Voici notre situation :
nous sommes un couple pacsé, avec 1 enfant d’un an, ayant cédé notre fond de commerce fin 2022. La somme est actuellement détenue en SAS (420k€).
Personnellement, nous détenons :
1 Livret A au maxi + 1 livret A (10k€) + LDDS (3k€)
Salaires actuels : 2900€ mensuels.
Besoin à vivre de 3500€/mensuels mini. Actuel « manque à vivre »
RP : emprunt immobilier (taux 1%) de 970€ + 70€ d’assurance emprunteur (reste 190K€ à payer)
Pas d’autres crédits, pas d’autres placements (AV…).
Aversion au risque : nulle pour la part correspondante à la RP (195k€), faible pour le reste.
Nos objectifs :
CT : complément de revenus durant une douzaine d’année (le temps du remboursement de la RP) idéalement autour de 800€/mois
MT : financement d’études de notre enfant (30 - 40k€ dans 18 ans
LT : complément de retraite (pas de montant identifié à ce stade.
J’ai plusieurs interrogations :
Comment réinvestiriez vous le capital issu de la vente du fond de commerce ?
Versement intégral en dividendes (soumis au PFU > 420K€ (30%) = reste 295k€ à investir en nom propre). Dans ce cas là, comment réinvestir les 295k€ ?
Ou éviter le frottement fiscal important (125k€) mais comment (immobilier locatif, SCPI nue propriété, holding apport-cession, etc…) ?
Quelle proportion distribueriez vous en dividendes (échéance 31/07) cette année ? Si résultat comptable nul ou déficitaire de la SAS l’an prochain : impossibilité de verser d’autres dividendes ?
Au vu de notre situation, un CGP est-il indispensable pour faire un audit patrimonial ? Si oui, pour des conseils indépendants, connaissez-vous le forfait à prévoir ?
Merci par avance de tous vos conseils et avis.
dliap
Le fonds de commerce appartenait à la SAS donc le produit de la vente a été versé sur le compte de la SAS?
Vu comme ça et en attendant de savoir quoi faire, une option pourrait être de prendre une partie en dividendes (en acceptant de « perdre » les 30% de flat tax) pour solder votre crédit immo et donc régler votre problème de reste à vivre. Vu vos revenus assez modestes vous ne devez pas avoir un gros TMI donc il faudrait calculer si cela ne serait pas plus intéressant d’être imposé au réel (IR progressif) sur les dividendes au lieu de la flat tax (PFU) histoire d’optimiser un peu.
Le solde non distribué peut être mis en report à nouveau le temps d’aviser / repartir sur un nouveau projet d’entreprise ou alors l’investir via la SAS comme vous l’évoquiez.
Mais un jour ou l’autre (plus ou moins lointain) et quels que soient les montages il faudra bien passer par la case impôts si vous souhaitez récupérer de l’argent en perso.
En général j’ai tendance à appliquer le « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » et prendre le max de dividendes (et supporter la flat tax) plutôt que me lancer dans des montages complexes à l’issue incertaine (la fiscalité française étant particulièrement instable).
Quelle est l’activité de la SAS et son objet social ?
Sinon, vous changez les status pour en faire une holding et vous placez le capital. Vous pourrez alors le faire fructifier capital via un compte titre, contrat de capitalisation, SCPI ou ce que vous voulez.
Vous pourrez ré-injecter les plus values et/ou en sortir un peu en dividendes.
Merci pour votre avis.
Mon conjoint insiste pour que nous choisissions cette option « simple »
Le fond de commerce était détenu par une SARL. L’avocat qui a géré la cession nous a conseillé de transformer la SARL en SAS afin de ne pas payer de cotisations sociales minimum obligatoires, de pouvoir distribuer des dividendes « seulement » soumis au PFU et d’attendre de voir si nous relancer une activité entrepreneuriale ou pas.
Nous avons déjà clôturé les comptes et déposer la liasse fiscale (clôture des comptes le 31/10/22), et j’ai mis les fonds en « réserves ». L’avocate nous a dit qu’on pouvait distribuer des dividendes dans un 2eme temps, mais d’ici 9 mois, donc d’ici le 31/07/23.
Or vous me précisez qu’il faudrait placer les fonds en « report à nouveau » : justement pour pouvoir distribuer des dividendes les années suivantes ?
Concernant le choix PFU ou imposition sur le revenu, vous me confirmez que les dividendes s’ajoutent au revenus ? Donc si mes calculs sont bons, nous pouvons nous verser jusqu’à 50k€ annuels en restant en TMI à 11%. Au delà, le PFU resterait plus intéressant. Mais peut-on bien distribuer 50k€ annuels si les prochaines années le résultat comptable est négatif ?
Imaginons que nous nous versions de quoi rembourser notre emprunt RP. Vu que l’emprunt est à 1%, cela ne vaut-il pas mieux de placer cette somme sur des placements type CAT qui rémunèrent davantage ?
Merci par avance de vos précisions qui nous permettent d’avancer dans notre réflexion.
L’objet de la SAS est vaste : conseils en gestion d’entreprise, fond de commerce, immobilier, placements…
La SARL ayant été transformé en SAS, notre avocate nous a dit d’en profiter pour modifier l’objet social et d’en ajouter. Ceci étant l’objet principale est « conseil aux entreprises ».
Mais peut-on vraiment faire uniquement une activité immobilière ou de placements financiers si ce n’est pas une holding ?
Quel est l’intérêt d’une holding dans notre cas ? Éviter le frottement fiscal ?
Merci d’avance pour les précisions que vous pourrez nous apporter.
Belle soirée.
Si j’ai bien suivi vous avez aujourd’hui une SAS en « stand-by » avec du cash. Oui en SAS dans cette situation c’est mieux qu’une SARL où des cotisations obligatoires sont dues.
A partir de là vous faites ce que vous voulez : dividendes, comptes à terme…
Si votre taux d’emprunt immobilier est à 1% il n’y a aucun avantage à le rembourser en anticipé.
Il n’y a que vous qui pouvez décider quoi faire du cash de la SAS.
Une devise est : « ne sortir que ce dont on a besoin ». Donc sortir les 420k€ en dividendes ne me parait pas une bonne idée.
Je ne suis ni fiscaliste, ni expert comptable, ni CGP
Je peux juste témoigner de ma situation personnelle : j’ai une SASU qui a du cash. J’essaie d’en faire une « holding rentière » : je place en bourse et en pleine propriété de SCPI. Je ne sors rien avant 15 ans. Je ré-investi les revenus des SCPI pour acheter plus de part. Je fais du DCA en ETF sur CW8. Je tente l’effet boule de neige.
A terme, je sortirai des dividendes annuellement en complément de retraite.
Oui c’est tout à fait ça : « une SAS en stand by avec du cash »
Je comptais effectivement faire un premier versement de dividendes cette année de 50K€. Laissez environ 150K€ sur des CAT pro. Et investir le reste 150k€ dans l’achat d’un immeuble de rapport avec effet levier de crédit.
Mais depuis, on m’a dit :
que ce n’était pas possible de faire des versements de dividendes si la SAS dégageait un revenu comptable déficitaire (ce qui sera le cas, puisqu’elle n’a plus d’activité en attendant, sauf quelques revenus issus des placements en CAT… ). Mais je n’arrive pas à trouver si c’est bien vrai.
qu’il était risqué d’investir en immobilier pour les prochaines années : risque de krach.
Comment fonctionne votre holding // SASU : filiale - mère ? De toute manière, on ne peut pas vraiment échapper au PFU au moment de sortir les dividendes ?
Merci d’avance !
Effectivement si vos prochains bilans sont à 0 car pas de revenus => pas de dividendes.
Mais vous pouvez sortir ce qui est en réserve en dividendes. A voir avec votre expert comptable.
Il est vrai que l’immobilier en ce moment c’est difficle mais de là à parler d’un crash… personne n’a de boule de cristal et des crises il y en a eu et il y en aura toujours (subprimes en 2009, covid…).
Globalement dans cette situation si, il y a un problème de reste à vivre. Sans parler de tout rembourser, au moins une partie pourrait être une solution à envisager !
Mais avec les chiffres que vous donnez, vos contraintes actuelles (un prêt immo qui pèse sur vos finances personnelles), et sans projet précis pour la suite, ce que je ferai c’est:
versement de 270k brut de dividendes, soit environ 190k nets après PFU (pour faire simple, sinon calculez l’impact si jamais imposition au réel mais je ne pense pas que cela soit intéressant car vous allez changer de tranche de TMI, etc.). Vous soldez votre emprunt immo par anticipation et vous dormez tranquille.
il vous restera alors 420-270= 150k de trésorerie dans la SAS pour éventuellement repartir sur un autre projet d’entreprise, ou un investissement quelconque à l’intérieur de la société (comme évoqué par une autre personne ici). C’était pour ce solde que je parlais de report à nouveau, dans le scenario où vous ne prenez pas 100% des dividendes distribuables (ce qui semble être votre intention sinon le problème serait déjà réglé)
Mais si vous ne savez vraiment pas quoi faire je ne vois pas l’intérêt de laisser une SAS en sommeil qui va vous coûter des frais de gestion pour rien (comptable, assurances, etc même si aucune activité).
Autant liquider la sté, récupérer tout ce qu’il y a à récupérer et monter une nouvelle structure le jour où vous avez une nouvelle idée d’entreprise.
Et comme cela a été dit, dans tous les cas vous devrez payer l’impôt, soit maintenant, soit plus tard (avec l’option où la SAS devient un véhicule d’investissement pour divers placements, un jour vous voudrez sûrement récupérer les fruits de ces placements en perso, donc il faudra sortir des dividendes, donc imposition).
D’expérience il est souvent bien plus « économique » de payer ses impôts plutôt que de chercher à tous prix à les éviter, et même si cela fait mal sur le coup (30% de PFU ça pique), une fois cette étape passée c’est 0 charge mentale, et vous disposez librement de votre argent sans contraintes.
Merci d’avoir pris le temps de commenter.
En effet, il y a un problème de reste à vivre, mais imaginons que nous placions ce montant 190K€ sur des placements qui rapportent actuellement un peu + que 1%?
Je prends un exemple fictif : 12K€ placés 1 an sur un CAT à 2%, même somme placée 2 ans, etc… Ainsi en fonction de nos futurs revenus (nous sommes en transition : indépendant > salarié et pensons avoir des revenus salariés plus élevés dans les prochaines années) débloquer ce qu’il « manque à vivre » progressivement.
Ou cette stratégie est « gagne petit » et inutilement chronophage ?
Merci encore pour votre avis et précisions.
Vous défendez parfaitement la cause de mon conjoint
Il en est ravi !
Juste deux questions complémentaires :
comment faire pour mettre en « report à nouveau ». cad, si nous avons déjà réalisé la mise en réserves du résultat comptable, ce n’est pas trop tard ? Je voudrais être certaine de pouvoir distribuer le solde en dividendes si, en effet, il n’y a pas d’autres projets d’entreprise à court terme et si nous ne servons pas de la SAS comme « véhicule d’investissement ».
quitte à se verser 190k de dividendes nets, ne vaudrait mieux-t-il pas les placer (sécurisés) plutôt que de rembourser le crédit emprunteur (taux 1%) ? Et progressivement retirer le « manque à vivre » au fil des années ?
Faites le calcul, pour compenser les 600€ et quelques € qui vous manquent chaque mois il faudrait placer 200k à 4% nets d’impôts.
Sans risque ça n’existe pas (je précise bien sans risques).
En sortant vos dividendes certes vous supportez le PFU (mais indolore sur vos finances perso car c’est la société qui les paiera directement au moment du versement des dividendes) mais vous réglez votre problème de reste à vivre immédiatement
Réserve c’est pareil cela veut dire « je ne sais pas quoi faire du bénéfice de ma société ».
Pour l’instant c’est de la trésorerie, si pas de projet ni d’activité commerciale nécessitant d’utiliser cette trésorerie, cela ne sert à rien.
Il n’y a que 2 solutions au moment de la clôture, soit le bénéfice est distribué (dividendes), soit mise en réserve / report à nouveau sur l’exercice comptable suivant (soit un mix des 2).
Après vous pouvez placer la trésorerie pour gagner quelques milliers d’€ mais sur du non risqué de type CAT ce sera dérisoire.
Toutes les autres solutions impliquent du risque, et donc une issue incertaine / des contraintes.
Tout dépend de votre profil, de votre envie d’optimiser « au poil de cul » et du temps à y passer !
Pour ma part, chercher l’optimisation max. je l’ai fait et par expérience on y passe du temps et on peut faire des bêtises !
Bonjour, on ne peut pas placez le capital « en attendant » au sein de la SAS, sans la transformer en holding préalablement ? Nous avons par exemple placer une partie des fonds en CAT pro.
Si vous pouvez placer votre trésorerie sur un CAT par exemple, mais si vous ne savez tjs pas quoi faire de l’argent à l’issue du CAT retour à la case départ.
Vous aurez perdu 1 an pour disposer librement de vos fonds et gagné 3%, donc serez imposé sur un capital plus important lors de la sortie (sauf si entre temps vous avez trouvé une idée pour réinvestir / utiliser les fonds et donc ne pas les sortir de la société)
Merci à tous pour vos commentaires qui nous permettent de faire avancer le Schmilblick
Ce que j’observe, c’est qu’il y a un peu 2 points de vue qui s’affrontent.
D’un côté, j’ai des suggestions de type « SAS = véhicule d’investissement » où il est préférable « de ne sortir que le nécessaire », de faire fructifier et de réemployer les fonds pour faire fructifier encore, et de distribuer éventuellement des dividendes au gré des besoins, et qui offre aussi une option de transmission de parts moins fiscalisée aux enfants…
Pour ces défenseurs :
Une option avec une rentabilité et une optimisation plus intéressante, avec des « montages » qui cloisonnent (holding/sas/sci…) les activités.
Pour ses détracteurs : une option plus chronophage, avec une part de risque lié à la fluctuation de la fiscalité, une rentabilité relative en fonction des placements et des plus-values à la sortie. (Quand même l’option des « super-riches » ?)
De l’autre, l’option « je dors tranquille » ou autrement dit « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».
Si aucun projet entrepreneurial a l’horizon, inutile de garder une coquille vide, mieux vaut retirer tous les fonds en dividendes aujourd’hui (fiscalité connue), payer le PFU et disposer de l’épargne en propre.
(Enfin, après ça : on ne va pas laisser 300k€ sur un compte courant… donc se pose de nouveau la question du placement / risque / fiscalité
« Problème de riche » comme dirait l’autre)
Mon sentiment après avoir récolté pas mal d’avis c’est qu’on ne peut pas vraiment connaître (les simulations d’un CGP le permettraient-elles vraiment) la meilleure option, avant expérimentation ?!
Merci encore pour vos éclairages !
Maintenant il va falloir se décider… Choisir c’est déjà renoncer.
Ce sont des stratégies différentes mais qui peuvent être complémentaires.
Si vous avez besoin de cash (pour rembourser votre crédit immo il me semble) autant le récupérer, mais sinon en effet et si idées de business ou d’investissement autant utiliser la SAS plutôt que la laisser dormante ou la fermer.
Vous avez en effet un pb de riche, car vous avez la possibilité de faire les 2.
Récupérer ce dont vous avez besoin et accepter le PFU même si ça fait râler, et faire travailler le reste au sein de la sté ou via un montage holding / sci, etc.
Mais même dans l’option 2 il faudra un jour payer l’impôt, dont les contours sont incertains (rien ne dit que les règles d’IS ou de flat tax ne vont pas changer à l’avenir).
Exemple perso, je prends tous mes dividendes issus de ma sasu pour le moment car je sais quoi en faire, mais d’ici 1 ou 2 ans je n’aurai plus besoin de ce cash donc je serai dans l’option 2 probablement.
Mais là vous pouvez faire les 2 simultanément donc ça semble plutôt intéressant.
Pour être un peu dans la même situation que vous ( vente d’un fonds de commerce en 2021 et transformation de mon EURL en SASU) , il peut être intéressant de :
prendre une partie de dividendes . Vous pouvez « piloter » sur votre reste à vivre en plaçant sur une assurance vie ou autre pour effectuer des rachats dans le temps et ainsi pouvoir mieux respirer le temps que vos revenus salariaux augmentent.
Ok vous laissez 30%, mais quid de l’évolution de la Flat tax dans le futur quand on voit la chasse aux « riches » qui est faite ?
Imaginez un profil à la Melenchon ( aucun jugement sur la politique, juste pour donner une idée ), ce ne sera probablement plus du 30% mais du 40 voir + …
Investir par le biais de la SASU : compte à terme, achat de locaux pros ( moins de gestion chronophage que sur un particulier ) , achat de SCPI en démembrement ( de manière à acheter moins cher aujourd’hui vos parts → pas de revenus pendant 10 ans donc pas d’IS, mais à la revente + grosse plus-value).
Bref votre SASU deviendra votre source d’investissement, et vous sortirez dans le temps ( pour les études, pour la retraite ), en dividendes.