lio198:
Quand on va dans un autre pays, on paie des assurances privĂ©s, pour la santĂ©, lâĂ©ducation, la justice, etc. Cela coute.
Le monde des bisounours dans lequel dâautres (ou les futures gĂ©nĂ©rations) paient pour nos services publics a une limite. Le problĂšme nâest pas lâutilitĂ© sociale de la dĂ©pense publique ou des prĂ©lĂšvements obligatoires (demandez Ă la GrĂšce ou Chypre), mais la soutenabilitĂ© de notre modĂšle « Français ».
Sur quoi te bases-tu pour affirmer quâailleurs câest mieux et quâici on vit dans un pays de Bisounours qui fonce droit dans le mur ?
Ta propre déduction subjective ?
Des articles et vidĂ©os de gens lambdas dont lâavis nâengage quâeux-mĂȘmes ?
Ou des rapports nationaux et internationaux ?
Car ces derniers prouvent que :
Il existe aussi des systĂšmes publics ailleurs donc la France nâest pas une exception, les Français ne seraient donc pas des neuneus trop aveugles pour voir quâils sont les seuls Ă ĂȘtre dans une pseudo-erreur.
Lâherbe nâest pas plus verte dans les pays qui reposent majoritairement voire uniquement sur du privĂ©.
Prenons lâexemple des Ătats-Unis oĂč presque tout est privĂ©, individuel.
Commençons par leur systÚme de retraite. La précarité des seniors est de 10,3 % contre 8,6 % en France. 1,7 point supplémentaire, ça fait presque 20 % de plus.
Parlons maintenant de leur systĂšme de santĂ©. Leur espĂ©rance de vie Ă la naissance Ă©tait de 77,5 ans en 2022 puis elle est passĂ©e Ă 76,4 ans en 2023. Câest le point le plus bas depuis ces 20 derniĂšres annĂ©es. Versus 83,2 ans en France.
La mortalitĂ© maternelle Ă lâaccouchement Ă©tait de 22,3 dĂ©cĂšs pour 100.000 naissances en 2022 contre 10,3 Ă 10,8 en France. Câest plus de deux fois plus.
Le taux de mortalitĂ© infantile avant lâĂąge dâun an ? 6,3 % aux USA contre 4,2 en France. Câest 66 % de plus que chez nous.
Parlons enfin de leur politique familiale. Si la pauvretĂ© des enfants est passĂ©e de 18 % en 2019 Ă 5,2 % en 2021, câest grĂące au revenu minimal pour les familles avec enfants. Puis, en 2022, cette mesure nâa pas Ă©tĂ© prolongĂ©e par la chambre des dĂ©putĂ©s Ă majoritĂ© rĂ©publicaine et le pourcentage a de nouveau augmentĂ© pour passer Ă 12,6 % en cette mĂȘme annĂ©e (voire 16,3 % dâaprĂšs lâAmerican Community Survey) . Il nây a pas encore le pourcentage sur 2023 qui serait donc une annĂ©e pleine avec 0 revenu minimal distribuĂ©.
Bref, leur systĂšme privĂ© dans lequel on a davantage de chance de mourir et, si on survit, davantage de chance dâĂȘtre pauvre, je le leur laisse.
Aux derniĂšres nouvelles, ce sont pas les politiciens qui proposent les lois, les votent, voire les imposent (coucou les 49.3 !). Cela fait bien longtemps que les grĂšves, manifestations et autres protestations ne donnent plus grand chose. Il ne faut pas croire que parce que tu entends du bruit, câest suivi dâeffet.
lio198:
- Le Haut conseil des finances publiques considĂšre que la prĂ©vision des comptes 2024-2027 manque de crĂ©dibilitĂ© : alors quâun tel effort en dĂ©penses nâa jamais Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par le passĂ©, sa documentation reste Ă ce stade
lacunaire et sa rĂ©alisation suppose la mise en place dâune gouvernance rigoureuse,
associant lâensemble des acteurs concernĂ©s (lâĂtat, les collectivitĂ©s locales et la sĂ©curitĂ©
sociale), qui nâest pas rĂ©unie aujourdâhui.
- Cette prĂ©vision manque Ă©galement de cohĂ©rence : la mise en Ćuvre de lâajustement
structurel prĂ©vu pĂšsera nĂ©cessairement, au moins Ă court terme, sur lâactivitĂ©
économique, si bien que les prévisions de croissance élevées du Gouvernement pour la
pĂ©riode couverte par la LPFP apparaissent peu cohĂ©rentes avec lâampleur de cet
ajustement.
Si les prĂ©visions manquent de crĂ©dibilitĂ© et de cohĂ©rence, ça nâest pas la faute du peuple. Le peuple nâa pas Ă©crit ces prĂ©visions. Si des gens qui ont fait lâENA, Sciences-Po et compagnie ne sont pas capables de pondre des recommandations crĂ©dibles et cohĂ©rentes, en quoi est-ce la faute du citoyen lambda ?
Tu compares deux choses non comparables. Tu parles de dette pour la France puis de dĂ©ficit pour lâItalie. Je ne sais pas si câest un manque de comprĂ©hension de ta part ou de la mauvaise foi mais cela induit les lecteurs en erreur. Si tu parles de la dette de la France, alors parle de la dette de lâItalie.
Ainsi, en Italie, « la dette publique/PIB sâest rĂ©duite plus que prĂ©vu en 2023 sous lâeffet de lâinflation, le ratio passant de 140,5% en 2022 Ă 137,3% du PIB en 2023, contre 140,2% du PIB prĂ©vu par le gouvernement en 2023. »
Source 1 : MinistĂšre de lâĂ©conomie et des finances
Source 2 : Eurostat, lâoffice statistique de lâUnion europĂ©enne
Quant au dĂ©ficit public de lâItalie, il « atteint 7,2% du PIB en 2023, aprĂšs 8,6% en 2022 » (cf. source 1) et mĂȘme 7,4 % fin 2023, ce qui est lâun des plus Ă©levĂ©s dâaprĂšs Eurostat. Tandis que pour la France, il Ă©tait de 5,5 % en 2023 dâaprĂšs lâInsee et Eurostat .
Donc non, la situation de lâItalie nâest pas meilleure que la France, au contraire.
Pour lâAllemagne, la dette publique Ă©tait Ă 63,6 % du PIB fin 2023 mais jâavoue que lĂ , je chipote. Et le pays reste dĂ©ficitaire : 2,5 % du PIB .
lio198:
il faudrait réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires, de policiers, infirmiÚres, profs, les prestations sociales, les retraites, les remboursements de la sécu, les chÚques à tout và , les aides aux pecheurs, aux agriculteurs, etc.
Le nombre de fonctionnaires a baissĂ© de 5844 postes en 2022. Et comme dâaprĂšs les chiffres de 2021, on est 36 % de + de 50 ans et 15 % de moins de 30 ans, rien que les dĂ©parts en retraite vont faire diminuer le nombre de fonctionnaires vu que la politique est de ne pas remplacer lâintĂ©gralitĂ© des dĂ©parts pour, justement, faire des Ă©conomies.
Par ailleurs, toujours en 2021, le salaire moyen dâun fonctionnaire Ă©tait infĂ©rieur Ă celui dâun salariĂ© du privĂ© donc bon, on ne les arrose pas non plus.
Enfin, Ă quoi bon rĂ©duire leur nombre si on en a besoin ? Eh oui ! Car lâĂtat minimise autant quâil le peut le recrutement des fonctionnaires mais le taff, il existe, il faut bien des gens pour le faire. Donc lâĂtat fait appel aux contractuels. Et sâils Ă©taient 918 000 contractuels en 2011 (soit 17 % des effectifs), ils sont passĂ©s Ă 1,2 million en 2021 (soit 22 % des effectifs). Contractuels dont le salaire ne suit pas les grilles salariales donc pas dâaugmentation.
Les enseignants du public sont des fonctionnaires. Et la baisse des effectifs se voit donc chez eux aussi. Câest pour ça que de nombreuses classes ferment dans des Ă©tablissements. Que certains Ă©tablissements en entier ferment. Que nos gamins sont nombreux par classes dans certains endroits (avec de fortes disparitĂ©s selon les territoires, je le conçois, ce qui rend la moyenne inexploitable). Avec ensuite les parents qui se plaignent, Ă juste titre, que leurs enfants nâont pas le suivi nĂ©cessaire.
Et rassure-toi, dâaprĂšs la Dares Direction de lâAnimation de la Recherche, des Ătudes et des Statistiques), 328 000 enseignants partiront Ă la retraite dâici Ă 2030, soit plus dâun tiers du total actuel.
Or, il y a de moins en moins de candidats aux concours du primaire et du secondaire : 33 490 candidats au CAPES en 2019, puis 29 849 candidats en 2022 et 20 755 candidats en 2024.
Pour le CRPE externe de lâenseignement public, câĂ©tait 84 131 candidats en 2021, puis 42 724 en 2023 et 42 402 en 2024.
La politique de dĂ©nigrement des enseignants a bien fonctionnĂ©, leur nombre va se rĂ©duire tout seul. AprĂšs, faudra pas pleurer quand on verra les consĂ©quences dâun manque de moyens pour Ă©duquer lâavenir de notre pays.
Pour les retraites , zĂ©ro revalorisation en 2014 et et 2016. Revalorisation de 0,3 % en 2019 versus 1,3 Ă 1,6 % dâinflation. Sur la pĂ©riode dĂ©cembre 2017-dĂ©cembre 2023 les prix ont augmentĂ© de 16,96% tandis que les pensions nâont Ă©tĂ© revalorisĂ©es que de 9,3%. Donc les retraitĂ©s perdent dĂ©jĂ en pouvoir dâachat au fil des annĂ©es.
Le plus drĂŽle dans lâhistoire câest que malgrĂ© tout, je suis plutĂŽt dâaccord avec toi concernant le sujet de dĂ©part, Ă savoir que lâinvestissement locatif nâest pas forcĂ©ment aussi rose que certains (ou certaines⊠jâai un nom en tĂȘte qui me dĂ©mange) veulent le faire croire. Il y a de trĂšs bonnes affaires mais aussi de trĂšs mauvaises et savoir dissocier les premiĂšres des deuxiĂšmes requiert de solides compĂ©tences.
Et quand bien mĂȘme on y arriverait, comme tu lâas dit, le marchĂ© Ă©volue, la lĂ©gislation Ă©volue. Quand je vois des gens transposer leur expĂ©rience Ă une Ă©poque donnĂ©e dans une rĂ©gion donnĂ©e, Ă notre Ă©poque et Ă toutes les rĂ©gions, je ris. Un peu jaune, mais je ris.
AprĂšs, je ne suis pas forcĂ©ment aussi alarmiste car je nâai pas de boule de cristal donc tant que rien nâest actĂ©, ni mĂȘme discutĂ© publiquement par ceux qui nous gouvernent, jâĂ©vite de mâavancer avec des affirmations.