MaxP
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Bonjour,
Afin d’accélérer la croissance mon patrimoine hors immobilier, je m’intéresse au levier et à sa pertinence pour un portefeuille permanent (Harry Browne).
N’y a-t-il pas déjà là une contradiction : ne devrais-je pas prioritairement augmenter la part d’actions de mon portefeuille si je veux améliorer le rendement ? Ou alors est-ce que le levier est tout à fait compatible avec un portefeuille permanent dans la mesure où sa faible volatilité réduit le risque du levier ?
Dans le cas oĂą cela est compatible, quelles sont les moyens de faire du levier ?
Voici ceux que j’ai recensés au fil de mes lectures :
– Prêt à taux avantageux (exemple : prêt personnel à moins de 2% voire moins de 1%)
– Avances sur assurance-vie (possibilité de faire des avances en cascade ?)
– Crédit Lombard
– Décalage d’impôt grâce au PER
– Futures
– ETF à levier => Je n’ai connaissance que d’ETF actions pour du levier, donc pas forcément compatible avec un portefeuille permanent ?
Voyez-vous d’autres façons de faire du levier ? Et si possible compatibles avec un portefeuille permanent.
Merci d’avance !
MaxP
Hello!
Je ne sais pas quoi en penser, mais il y a sur le forum un passionné de levier et d’allocation d’actifs qui passera peut-être.
Concernant l’avance sur titres, non ça ne marchera pas en cascade, ou alors dans des conditions qu’on ne reverra pas prochainement. Le LTV dépend de la volatilité/liquidité du sous-jacent, donc on part sur un coefficient compris entre 50 et 80% sur des actifs relativement inoffensifs (pas nVidia). Ainsi, pour emprunter plus il faut gagner moins. Si on voulait le faire en cascade (contre les conditions d’octroi de l’avance, soit dit en passant), il faudrait que l’avance soit elle-même investie massivement en actifs timides or pour que cela soit pertinent il faudra que ça batte le taux du prêt, qui correspond aux taux courts +1% environ. Insensé. Faire du levier, je crois que c’est accepter de perdre et viser loin. Le portefeuille permanent c’est refuser de perdre et viser court (rente). Je pense qu’on entre donc nécessairement dans des contradictions dès qu’on essaie de les mettre en œuvre conjointement.
Ailyu
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J’espère que cette personne passera, le sujet est intéressant et j’adorerai en découvrir plus 
J’ajouterai à la liste;
L’hypothèque immobilière (tellement classique qu’on a tendance à l’oublier)
Mais aussi le nantissement de parts de sociétés
Et l’hypothèque mobilière (meubles, voitures, montres, bijoux, tableaux, œuvres d’arts, collections, etc)
MaxP
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Salut Joris !
Merci pour ta réponse c’est très clair.
Je dois continuer à m’interroger sur le portefeuille que je souhaite constituer mais mon aversion au risque l’emporte pour le moment sur mon désir de faire croître mon patrimoine.
Je n’avais pas forcément compris que l’avance ne peut pas être utilisée pour réinvestir et faire des cascades.
Cela étant dit, en fonction des délais de déblocage d’une avance, est-ce qu’il serait intéressant de limiter son épargne de précaution, de ne garder qu’une épargne d’urgence (à bien déterminer) et d’investir la différence ? En cas d’imprévu gérable sous un délai raisonnable, on a le temps de débloquer l’avance.
MaxP
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Bonjour Ailyu,
Merci pour tes compléments, je vais regarder ça.
GuiD
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Bonjour,
Sur ce point:
Une petite recherche rapide donne déjà pas mal de lecture:
De mon point de vue, les 2 premiers sujets sont les plus pertinents 
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Bonjour MaxP,
Comme tu l’as dit, le risque du levier vient de la volatilité. Donc si tu veux améliorer ton rendement en augmentant ton exposition sans prendre de risques supplémentaires, tu dois contrôler la volatilité au niveau de ton portefeuille.
La faible volatilité du portefeuille d’Harry Browne provient des corrélations faibles ou négatives des classes d’actifs, et du rééquilibrage. Si tu veux augmenter ton exposition, il faut donc que tu sélectionnes l’effet de levier en fonction de. Si tu utilises des futures SP500, tu vas augmenter ton exposition à l’indice, et augmenter ta volatilité. Tu vas venir mécaniquement baisser la moyenne géométrique de ton portefeuille.
Plus tu vas conserver un équilibre et des corrélations négatives ou faibles, plus ta moyenne géométrique va se rapprocher de ta moyenne arithmétique (cà d baisser ta volatilité).
En résumé, vois les choses dans l’autre sens : que puis-je utiliser comme effet de levier qui me permet de conserver un portefeuille équilibré et et des corrélations faibles ou négatives.
Si tu réponds à la question, tu élimines les ETFs à effet de levier, à la traînée de volatilité trop importante.
Le crédit Lombard, oui, mais tout dépends dans quoi tu investis les sous du crédit.
Les futures, oui, mais cela dépend desquels (indices, bons du Trésor, Or ? ) ont des mécaniques à connaître et des expirations.
Et ainsi de suite…
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Carl8
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Sauf erreur de ma part et pour suivre différents échanges sur le forum, il me semble qu’il s’agit de @vincent.p
Partir d’un portefeuille diversifié avec un bon rapport rendement / risque, puis ajouter du levier dessus, c’est une approche raisonnable, oui. Pour une volatilité égale, cette approche a souvent (mais pas toujours) des meilleurs résultats à moyen/long terme qu’une approche plus concentrée en actions, avec des creux moins prononcés et un rendement un peu supérieur.
Toutefois, il faut réunir un certain nombre de conditions pour que ça puisse marcher :
- Des taux d’emprunt faibles (par rapport au monétaire)
- Des frais réduits (supports et enveloppe d’investissement, mais aussi coûts de transaction pour rééquilibrer entre plusieurs fonds)
- Limiter le frottement fiscal (car plus on met de classes d’actifs, plus le montant des rééquilibrages croît)
Je n’ai pas posé les calculs détaillés, mais à froid le portefeuille permanent me semble pas le plus adapté pour cette méthode. Sa volatilité annualisée est dans les 7/8%, il faudrait donc prendre un levier x2 pour cibler la volatilité des actions. L’espérance de rendement en € réels (il faut toujours corriger de l’inflation, c’est le pouvoir d’achat qui nous intéresse) hors levier doit être autour de 25%*3,3% (actions) + 50%*0,9% (obligs) + 25%*1,3% (commodities) soit 1,6%, dont il faut déduire tous les coûts et l’imposition.
Bref, on ne va probablement pas faire mieux qu’un investissement concentré en actions, même si ce portefeuille permanent à levier aura probablement des abaissements moins marqués. On peut potentiellement faire un peu mieux qu’un 50% actions / 50% livrets si on cible un niveau de risque moins élevé.
Pour ma part, j’ai un portefeuille de base plus concentré en actions, autour de 45%, avec un levier autour de x1,5. N’en déduis pas pour autant que cette approche serait adaptée dans ton contexte ! Il te faudra attendre que je sorte mon logiciel d’allocation si tu veux une méthode pour prendre ce genre de décisions. 
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Bonjour Vincent,
Peux-tu nous en dire plus sur ton portefeuille?
Quelles actions as-tu et pourquoi?
Quelles actions j’ai en portefeuille ? Toutes, pardi.
Pourquoi ? S’il existait une méthode simple et un tant soi peu fiable qui permettait à un investisseur lambda de faire mieux que le marché en piochant des actions (à risque égal et sur le long terme), tout le monde l’utiliserait. On obtiendrait donc la performance du marché.
J’ai donc décidé d’e m’épargner des nœuds au cerveau et de me concentrer sur les décisions liées à ma situation individuelle, telles que le choix d’un niveau de risque adapté, l’étude des classes d’actifs raisonnables pour me diversifier et les questions d’ingénierie (contrôle des coûts, enveloppes d’investissement, processus d’investissement).
Je laisse à d’autres la gloire de se faire plumer par les investisseurs pro avisés en participant au processus de détermination des prix. 
Mon portefeuille contient 11 lignes au total, toutes des ETF (mais je vais probablement y ajouter un fonds de Managed Futures comme diversificateur) : actions, obligations, matières premières, fonds €.
Avec un patrimoine moins élevé, je m’en sortirais probablement aussi bien avec 3 ou 4 lignes.
Je calcule la répartition entre ces actifs par une optimisation mean-variance qui s’appuie sur ma situation personnelle. C’est une approche assez standard chez les allocateurs d’actifs. J’ajoute une couche de complexité avec une stratégie de suivi de tendance. Ces lignes sont réparties entre PEA, AV et CTO de manière à limiter les frottements fiscaux.
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