il existe des etf vanguard life strategy, Frais de 0,25% qui permet d investir sur un seul ordre en actions mondiales et obligations selon une répartition déterminée 60/40 ou 80/20 notamment.
Ca pourrait facilité encore plus la vie.

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Je ne connaissais pas du tout ces ETF. TrÚs intéressant ! Moi qui cherchait une solution simple pour construire la stratégie de ma compagne, cela me paraßt tout indiqué :ok_hand:t2:

Oui, ça fait partie des supports pour lesquels je m’étais tĂątĂ©. Comme ils se rĂ©Ă©quilibrent tous seuls, pas de frottement fiscal tant que tu capitalises donc ça peut valoir la peine de les mettre en CTO plutĂŽt qu’en AV.

Le choix de l’enveloppe dĂ©pendra des montants dont tu disposes, de ton horizon et de ton volume d’épargne et de tes desiderata pour la succession.

En gros, si tu estimes qu’au moment de ta retraite/consommation, tu auras un % de plus-values en AV qui te fera dĂ©passer l’abattement annuel, passer sur CTO pour ce produit me semble ĂȘtre un bon move. A moins que tu n’aies pour objectif de maximiser ta succession, lĂ  il y a plus de calculs Ă  faire.

Si tu veux aller encore plus loin, tu peux mĂȘme mettre ça sur un CTO sur marge pour investir avec un peu de levier (mĂȘme si la pĂ©riode actuelle n’y est pas ultra favorable, ça peut changer Ă  moyen terme).

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Bonjour Ă  tous,

Merci Ă  tous pour ces dĂ©bats passionnĂ©s, ce fil est une vraie mine d’or. En particulier merci Ă  @vincent.p.

À la lecture de ce sujet, j’ai l’impression que j’ai (beaucoup) trop diversifiĂ© mes investissements et m’y suis un peu perdu. MalgrĂ© de la lecture depuis plus de 3 ans, on en apprend tous les jours. Je pense que ça fait partie de l’aventure !

Je vais ĂȘtre un peu hors sujet, navrĂ© par avance.
Je vois @vincent.p que tu parles énormément de levier. Je me demandais comment tu procédais pour ce dit levier ?

  • Tu as un CTO sur marge ? (Interactive Brokers?)
  • Tu fais des crĂ©dits « conso Â» dĂ©diĂ©s Ă  l’investissement ?
  • Tu achĂštes des ETF Ă  levier ? Je ne pense pas, je n’ai pas cru voir ça dans tes diffĂ©rents posts prĂ©sentant ton allocation
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Pour le levier, j’ai un CTO via ma sociĂ©tĂ©, mais j’utilise plutĂŽt des contrats Ă  terme pour le levier. Eurex a une future MSCI World libellĂ©e en €, c’est bien pratique.

Les futures ont un coĂ»t de financement implicite infĂ©rieur Ă  la marge proposĂ©e par IB (qui est dĂ©jĂ  trĂšs compĂ©titive), en gros ça te coĂ»te€ster + 0,5%. L’inconvĂ©nient c’est que les contrats Ă  terme sont de gros morceaux : 50k€ pour 1 contrat MSCI World. Et pas de levier fiscal, donc plus adaptĂ© aux sociĂ©tĂ©s.

J’ai aussi un myLombard sur mon AV Bourso
 Et du crĂ©dit immobilier.

Je n’ai pas d’ETF Ă  levier. Ce me semblerait tout Ă  fait acceptable d’avoir un peu de levier ainsi en PEA en faisant une combo MSCI World plus MSCI USA x2 et Eurostoxx50 x2. NĂ©anmoins, je prĂ©fĂšre avoir un montant de levier plus stable, qui Ă©vite de faire fluctuer le levier sans cesse : ça rĂ©duit le frottement liĂ© Ă  la volatilitĂ© que tu as avec un ETF Ă  leverage quotidien.

Le Graal du levier, c’est les Box Spread avec des options indicielles, je pense : taux contenu sur des durĂ©es allant jusqu’à 5 ans en ce moment et intĂ©rĂȘts fiscalement dĂ©ductibles (mĂȘme pour un particulier). J’en ai pas encore eu besoin, mais c’est au menu pour plus tard.

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L avance en assurance vie peut ĂȘtre intĂ©ressante. J ai une vieille assurance vie avec frais sur versement. Évidemment je ne verse plus dessus. Je la garde car je peux avoir une avance sur mon compte en 48h pour 0,8%
Je m en sers comme épargne de precaution (80% de mon épargne de précaution) ainsi je place mes vraies liquidités sur des etf actions.
Je ne sais pas si ma stratĂ©gie est cohĂ©rente, mais ça m embĂȘte d avoir des LiquiditĂ©s qui rapportent peu alors que je peux obtenir une avance en 48h en cas d imprĂ©vu

DĂ©solĂ© de revenir sur un vieux message @vincent.p , mais j’ai juste une question (ou deux, j’avoue) pour valider ma comprehension :sweat_smile:
D’abord, merci pour tes messages, c’est toujours super instructif.

Si j’ai bien compris ton application numĂ©rique, j’ai l’impression que tu as utilisĂ© le CAPE pour le marchĂ© US (~33) pourquoi prĂ©fĂ©rer cette valeur a celle du marchĂ© mondial ? (pour du world ~22.31 d’aprĂšs ici)

Si j’ai tout bien saisi, et qu’on applique cette formule avec le CAPE du world, dont l’ecart-type est de 14,87% d’aprĂšs curvo on arrive a : (π Ă©tant la fraction de Merton)

π(Îł) ≈ 1/(22.31 * 0.1487ÂČ * Îł)
π(Îł) ≈ 1/0.493Îł

en abscisse γ, la fraction de Merton en ordonnée :

Si je garde les valeurs que tu as exposĂ©es pour gamma (j’ai confiance :grin:), cela veut dire que si je suis aggressif, il est tout a fait « rationnel Â» d’avoir 100% d’action ? Et que mĂȘme quelqu’un de trĂšs sensible au risque devrait avoir ~50% d’actions (gamma ~4). (Pour les « hyper aggressif Â» et les fractions supĂ©rieures a 100, j’imagine que ca implique du levier pour ĂȘtre cohĂ©rent, mais j’avoue pas encore totalement compris le fonctionnement avec du levier)

Ca me semble ĂȘtre des rĂ©sultats trĂšs Ă©levĂ©s, j’ai peut-ĂȘtre ratĂ© quelque chose !

Question subsidiaire Ă  laquelle je n’ai pas encore trouvĂ© de rĂ©ponse : est ce que cette fraction de Merton peut-ĂȘtre appliquĂ© pour trouver la proportion a allouer entre divers actifs eux-mĂȘmes risquĂ©s ? A tout hasard plusieurs ETF actions sectoriels ou gĂ©ographique par exemple. Pour rafiner un peu le rĂ©sultat, avoir une proportion « par actifs Â» plutĂŽt que juste pour « ce qui est risquĂ© Â» (ce qui est assez vague si on a plusieurs actifs. Mon World est pas aussi risquĂ© que mon Semiconducteur. Combien de World et combien d’Emerging, etc)

Je me permets de glisser mes rĂ©flexions sur le sujet (dĂ©solĂ©, ça va ĂȘtre un peu technique
).
La courbe me parait juste (en tout cas, elle ressemble Ă  celle que j’utilise :slight_smile: ), mais j’apporterais bien quelques prĂ©cisions :

  1. prendre un gamma de 2 est vraiment « offensif/agressif Â», ce n’est pas pour tout le monde
 (j’utilise moi-mĂȘme 2,25 aprĂšs des annĂ©es de tĂątonnements, et je pense ĂȘtre sensiblement plus offensif que la moyenne). C’est un paramĂštre Ă  fort impact


  2. la part de Merton donne la part totale d’actifs risquĂ©s dans le portefeuille, mais absolument pas les sous-rĂ©partitions entre actifs risquĂ©s. L’approche acadĂ©mique du sujet consiste Ă  d’abord sĂ©parer une part « sans risque Â» et une part « risquĂ©e Â» du portefeuille (en vertu du « thĂ©orĂšme de sĂ©paration Â» de Tobin). Pour la part « risquĂ©e Â», identifier le portefeuille risquĂ© optimal du point de vue du « sharpe ratio Â», et appliquer la part de Merton pour dĂ©finir le pourcentage « optimal Â» d’actif risquĂ©. La part de Merton ne peut surtout pas ĂȘtre utilisĂ©e ensuite pour dĂ©finir la part des diffĂ©rents actifs risquĂ©s eux mĂȘme (en thĂ©orie, il faut utiliser une approche dite de « mean variance optimization Â» (Markowitz), mais franchement ce n’est pas simple car il faut faire plein d’hypothĂšses.

  3. tous ces calculs supposent que l’actif risquĂ© a un comportement statistique « sympathique Â» (loi normale). Dans les faits, les actions ne suivent pas une loi normale, et il faudrait pour en tenir compte ĂȘtre un peu conservateur, et prendre un peu moins que la part de Merton.

Bon j’arrĂȘte lĂ , si cela intĂ©resse quelqu’un, on pourra dĂ©velopper, mais je pense que c’est dĂ©jĂ  assez aride comme cela :scream: )

Ca m’interesse :sweat_smile:
C’est bien ce que j’avais cru comprendre pour le point 2, ca donne donc la part d’actif risquĂ©, et il faut determiner leur repartition « interne Â» avec d’autres methodes. Jusque lĂ  j’ai suivi il semblerait.
Le point 3 c’est ce que j’avais compris en lisant oui, j’ai l’impression que c’est une hypothĂšse trĂšs courante dans le milieu de la finance :thinking: C’est « mathĂ©matiquement pratique Â», mais peu rĂ©aliste (ah la la, ces Ă©conomistes, incapable de faire autre chose que de la science qui se base sur des vues de l’esprit de distribution normale et de marchĂ© efficient :yum:)

Par rapport a ton message Ă©ditĂ©, je suis totalement d’accord avec ton point 1, et c’est ce que j’ai compris aussi, mais je n’ai pas vu ça dans l’application numĂ©rique de vincent, donc j’ai supposĂ© avoir mal compris.
Ou bien on part du principe que le rendement sans risque est egal (ce qui est discutable) a l’inflation, et comme le CAPE ratio est ajustĂ© de l’inflation ca integre deja cette difference ? (ça a Ă©tĂ© la seule chose a « peu prĂšs cohĂ©rente Â» que j’ai trouvĂ© pour essayer de justifier l’absence du rendement sans risque dans son application numĂ©rique) :thinking:

Si on prend 1% pour le taux sans risque (faudrait un detail du rendement moyen des fonds euro, moins l’inflation. Mais 1 me semble pas aberrant à priori), on arrive a : (f etant les frais)

π(Îł) ≈ ((1/22.31) - 1 - f) /(0.1487ÂČÎł)
π(Îł) ≈ (3.48 - f)/(0.1487ÂČÎł)

pour les f, je vais prendre quelque chose de proche de ce que j’ai a titre personnel en arrondissant, 0.4

π(Îł) ≈ 3.08/0.1487ÂČÎł

~70% pour un trĂšs agressif (gamma 2), je trouve ça trop « peu Â» maintenant :joy: (2.25 on est sur du 60/40)

Oui, en toute rigueur, il faut utiliser le (rendement espĂ©rĂ© de l’actif risquĂ© - rendement de l’actif sans risque) dans la formule de la part de Merton.
Et si l’on utilise la formule 1/CAPE pour estimer le rendement espĂ©rĂ© de l’actif risquĂ©, il faudrait se mettre d’accord sur ce que l’on prend pour le rendement de l’actif sans risque.
Mais ce n’est pas simple.
On peut se dire : je prends comme actif sans risque des TIPS US, ou le fonds Euro qu’on utilise en vrai dans son assurance vie et on retranche l’inflation (mais laquelle, l’actuelle ou une inflation de longue pĂ©riode ? 2 ou 3 %?).
Mais c’est lĂ  que cela devient « touchy Â» car selon le choix que l’on prend, on varie de -1% Ă  +1%.
En plus la formule 1/CAPE n’est que partiellement prĂ©dictive des rendements futurs, et fonctionne bien sur un horizon long (20 ans), mais moins bien sur des horizons plus courts.
Il faudrait donc se dire quel sera le taux sans risque moyen sur les 20 ans qui viennent
 pas facile (comment savoir ce que va donner le fonds euro sur 20 ans, ou les TIPS
)

Donc certains on a tendance Ă  se dire « ce sera grosso modo le taux d’inflation Â», pour faire simple 
 du coup, le raccourci est souvent fait de dire « je prends tout simplement 1/CAPE (y a dĂ©jĂ  tellement d’hypothĂšses contestables) pour calculer la part de Merton Â».
Sachant qu’il est prĂ©fĂ©rable d’utiliser un mix d’approches (part de Merton, 60/40, rĂ©gression linĂ©aire historique, rĂšgles personnelles fondĂ©es sur son expĂ©rience des crises, etc
) et pas seulement la part de Merton.
Pour des « faibles Â» Ă©carts (-10 Ă  +10%) autour de la part de Merton thĂ©orique, le rendement espĂ©rĂ© du portefeuille n’est pas trop impactĂ©.
Donc prendre 60% d’actions si Merton donne 70%, cela ne change normalement pas la face du monde (0,40% peut ĂȘtre sur le rendement total 
 il y aura bien d’autres imprĂ©vus
 et peut ĂȘtre de biais comportementaux qui couteront plus cher que cela).
L’analyse du passĂ© peut ĂȘtre une science exacte, mais prĂ©voir le futur, ce n’est pas facile :slight_smile:

PS : les financiers ont bien conscience que la loi normale est une approximation, et il existe des analyses plus pointues avec des lois plus sophistiquĂ©es intĂ©grant kurtosis, skewness, etc. Mais elles n’ont pas de solutions analytiques simples, et nĂ©cessitent du calcul numĂ©rique trĂšs complexe, s’appuyant sur des tas d’hypothĂšses assez contestables (loi de distribution, covariances Ă©voluant au cours du temps, etc). Du coup, raisonner avec des lois normales, tout en gardant en tĂȘte leurs limites, permet quand mĂȘme de tirer beaucoup de conclusions utiles.